Conférence de presse dans l'avion Lima-Rome @ Vatican Media

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«Je n’ai pas peur du péché, déclare le pape, j’ai peur de la corruption»

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Comme des sables mouvants

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« Je n’ai pas peur du péché, a déclaré le pape, j’ai peur de la corruption qui gâte et détruit l’âme et le corps. » Le pape a comparé la corruption à des « sables mouvants » en répondant à la question d’un journaliste au cours de la conférence de presse dans l’avion Lima-Rome, le 21-22 janvier 2018 : « Vous voulez sortir et vous faites un pas et vous allez plus à l’intérieur, plus à l’intérieur, et il vous a avalé. C’est un marais. »
« La corruption, c’est la destruction de la personne », a réaffirmé le pape François.
« L’origine de la corruption, je dirais que c’est le péché originel », a-t-il expliqué. Le pape a évoqué son livre « Péché et corruption » dont le message clé est : « pécheurs oui, corrompus non. »
« Un corrompu, a-t-il dit, est tellement sûr de lui qu’il ne réussit plus à revenir en arrière. » Le pape a cité l’exemple d’un « entrepreneur qui paie la moitié du salaire dû à ses ouvriers » : c’est « un corrompu ». Ou encore un autre exemple : d’un jeune professionnel qui « traitait mal son personnel domestique, pas de manière noble ».
« Je lui ai dit, a raconté le pape : ‘Mais tu ne peux pas faire ça. C’est un péché.’ ‘Père, m’a-t-il dit, ne comparons pas ces gens avec moi, ces gens sont là pour ça.’ Et c’est ce que je pense du trafiquant de sexe, du trafiquant d’esclaves : le corrompu. »
Les corrompus existent aussi dans l’Église, a affirmé le pape François. Il a parlé du cas de la Société de vie apostolique Sodalitium Christianae Vitae (Association de vie chrétienne) dont le fondateur a été déclaré coupable d’abus à quelques jours du voyage du pape au Pérou.
Le dicastère romain pour la vie consacrée par son décret du 10 janvier dernier a placé le Sodalitium Christianae Vitae sous l’autorité d’un commissaire apostolique, Mgr Noel Antonio Londoño Buitrago, évêque di Jericó, en Colombie. Le cardinal Joseph William Tobin reste le référent du dicastère romain pour ce qui concerne les questions économiques.
« Le cas du Sodalitium, a expliqué le pape, a commencé avec une personne qui semblait avoir beaucoup de vertus ; en investiguant après sa mort, on a trouvé que cette personne avait une double vie… Et puis il y a eu une dénonciation d’abus, pas seulement sexuel, mais aussi de manipulation de la conscience de la part du fondateur. Le procès du fondateur est arrivé au Saint-Siège, on a donné une condamnation sans que la personne ne soit expulsée. Maintenant elle vit seule, avec quelqu’un qui l’aide. Cette personne se déclare innocente … et a fait appel à la Signature apostolique qui est la suprême cour de justice.»
Le pape a aussi raconté qu’il y avait « beaucoup d’aspects qui n’étaient pas clairs » et c’est pourquoi il avait envoyé à l’association « un visiteur en la personne du cardinal Tobin, évêque de Newark » qui, à son tour, avait découvert encore des choses « pas claires » au niveau économique. « Une étude du cas » a donc recommandé de « désigner un commissaire » et aujourd’hui le Sodalitium est sous la responsabilité d’un commissaire.
En citant le cas du fondateur des Légionnaires du Christ – un cas « réglé », souligne-t-il –  le pape François a cité l’exemple du pape émérite Benoît XVI: « Benoît ne tolérait pas ces choses et j’ai appris de lui à ne pas les tolérer. »
Avec une traduction d’Hélène Ginabat
 
 

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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