La rencontre du pape François avec les peuples d’Amazonie à Puerto Maldonado, au Pérou, le 19 janvier 2018, promet d’être « une rencontre historique », affirme Hector Sueyo Yumbuyo, responsable indigène du peuple Harakbut de Madre de Dios, à l’agence vaticane Fides, ce lundi 15 janvier. Cette rencontre démontrera que les indigènes sont « soutenus par l’Église catholique au travers de sa plus haute autorité, le pape François », ajoute-t-il.
Ce voyage apostolique, explique le responsable indigène, sera aussi une « reconnaissance de l’œuvre évangélisatrice accomplie par le vicariat apostolique de Puerto Maldonado », débutée en 1920 par un missionnaire que les indiens appellent Apantonek, Papá Viejo. Les sages avec lesquels il a vécu chanteront au pape un chant rituel de bienvenue du peuple Harakbut.
« Le pape, explique le responsable indigène, renforcera l’unité entre l’ensemble des peuples indigènes et engagera l’État péruvien de manière à ce qu’il puisse satisfaire aux besoins du territoire, de l’économie et de l’organisation. »
La rencontre avec le pape, poursuit-il, sera un « un soutien spirituel qui concerne toutes les activités que les indigènes effectuent pour survivre et affronter les problèmes tels que l’abattage des arbres, l’extraction illégale (de minerais, ndlr) et les problèmes sociaux provoqués par cette activité ».
Hector Sueyo Yumbuyo estime qu’il s’agit là « d’une opportunité afin de rendre visibles les problèmes des populations indigènes d’Amazonie ainsi que la richesse culturelle, la connaissance ancestrale, de manière à ce que l’État puisse les reconnaître comme patrimoine culturel de la nation et sauvegarder les générations à venir ».
Le président de la Fédération des autochtones de Madre de Dios, Julio Cusurichi Palacios, souligne aussi à Fides la grande importance de cette rencontre qui permettra au pape, estime-t-il, « d’insister afin que les gouvernements prennent leurs responsabilités et travaillent à des politiques publiques incluant les requêtes des peuples indigènes, afin que ces mêmes gouvernements puissent atteindre leur inclusion sociale ».
Ce sera aussi un moment, fait observer Julio Cusurichi Palacios, permettant de rendre visible « l’importante contribution que les populations indigènes apportent à la conservation des forêts, aidant à mitiger les grands problèmes environnementaux ». Malgré cette contribution, note-t-il, « nous ne sommes pratiquement pas reconnus. Les bénéfices n’arrivent pas aux populations indigènes, mais demeurent au niveau d’institutions environnementales ou gouvernementales ».
Forêt amazonienne © Wikimedia commons / Neil Palmer
Pérou : les indigènes sont "soutenus par l’Église catholique"
Le pape rencontrera les peuples d’Amazonie à Puerto Maldonado, le 19 janvier