Messe à Sainte-Marthe 11/12/2017 © L'Osservatore Romano

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Sainte-Marthe: « Se laisser consoler par le Seigneur »

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La consolation et le courage

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Le message de la liturgie de ce jour, c’est de « se laisser consoler par le Seigneur », explique le pape François.
Le pape a présidé la messe de 7h, ce lundi 11 décembre 2017, en la chapelle de la maison Sainte-Marthe du Vatican et il a commenté la lecture du prophète Isaïe et la guérison d’un homme que ses compagnons font passer par le toit, sur son brancard.
Lever l’obstacle à la consolation
« Ce n’est pas facile, a expliqué le pape, selon le texte publié par Radio Vatican en italien, parce que, pour se laisser consoler par le Seigneur, il faut nous dépouiller de nos égoïsmes, de ces choses qui sont notre trésor, que ce soit l’amertume, que ce soit les plaintes, que ce soit beaucoup d’autres choses. »
Pour que cette consolation advienne, le pape a invité à un examen de conscience : « Cela nous fera du bien, aujourd’hui, à chacun de nous, de faire un examen de conscience : comment est mon cœur ? Y ai-je quelque amertume ? Ai-je quelque tristesse ? Comment est mon langage ? C’est un cœur de louange à Dieu, de beauté ou toujours de plaintes ? »
Le pape a invité aussi à demander la grâce d’avoir du « courage » : « Et demander au Seigneur la grâce du courage parce que, dans le courage, il vient lui-même nous consoler. Et demander au Seigneur : Seigneur, viens nous consoler. »
A propos de la prophétie d’Isaïe (Is 35, 1-10), le pape a commenté : « Le Seigneur est venu nous consoler ». Il a cité saint Ignace de Loyola, fondateur des Jésuites, pour qui « il est bon de contempler le service de consolateur du Christ ».
Le pape a évoqué aussi l’apparition de Jésus aux apôtres, au matin de la résurrection, et l’incrédulité de ceux-ci, saisis par la joie : « Bien souvent la consolation du Seigneur nous semble une surprise. »
Des mendiants de la consolation
« Mais ce n’est pas facile de se laisser consoler, a continué le pape : c’est plus facile de consoler les autres que de se laisser consoler. Parce que, bien souvent, nous sommes attachés au négatif, nous sommes attachés à la blessure du péché en nous et, bien souvent, on préfère rester là, seul, sur son lit, comme celui de l’Évangile, isolé, là-bas, et ne pas se lever. “Lève-toi” : c’est la parole de Jésus, toujours : “Lève-toi !” ».
Le pape a fait observer que dans le « négatif, nous sommes les maîtres », parce que nous avons en nous la blessure du péché tandis que « dans le positif, nous sommes des mendiants ».
Le pape a offert différents exemples : quand on préfère « la rancœur » et que « nous mijotons nos sentiments » dans le bouillon du ressentiment, quand on a « un cœur amer ».
Il a évoqué le paralytique de la piscine de Siloë : 38 ans avec son amertume, se plaignant que personne ne l’aidait quand les eaux bouillonnaient. « Pour ces cœurs amers, ce qui est amer est plus beau que ce qui est doux ».
Il y a l’amertume qui « pousse toujours à exprimer des plaintes ». Le pape a regretté que les hommes se plaignent devant Dieu au lieu de le « louer » et il a cité sainte Thérèse d’Avila qui mettait en garde contre la religieuse qui dit : « On a commis une injustice envers moi, on m’a fait quelque chose qui n’est pas raisonnable ».
Il a évoqué le prophète Jonas qu’il appelle le « prix Nobel des plaintes ». Au lieu de se réjouir de la conversion des habitants de Ninive, grâce à sa prédication, il se plaint que Dieu les sauve.
Le courage, parce que Dieu sauve
« Dans les plaintes, il y a aussi des choses qui sont contradictoires », a raconté le pape en évoquant « un bon prêtre », mais qui « se plaignait de tout » : « Il avait le don de trouver la mouche dans le lait », « c’était un bon prêtre, au confessionnal, on disait qu’il était très miséricordieux, il était déjà âgé et ses compagnons au presbytère racontaient comment se passerait sa mort et que, quand il arriverait au ciel, « la première chose qu’il dirait à saint Pierre, au lieu de le saluer, ce serait : “Où est l’enfer ?”, toujours le négatif. Et saint Pierre lui montrera l’enfer. Et quand il l’aura vu : “Mais combien y a-t-il de condamnés ? – Un seul… – Ah, quel désastre, la Rédemption !” ». « Toujours… cela existe. Et devant l’amertume, la rancœur, les plaintes, la parole de l’Église d’aujourd’hui est “courage”, “courage” ».
Isaïe, a insisté le pape, invite au courage parce que Dieu « vient te sauver ». Puis il a évoqué l’Évangile du jour (Lc 5, 17-26) : quand quelques personnes vont sur le toit – parce qu’il y avait une grande foule – et qu’elles font descendre le paralytique pour le mettre devant Jésus : « Elles n’ont pas pensé qu’il y avait les scribes ou d’autres, elles voulaient seulement la guérison de cet homme. »
Avec une traduction d’Hélène Ginabat

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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