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Europe: "Accompagner l’homme dans chaque phase de sa vie"

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Rencontre des conseillers juridiques des conférences épiscopales d’Europe

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Les questions juridiques liées à ce que l’on appelle la «fin de vie» et au phénomène des migrations sont particulièrement importantes pour l’Église, car elles atteignent directement la dignité de la personne humaine. Dans ces deux domaines qui concernent la vie de l’homme, l’Église indique la voie de «l’accompagnement» des personnes les plus vulnérables, qui souffrent et qui sont sans défense dans nos sociétés, indique ce communiqué en français du CCEE.

La règlementation autour de la soi-disant « fin de vie » et de la migration ont été au cœur de la rencontre des conseillers juridiques des conférences épiscopales d’Europe, qui se sont réunis du 10 au 12 Décembre au Luxembourg, à l’invitation de l’archevêque S.E. Mgr Jean-Claude Hollerich. Les travaux ont été présidés par S.E. le cardinal Angelo Bagnasco, Président du CCEE. A la rencontre a participé également le Nonce Apostolique au Luxembourg, S.E. Mgr Augustine Kasujja.
Mlle Sophia Kuby d’ADF International a introduit le débat sur les questions de la fin de vie dans ce monde.
Les consultants juridiques ont tout de suite remarqué l’existence d’une grande confusion autour de certains concepts et pratiques qui visent à normaliser la soi-disant «fin de vie». L’Église réitère qu’il n’est pas licite d’ôter la vie à qui que ce soit! Personne ne peut revendiquer le droit de décider du moment de sa propre mort ou de celle des autres. On ne peut pas juger si une vie vaut la peine d’être vécue en raison d’une idée vague et répandue, ou d’un «droit de mourir dignement». De la même façon, personne ne peut définir les critères de ce que devrait être une «bonne qualité de vie», trop souvent mesurée selon des critères liés à l’efficience, à une autonomie décisionnelle et relationnelle absolue, plutôt qu’à la possibilité de vivre au sein d’un réseau de relations vertueuses. Cette vision liée à la fin de la vie terrestre est typique de notre culture occidentale, fortement marquée par l’individualisme que l’on confond avec la liberté. Toutefois, l’on ne se rend pas compte que cette approche conduit irrémédiablement à une solitude tragique et désespérée.
Ainsi, les conseillers juridiques réaffirment la nécessité d’entrer dans le débat public, avec clarté et avec des arguments nets et non seulement par l’affirmation de principes et de convictions. Il est important de proposer des arguments sensés et de les motiver en utilisant un langage compréhensible pour tout le monde.
Dans les méandres de l’appareil législatif et de son langage, la nécessité de se concentrer sur les limites de la loi et sur celles de la liberté de l’individu est claire. Celles-ci doivent être en accord avec la vérité et promouvoir la dignité de la personne humaine dans son ontologie.
La vie qui prend fin dans ce monde a besoin d’un traitement et d’une protection juridique qui correspondent au véritable bien de la personne. La proposition alternative de l’Église, dans toutes les situations de solitude et de souffrance, c’est l’accompagnement de la personne depuis le début, c’est-à-dire depuis la conception jusqu’à la fin naturelle de la vie. L’Eglise est préoccupée par ces lois qui, au lieu de promouvoir l’amour et la solidarité envers les plus vulnérables et les plus souffrants, favorisent une culture de la mort.
L’autre sujet abordé a été celui de la règlementation non seulement européenne mais aussi celle des différentes nations, concernant la gestion du phénomène migratoire. Le thème a été introduit par une vidéo de Mme le Prof. Chiara Favilli de l’Université de Florence.
L’urgence migratoire récente et l’augmentation considérable du nombre de demandeurs d’asile ont mis en exergue la nécessité d’une révision des réglementations juridiques européennes et nationales. Le fait que l’UE ne dispose pas d’une politique commune sur la migration ni sur le droit d’asile offre une large marge de manœuvre aux États, ce qui diversifie excessivement les choix et les applications.
Nous observons avec inquiétude que cette « incertitude juridique » de l’UE et des États membres individuels conduit à une instabilité politique et sociale.
Les pays européens doivent s’efforcer de promouvoir la paix et le développement, ainsi que la justice, dans les Pays que tant de personnes fuient. Cependant, la coopération économique ne parait pas suffisante. Il est nécessaire de poser les questions de migration et d’asile non seulement au sein des politiques sociales, mais aussi au cœur des politiques du travail et familiales. En effet, l’asile est toujours perçu comme relevant de la «politique sociale» des États, c’est-à-dire de l’assistance et elle n’est pas considéré du point de vue de l’intégration ou de la mobilité au sein des États membres.
Pour l’Église, accueillir l’étranger c’est un commandement de Dieu, ce qui la pousse à déployer tous les efforts possibles, conformément à la loi, pour accueillir généreusement et intégrer les personnes qui arrivent.
L’analyse de la situation dans les différents Pays a montré la grande implication de l’Eglise dans la gestion du phénomène migratoire, non seulement pendant l’urgence, mais aussi en invitant à disposer de lois et de règlements qui prennent en compte la complexité des problèmes, tout en respectant les droits fondamentaux de chaque personne et de chaque communauté.
Enfin, les délégués ont abordé un certain nombre de questions concernant la Convention d’Istanbul. Après avoir souligné et apprécié l’initiative des États visant à reconnaitre la gravité du phénomène de la violence domestique, les participants ont toutefois observé avec inquiétude certains points critiques concernant l’utilisation d’un langage idéologique.
Les participants ont également pu se rendre à la Cour de Justice de l’Union européenne, où ils ont rencontré le Président de la Cour, Maître M. Jaeger, ainsi que Maître F. Biltgen, juge à la Cour. La visite s’est terminée par un dîner offert par Maître Ignacio Ulloa Rubio, Juge espagnol de la Cour de Justice, dîner auquel étaient invités d’autres juges de la Cour. La visite avait déjà été précédemment préparée grâce à une contribution de M. Mauro Gatti, de l’Université de Strasbourg.

Le Conseil des Conférences Épiscopales d’Europe (CCEE) réunit les 33 Conférences Episcopales Européennes actuelles, représentées par leurs Présidents, les Archevêques de Luxembourg et de la Principauté de Monaco, l’Archevêque de Chypre des Maronites, l’Évêque de Chişinău (Rép. de Moldavie), l’Évêque éparchial de Mukachevo et par l’administrateur apostolique d’Estonie. Son Président actuel est le Cardinal Angelo Bagnasco, Archevêque de Gênes; ses Vice-présidents sont le Cardinal Vincent Nichols, Archevêque de Westminster et Mgr. Stanisław Gądecki, Archevêque de Poznań. Le Secrétaire général du CCEE est Mons. Duarte da Cunha. Le siège du secrétariat se trouve à Saint-Gall (Suisse).  www.ccee.eu
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Rédaction

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