Une délégation de la Congrégation pour les Eglises orientales était en visite annuelle en Syrie, du 28 novembre au 5 décembre 2017. Au retour, elle note « des signes concrets d’espérance », une situation qui s’améliore, mais encore d’immenses besoins humanitaires.
D’après L’Osservatore Romano en italien du 10 décembre, la délégation était composée de Mgr Cyril Vasil’, secrétaire du dicastère, du frère Oscar M. Marzo, officiel, accompagnés du cardinal Mario Zenari, nonce apostolique en Syrie, et du conseiller de nonciature Thomas Habib. L’objectif principal de ce déplacement était « de rencontrer et d’écouter les évêques, les prêtres, les religieux, les religieuses et les fidèles sur leur situation actuelle ».
La délégation s’est rendue à Damas, à Khabab dans le sud du pays, à Homs et à Alep, une étape qui montre l’amélioration des conditions de vie car la ville avait été inaccessible un an plus tôt. Dans chacune de ces villes, les prélats ont rencontré les communautés religieuses, les fidèles, mais aussi les représentants des Eglises orthodoxes, des communautés protestantes et des musulmans. A Alep, ils ont échangé avec les parlementaires chrétiens et avec le gouverneur.
Parmi les visites symboliques : les cathédrales arménienne, maronite, malkite, endommagées et en reconstruction, près de la place Farhat d’Alep ; la Caritas d’Alep où des jeunes se dédient aux plus démunis, notamment à l’Est de la ville ; la fête de sainte Barbara qui a montré « l’espérance dans un avenir de paix et de sérénité ».
La Congrégation pour les Eglises orientales exprime sa « préoccupation » pour « la situation d’abandon total où sont tombés de nombreux orphelins : on parle d’environ 6000 enfants qui vivent dans des édifices abandonnés, en manquant de tout le nécessaire pour vivre ». Elle déplore le « drame d’un pays lourdement blessé dans ses structures », avec des quartiers et des villages entièrement détruits. Notant « la totale désolation » de certaines zones, elle se demande « si et comment ceux qui ont fui ces maisons pourront revenir ». En outre, selon des chiffres de l’ONU, 69% des Syriens vivent dans l’extrême pauvreté.
Malgré tout, « la situation s’est tangiblement améliorée ». Les infrastructures, comme les réseaux électriques et hydriques, sont en phase de reconstruction. Si certaines routes sont toujours fermées « il y a une grande volonté de revenir à la vie normale, de la part du peuple et des jeunes en particulier ».
Le dicastère fait état de « la préoccupation principale » des populations sur place : « l’émigration massive à l’étranger, surtout de jeunes gens, de professionnels, de médecins ». Une des conséquences en est « un énorme appauvrissement » des structures de santé. Un accord de collaboration a été signé entre l’Organisation mondiale de la santé (Oms) et l’hôpital pédiatrique Bambino Gesù du Saint-Siège pour les soutenir.
Autre conséquence : la difficulté pour les jeunes chrétiennes de trouver un mari de leur confession, « un grave problème pour l’avenir des chrétiens ».
En conclusion, la délégation de la Congrégation souligne « les nombreuses attentes que la société chrétienne nourrit envers l’Eglise, surtout en ce qui concerne le processus de reconstruction non seulement matériel, mais aussi humain, civil et spirituel ».
Enfants d'Alep, Syrie © Twitter Cor Unum
Syrie : visite d’une délégation de la Congrégation pour les Eglises orientales
De grands besoins humanitaires mais « des signes concrets d’espérance »