Mgr Andrea Palmieri @ antonianum.eu

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Catholiques-orthodoxes: "Primauté et synodalité au second millénaire et aujourd’hui", par Mgr Palmieri

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Une nouvelle étape du dialogue

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« Primauté et synodalité au second millénaire et aujourd’hui », tel sera un des thèmes de la discussion de la nouvelle étape du dialogue entre les catholiques et les orthodoxes, porté par la commission mixte internationale, a déclaré Mgr Andrea Palmieri.
Dans le cadre de ce document « de nature purement ecclésiologique, sera examiné la question de l’uniatisme », a ajouté le sous-secrétaire du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens et co-secrétaire de la commission mixte internationale pour le dialogue entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe, dans l’édition italienne de L’Osservatore Romano du 19 janvier 2018.
Le deuxième document en préparation s’intitule « Vers l’unité dans la foi : questions théologiques et canoniques ». Il comptera « un résumé des fruits déjà obtenus par le dialogue » et « des indications sur les questions théologiques et canoniques qu’il reste à résoudre pour rétablir l’unité dans la foi entre catholiques et orthodoxes ».
La réunion du comité de coordination de la commission mixte internationale aura lieu du 13 au 17 novembre 2018, au monastère de Bose, a indiqué Mgr Palmieri.
Nous publions ci-dessous la traduction intégrale faite par ZENIT (Océane Le Gall) de la réflexion publiée dans L’Osservatore Romano.
M. D.
Nouvelle phase du dialogue avec l’Église orthodoxe
Vers l’unité dans la foi
par Mgr Palmieri
En 2017, le dialogue théologique entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe, porté par la commission mixte internationale, s’est concentré sur la délicate mission de trouver un thème à la nouvelle phase de discussion qui s’est ouverte après l’approbation, le 22 septembre 2016 à Chieti, du document Synodalité et primauté au premier millénaire. Vers une compréhension commune au service de l’unité de l’Église. Ce texte a été publié par la commission mixte internationale après une longue période de réflexion sur le rapport théologique et ecclésiologique entre la primauté et la synodalité dans la vie de l’Église, inauguré en 2007 par le document de Ravenne sous le titre Les conséquences ecclésiologiques et canoniques de la nature sacramentelle de l’Église : communion ecclésiale, conciliarité et autorité.
Selon le document de Chieti, catholiques et orthodoxes sont unanimes sur le fait que dans l’Église du premier millénaire, le primauté du siège de Rome était reconnu. Ce dernier, en étroite relation avec les évêques des autres sièges principaux du premier millénaire, ou bien avec le synode de l’Église de Rome, c’est-à-dire toujours dans un cadre de synodalité, exerçait certaines prérogatives telles que l’essentielle coopération pour la reconnaissance d’un concile œcuménique ou la possibilité de recevoir des appels. L’héritage commun des principes théologiques, des institutions canoniques et de la pratique liturgique du premier millénaire est présenté comme un point de référence nécessaire et une source d’inspiration pour surmonter les divergences entre catholiques et orthodoxe concernant le rapport entre primauté et synodalité au niveau de l’Église universelle.
Étant donné que les membres de la commission mixte internationale, pendant la session plénière de Chieti, n’ont pas eu le temps de trouver un thème sur lequel poursuivre le dialogue théologique, ils ont demandé au comité de coordination d’élaborer une proposition. Suite à cette décision, le Comité de coordination de la commission mixte internationale s’est réuni à Leros, en Grèce, du 5 au 9 septembre, bénéficiant de la chaleureuse et généreuse hospitalité du métropolite Paisios de Leros, Kalymnos et Astypalaia (Patriarche oecuménique). La rencontre, co-présidée par le président du conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, le cardinal Kurt Koch, et l’archevêque de Telmessos, Job Getcha, accueillait également dix membres orthodoxes et neuf membres catholiques.
La réunion a commencé par une évaluation du chemin parcouru par la commission mixte internationale depuis l’approbation du Plan pour le lancement du dialogue théologique entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe, adopté durant la première séance plénière de Rhodes en 1980, puis approuvé par les autorités ecclésiastiques respectives. Les deux parties, après avoir réaffirmé significativement que le rétablissement de la pleine communion entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe reste le but du dialogue, comme affirmé dans le premier paragraphe du Plan de Rhodes, ont convenu de l’importance des résultats obtenus jusqu’ici par le dialogue et de la nécessité d’affronter, à ce stade du dialogue, les questions qu’il reste encore à résoudre.
