« Dans le service des soins, nous avons continuellement besoin de suivre la route de l’innovation scientifique et technique, en maintenant toujours au centre le patient et sa famille, en respectant pleinement ses droits et en écoutant ses besoins. » C’est l’affirmation du cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Vatican, au siège de l’hôpital du Bambino Gesù de Rome – propriété du Saint-Siège – le 19 décembre 2017.
Le « numéro 2″ du Vatican a inauguré l’exposition des dessins « Cher pape François, je t’offre un dessin », qui lance la campagne de fonds organisée par l’hôpital du Bambino Gesù et par la revue jésuite « La Civiltà Cattolica », dans le but de soutenir les soins et l’accueil des patients venant de l’extérieur par l’hôpital pédiatrique.
« C’est un don des enfants au pape et maintenant ils peuvent devenir un don pour les autres enfants », a indiqué le cardinal Parolin qui précise que « dans l’activité internationale du Saint-Siège, l’attention aux enfants occupe une place privilégiée ». Dans ce contexte, poursuit-il, « l’Hôpital pédiatrique Bambino Gesù assume une tâche de premier plan, en unissant la passion de la charité à l’intelligence du savoir médical
Voici notre traduction des salutations du cardinal Parolin.
HG
Discours du cardinal Parolin
Excellence,
Madame la Présidente,
Éminents médecins et membres du personnel paramédical,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Je me réjouis de cette occasion d’intervenir à l’inauguration de l’exposition « Cher pape François, je t’offre un dessin ». Je remercie pour cette invitation le conseil d’administration de l’Hôpital pédiatrique Bambino Gesù. Je remercie également pour leur présence les autorités ici présentes.
L’exposition rassemble les dessins donnés au Saint-Père par les enfants des cinq continents. Ils communiquent le monde vu par les enfants. Je désire mettre en évidence la collaboration entre l’Hôpital pédiatrique Bambino Gesù et la revue La Civiltà Cattolica à qui ces précieux dessins étaient confiés pour qu’ils portent du fruit, comme de petits talents. C’est un don des enfants au pape et maintenant ils peuvent devenir un don pour les autres enfants.
L’hôpital lance ainsi une initiative orientée vers le soutien des activités de soins de santé destinés aux petits patients privés de couverture sanitaire et provenant des différents continents. Le Saint-Siège, qui a à cœur le bien des enfants, soutient ce projet avec joie.
Dans l’activité internationale du Saint-Siège, l’attention aux enfants occupe une place privilégiée et, dans ce contexte, l’Hôpital pédiatrique Bambino Gesù assume une tâche de premier plan, en unissant la passion de la charité à l’intelligence du savoir médical. Soutenir son action signifie élargir les frontières de la solidarité, que ce soit dans l’accueil des enfants provenant de divers pays du monde, ou dans la diffusion de la formation et du savoir.
Je suis heureux de visiter à cette occasion le siège de Palidoro. Cette belle structure nous témoigne l’intuition prophétique du bienheureux Paul VI qui, en 1978 – il y a presque 40 ans – confiait le centre, auparavant géré par l’Oeuvre pontificale d’aide, à la direction de l’hôpital.
Nous pouvons lire dans ce geste une action de discernement pour interpréter les signes des temps : après la découverte du vaccin de Sabin et une fois jugulée la poliomyélite, la structure, dédiée au soin de cette maladie, avait besoin de trouver une nouvelle vocation. C’était un défi important qui exigeait des investissements économiques et des ressources humaines compétentes à envoyer dans un territoire isolé et périphérique.
Ce défi d’hier voit aujourd’hui le germe de quelques fruits. Comme l’a affirmé le pape François pendant l’audience, accordée à la communauté de l’Hôpital en décembre de l’année dernière : « Le “Bambin Gesù” n’a pas regardé ses limites mais a créé de nouveaux espaces et de nombreux projets… Cela nous dit que la qualité des soins ne dépend pas seulement des aspects logistiques mais des espaces du cœur. Il est essentiel d’élargir les espaces de son cœur : ensuite la Providence ne manquera pas de penser aussi aux espaces concrets ».
Le grand engagement et la grande passion des personnes qui ont travaillé à Palidoro, sont le signe de la capacité de savoir élargir les espaces du cœur et de savoir attendre, avec les yeux de l’espérance que celui-ci se transforme en espace concret pour l’accueil. Nous devons des remerciements à tous ceux qui, pendant tout ce temps, ont contribué quotidiennement au développement du siège.
Aujourd’hui, nous observons des résultats importants qui font que le centre de Palidoro est une référence importante pour le système de santé national italien ; un lieu où l’on offre des réponses concrètes aux enfants et aux jeunes malades. Il s’agit d’une structure qui vise l’excellence, dotée d’instruments de dernière génération pour la réhabilitation et pour le diagnostic.
Le temps liturgique de l’Avent, que nous vivons, nous enseigne la perspective féconde de conjuguer attente et espérance. Il nous stimule donc à nous préparer toujours mieux à l’accueil pour répondre aux besoins des petits malades et nous améliorer encore. Dans le service des soins, nous avons continuellement besoin de suivre la route de l’innovation scientifique et technique, en maintenant toujours au centre le patient et sa famille, en respectant pleinement ses droits et en écoutant ses besoins.
C’est là depuis toujours la mission de tout l’Hôpital pédiatrique Bambino Gesù. Pour la réaliser, il est crucial que les activités de diagnostic et de soins soient basées sur des valeurs évangéliques partagées par tout le personnel et les dirigeants et s’inspirent d’un haut professionnalisme et de la transparence.
Je voudrais conclure par les paroles du pape François : « Le regard de Marie, consolatrice des affligés, illumine le visage de l’Église dans son engagement quotidien auprès des personnes dans le besoin et des personnes souffrantes. Les fruits précieux de cette sollicitude de l’Église pour le monde de la souffrance et de la maladie sont un motif de remerciement au Seigneur Jésus qui s’est fait solidaire avec nous, dans l’obéissance à la volonté du Père et jusqu’à la mort sur la croix pour que l’humanité soit rachetée » (Message pour la XXVème Journée mondiale du malade, 2017).
En vous exprimant des remerciements sincères pour votre engagement, je vous encourage à persévérer sur le chemin entrepris et je vous souhaite à tous, ainsi qu’à vos familles, un saint Noël et une nouvelle année sereine.
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat