Cardinal Tauran © Vatican News

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"Christophe, c’est cela l’Église!": hommage au cardinal Tauran, par le p. Roucou

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« Merci cardinal Tauran! »

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« Le cardinal Jean-Louis Tauran vient de mourir dans un hôpital du Connecticut, bien seul dans ces derniers jours de sa vie, accompagné de Luigi qui veillait sur lui, depuis des années », écrit le père Christophe Roucou qui rend cet hommage au grand cardinal français qui vient de s’éteindre, jeudi 5 juillet 2018,  à la veille de la prière du pape François et des patriarches du Moyen-Orient, à Bari, pour la paix.
Le p. Roucou publie son introduction à un livre du cardinal bordelais qui, protodiacre, a annoncé l’élection du pape François, le 13 mars 2013. Il a été, de 1990 à 2003, « ministre des Affaires étrangères » de Jean-Paul II qui l’a consacré évêque le 6 janvier 1991 et l’a créé cardinal le 21 octobre 2003. Il a été nommé président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux par le pape Benoît XVI en 2007.
« Depuis ce matin, nombreux sont les hommages qui lui sont rendus, écrit le p. Roucou. Depuis hier soir, je suis à Taizé pour la 2° rencontre d’amitié entre jeunes chrétiens et musulmans, c’est là qu’hier soir, j’ai appris la triste nouvelle. Mais je ne disposais pas d’Internet !
« J’ai eu  la chance de publier quelques uns de ses textes, en avril 2016, sous le titre « Je crois en l’homme », chez Bayard,  expression tirée d’une de ses conférences. Le sous-titre  » les relions font partie de la solution, pas du problème ».
Pour lui rendre hommage, je vous joins ces quelques lignes écrites en avant propos et je vous joins le récit qu’il faisait lui même brièvement de sa vie ; ne voulant pas que ce texte commence par un « Je ».
Jusqu’à l’épuisement de ses forces, il a été un passionné de la rencontre et du dialogue. Un homme simple, se battant contre la maladie. Je l’avais interrogé sur sa relation aux Papes successifs, arrivé au pape François, il eu les larmes aux yeux pour parler de la relation de confiance et d’amitié entre eux et me dis  » c’est spécial ».
Merci cardinal Tauran ! »
PRESENTATION DU LIVRE
« C’est dans le cadre de mes responsabilités au SRI, (Service pour les Relations avec l’islam) que j’ai rencontré le cardinal Tauran à Rome, en 2008. Deux ans plus tard, il a souhaité faire connaissance de la petite équipe du SRI, à Paris. Il venait nous encourager et, selon ses propres mots, dire toute l’estime qu’il nous portait et nous assurer que nous faisions du bon travail. Cette visite de travail et de prière m’a marqué. Je suis ému de la confiance qu’il nous a témoignée. Puis, le 29 septembre 2013, il a tenu à présider la journée consacrée au quarantième anniversaire du SRI, à Paris,  au siège de la conférence des évêques.
Nous nous sommes rencontrés ensuite à plusieurs reprises pour préparer cet ouvrage. J’ai découvert que chez le cardinal Jean-Louis Tauran, réputé pour ses qualités de grand diplomate, l’homme de foi l’emporte sur le diplomate. Lui, personnalité importante de la Curie, se laisse toucher par les hommes et femmes qu’il rencontre.
Ainsi, en mai 2014, il s’est rendu, en tant que représentant du Pape François, aux cérémonies pour la restauration de la basilique Saint-Augustin à Annaba, dans l’est de l’Algérie. Il m’a confié ceci : « Au moment du repas qui suivait à la Maison des Petites Sœurs des Pauvres, alors que je sortais de la cuisine, j’ai vu une Petite Sœur aux pieds d’un vieillard algérien qu’elle soignait. Christophe, c’est cela l’Église ! »
Cet homme qui pourrait se complaire dans les sphères du pouvoir, une grande humilité l’habite et sa foi au Christ est nourrie de la rencontre avec les autres.
(…) Ces écrits révèlent comment le cardinal associe, sans relâche, foi et raison, comment il développe une réflexion qui conjugue réalités géopolitiques, respect des interlocuteurs et des autres traditions religieuses et affirmation de sa propre foi.
La dernière partie, intitulée Méditations, relève d’un choix plus subjectif : je me suis senti personnellement souvent proche de la spiritualité qu’il exprime dans ses homélies ou ses commentaires de textes bibliques. Il insiste sur le regard d’amour que Dieu porte sur notre monde et il invite chacun à sortir de lui-même pour aller à la rencontre de l’autre. N’est-ce pas au cœur de la Mission ? Si la foi au Christ est au fondement de sa vie, il aime aussi parler du « mystère de Dieu » et s’interroge sans relâche sur cette dimension et sur la place qu’y occupent les autres traditions religieuses. « 

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Rédaction

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