Par conséquent, il a été décidé de confier à une sous-commission, formée de quatre membres orthodoxes et d’autant de catholiques, la rédaction d’une ébauche de document sur le thème Vers l’unité dans la foi : questions théologiques et canoniques, à discuter durant la prochaine réunion du comité de coordination prévue d’ici la fin 2018. Selon ce qui a été établi à Leros, le document comptera deux sections : la première sera un résumé des fruits déjà obtenus par le dialogue, la seconde donnera des indications sur les questions théologiques et canoniques qu’il reste à résoudre pour rétablir l’unité dans la foi entre catholiques et orthodoxes, de manière à ouvrir la voie à la communion eucharistique. Le texte suggérera par ailleurs une méthodologie dont se servirait la commission mixte internationale pour examiner les questions ouvertes. À ce propos, comme dans le Plan de Rhodes, il a été reconnu d’une fondamentale importance qu’il y ait distinction entre « les différences qui sont compatibles avec la communion eucharistique et celles qui ne le sont pas et demandent que soit trouvée une solution et un accord commun » (ii, 3).
En même temps, le comité de coordination a décidé de commencer à plancher sur un deuxième document, qui devrait commencer à affronter quelques-unes des questions encore ouvertes. En particulier, dans le prolongement du document approuvé à Chieti, auquel nous avons déjà fait allusion, une deuxième sous-commission, différente de la première, a été chargée de rédiger le brouillon d’un document intitulé Primauté et synodalité au second millénaire et aujourd’hui. Dans le cadre de ce document de nature purement ecclésiologique, sera examinée la question de l’uniatisme. Cette sous-commission, composée de cinq membres pour chaque partie, devra, elle aussi, avoir préparé une ébauche de document avant la prochaine réunion du comité de coordination.
Du 12 au 14 décembre, les deux sous-commissions se sont réunies à Rome au conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens pour préciser les objectifs et élaborer un plan de travail. À cette occasion, il a été décidé que les deux sous-commissions se rencontreront à nouveau en juin 2018 et il a été annoncé que la réunion du comité de coordination aura lieu du 13 au 17 novembre 2018, au monastère de Bose.
Le processus lancé par la réunion du comité de coordination qui s’est tenue à Leros, vient de commencer et il est difficile de prévoir quelle en sera l’issue. La décision de déterminer les obstacles qui rendent encore impossible la communion eucharistique entre catholiques et orthodoxies et commencer à les examiner, marque concrètement le passage à une nouvelle phase du dialogue qui, à part la décennie entre 1990 et 2000 consacrée au thème de l’uniatisme, s’était concentré principalement à la convergence de vue qu’il existe déjà entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe sur certaines questions théologiques, sacramentelles, ecclésiologiques.
L’unanime consensus selon lequel le rétablissement de la pleine communion dans la foi, qui s’exprime dans la participation au même banquet eucharistique, manifesté par tous les participants à la réunion du comité de coordination reste le but du dialogue, est de bon augure pour le lancement de cette nouvelle phase, lié au désir d’accélérer les temps vers cet objectif. Confortés par cette conscience, il est possible d’imaginer que les questions théologiques et canoniques ouvertes, qui constituent en substance les contenus de la controverse historique entre chrétiens d’orient et d’occident, seront affrontées par la commission mixte internationale non pas dans un esprit polémique et apologétique comme cela était le cas par le passé, mais disposée à comprendre ce que les autres ont voulu exprimer en utilisant des formulations théologiques différentes, cherchant ensemble la meilleure façon d’être fidèles aujourd’hui à l’enseignement des saintes Écritures et de la Tradition.
De ce point de vue, durant la prochaine réunion, le comité de coordination sera appelé à voir non seulement si les ébauches des documents préparés par les sous-commissions sont prêtes à être soumises à l’étude de la plénière de la commission mixte internationale, mais aussi et surtout si le dialogue théologique avance, quant aux contenus et à la méthodologie, sur le chemin qui conduit vers la pleine communion.
Copyright de la TRADUCTION, ZENIT, Océane Le Gall
Citer la source en cas d’emprunt,
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Océane Le Gall

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