Mme Rani Hong, enlevée à l’âge de 7 ans, aujourd’hui présidente d’une fondation, a témoigné de son itinéraire devant l’Académie pontificale des sciences sociales.
“Aider les victimes du trafic des êtres humains – les meilleures pratiques de réintégration, d’aide juridique et de compensation”: le séminaire organisé au Vatican à la Maison Pie IV (4-6 novembre 2017) s’est conclu par une conférence de presse ce 6 novembre, avec Mgr Marcelo Sánchez Sorondo, chancelier de l’Académie pontificale des Sciences sociales, Mme Margaret S. Archer, présidente, Mme Jami Solli, avocate, co-organisatrice et fondatrice de « l’alliance globale pour une aide juridique » et Mme Rani Hong, présidente de la fondation Tronie pour la lutte contre la traite et l’esclavage.
Mme Rani Hong a elle-même été enlevée à ses parents, en Inde, à l’âge de 7 ans, et elle a été réduite en esclavage dans un autre Etat indien, abusée. Puis, tombée malade, elle a été revendue et présentée à l’adoption internationale aux Etats-Unis et au Canada. Elle témoigne, en anglais.
Par la suite, a eu lieu ce qu’elle appelle le « miracle de Dieu »: elle a retrouvé sa mère.
Aujourd’hui, elle partage ce qu’elle appelle son “espérance”: elle a fondé avec son mari la Fondation Tronie, une organisation qui veut « changer le monde ».
Elle remercie spécialement Mgr Sanchez Sorondo et Mme Archer de cette occasion de représenter les sans-voix: « Je parle pour ceux qui n’ont pas de voix, je vous demande votre aide (…). J’ai un nom, un visage, un père et une mère et j’espère inspirer les nations pour créer des lois et qu’elles soient appliquées. »
Elle confie : « Je ne communiquais pas, j’ai dû apprendre à communiquer à nouveau, on m’avait enlevé mes droits fondamentaux.”
« Merci, a-t-elle insisté d’une voix forte, parce que la voix des survivants a été écoutée, je suis ici avec l’espérance espérance qu’on peut provoquer un changement. »
Elle a fait observer que loin de diminuer le trafic des enfants pour l’adoption « est très important »: il frappe notamment « les enfants des rues ».
Et un enfant est revendu plusieurs fois, rapporte Mme Hong: la vente des enfants « les fait passer de maître en maître » et ceci « pour servir dans le monde entier, ou pour le trafic d’organes ». Et ce trafic d’enfants, loin de diminuer, est « en croissance ».
Elle demande que l’opinion publique soit sensibilisée à cela, notamment les familles désirant adopter un enfant à l’international.
Mme Rani Hong @ Tronie Foundation
Trafic d’enfants: témoignage de Mme Rani Hong, enlevée à l’âge de 7 ans
Appel à sensibiliser l’opinion publique