Mgr Auza, UN-TV capture

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ONU : Mgr Auza plaide pour une utilisation pacifique et sécurisée du nucléaire

Et pour la mettre au service du développement

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« La poursuite d’utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire, au-delà de la nécessité impérieuse de le faire avec des garanties solides (…), doit être menée avec une approche soigneusement évaluée pour minimiser les risques d’accidents », estime Mgr Auza.
Mgr Bernardito Auza, nonce apostolique et observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’Organisation des Nations Unies, est intervenu à la quatrième commission de la 72ème session de l’Assemblée générale, sur le point 51 de l’ordre du jour : Effets du rayonnement atomique, à New York, le 2 novembre 2017.
Par ailleurs, a affirmé Mgr Auza, « la technologie nucléaire est (…) utile dans de nombreux domaines du développement et pourrait donc être un outil efficace pour la mise en œuvre réussie du Programme de développement durable à l’horizon 2030 ».
Voici notre traduction de l’intervention prononcée en anglais par Mgr Auza.
HG
Monsieur le Président,
Le Saint-Siège rend hommage au Comité scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) pour la précieuse contribution qu’il a apportée à une meilleure connaissance et une meilleure compréhension des niveaux, des effets et des risques des rayonnements ionisants et pour remplir son mandat avec autorité scientifique et indépendance de jugement.
Depuis soixante-quatre ans, l’UNSCEAR a fourni à l’ONU des informations et des analyses sur les rayonnements ionisants, sur leurs effets dévastateurs lorsqu’ils sont libérés des essais nucléaires et des accidents nucléaires, et sur son rôle dans les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire. La négociation du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, qui vient de se conclure, résulte dans une large mesure de l’attention renouvelée portée aux conséquences catastrophiques des armes nucléaires. Ces conséquences incluent d’une manière unique la mort et les blessures dues aux radiations si des armes nucléaires étaient utilisées, ainsi que les blessures causées par les radiations et les effets médicaux des retombées radioactives des essais nucléaires. Il va sans dire que, soixante-douze ans après le bombardement d’Hiroshima et de Nagasaki, les essais d’armes nucléaires dans l’atmosphère, ou l’énorme catastrophe d’une nouvelle utilisation d’une arme nucléaire en temps de guerre, sont des résultats que nous devons éviter avec toute l’énergie que nous pouvons apporter à la tâche.
Le Saint-Siège estime que l’adoption du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires rapproche la communauté internationale d’un monde sans armes nucléaires et constitue un pas en avant vers la pleine application du Traité de non-prolifération.
Après les accidents nucléaires de Tchernobyl et de Fukushima, il est clair que la poursuite d’utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire, au-delà de la nécessité impérieuse de le faire avec des garanties solides telles que celles mises en œuvre par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), doit être menée avec une approche soigneusement évaluée pour minimiser les risques d’accidents. Les enseignements tirés de ces accidents contribuent sans aucun doute à améliorer encore les normes de sécurité régissant les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire, y compris l’élimination sûre et durable de la quantité croissante de déchets radioactifs, en particulier les déchets de haute activité à vie longue qui représentent une menace particulière. La mise en œuvre de ces leçons est nécessaire pour la sûreté et la sécurité des populations ainsi que pour la protection de l’environnement, aujourd’hui et pour l’avenir. De plus, l’amélioration de la sécurité et de la protection des sites et des centrales nucléaires serait également une mesure visant à décourager les terroristes de les cibler.
Le Saint-Siège prend ainsi acte du rapport détaillé du directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique sur l’accident de Fukushima Daiichi, rendu public le 14 mai 2015, en tenant compte des conclusions du Comité scientifique à cette date.
À sa soixante-quatrième session, l’UNSCEAR a poursuivi ses importants travaux sur les études épidémiologiques, les conséquences radiologiques de l’accident nucléaire de Fukushima, les données sur le cancer de la thyroïde dans la région de Tchernobyl et les mécanismes biologiques des effets sur la santé de l’exposition à faible dose aux radiations.
Un tel travail est important non seulement pour faire des progrès rapides dans l’élimination des menaces contre la santé mondiale que les explosions nucléaires pourraient causer, mais aussi pour poursuivre les objectifs de développement durable des Nations Unies. Le Saint-Siège salue et soutient toutes les activités de l’UNSCEAR, de l’AIEA et d’autres agences qui contribuent à un développement humain authentique et favorisent la paix et la prospérité dans le monde entier.
La technologie nucléaire est, en effet, utile dans de nombreux domaines du développement et pourrait donc être un outil efficace pour la mise en œuvre réussie du Programme de développement durable à l’horizon 2030. La technologie nucléaire peut améliorer les conditions de vie d’un grand nombre de personnes dans les domaines de l’agriculture, de la sécurité alimentaire, de la qualité nutritionnelle, de la pureté des ressources en eau rares et des efforts pour surveiller et remédier à la pollution environnementale. Sans aucun doute, les plus grands succès sont dans le domaine des soins de santé, tels que le diagnostic et le traitement de nombreuses maladies. Le Saint-Siège estime qu’une meilleure sensibilisation du public et une plus grande reconnaissance de ces réalisations importantes se feraient en rendant les avantages plus largement accessibles à tous les peuples, en particulier dans le monde en développement.
Monsieur le Président, le travail de l’UNSCEAR, de l’AIEA et d’autres agences pour garantir l’utilisation sûre de la technologie nucléaire pour tous est essentiel non seulement pour promouvoir une communauté mondiale pacifique et prospère, mais aussi pour aider les dirigeants mondiaux à faire en sorte que les horreurs la guerre ne se voient plus jamais dans notre monde.
Merci, Monsieur le Président.
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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