Le cardinal Pietro Parolin © L'Osservatore Romano

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Russie: la paix, priorité du pape et du card. Parolin

Le secrétaire d’État à Moscou du 20 au 24 août 2017

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« En ce moment précis, où nous assistons à une augmentation des tensions et des conflits dans diverses parties du monde, la paix constitue pour le pape François et pour moi personnellement une priorité claire et incontournable », a déclaré le cardinal Secrétaire d’Etat Pietro Parolin dans un entretien avec Gian Guido Vecchi publié dans le quotidien italien le Corriere della Sera du 8 août 2017, largement cité par L’Osservatore Romano et les media du Vatican.
Le cardinal Parolin sera être à Moscou du 20 au 24 août et il y rencontrera le président Vladimir Poutine et le patriarche orthodoxe Cyrille, des hauts représentants de l’Etat et de l’Eglise orthodoxe russe.
La proximité spirituelle du pape
Il confie “Corriere” l’intérêt du dialogue avec la Russie et son riche héritage culturel et spirituel: “Le Saint-Siège nourrit un intérêt particulier pour la vaste zone orientale de l’Europe qui, outre qu’elle jouit de riches traditions culturelles et religieuses, a un rôle à jouer dans la recherche d’une plus grande stabilité du continent et d’une plus grande unité, y compris dans les relations Est-Ouest. Après la période de l’opposition idéologique, qui évidemment ne peut disparaître entièrement du jour au lendemain, et dans les nouveaux scénarios ouverts depuis la fin de la Guerre froide, il est important de profiter de chaque occasion pour encourager le respect, le dialogue et la collaboration réciproques, en vue de la promotion de la paix.”
Il rappelle ses autres voyages dans la région: “En ce sens, après les visites que j’ai effectuées jusqu’ici dans d’autres pays de la région, avant tout en accompagnant le Saint-Père François dans les voyages apostoliques, et qui m’ont conduit de la Biélorussie au Caucase et aux pays baltes jusqu’à l’Ukraine, il y a un an, j’aurai pour ainsi dire l’occasion de compléter le cadre avec la visite en Russie.”
Il y sera l’envoyé du pape François: “Cela me permettra de manifester la proximité spirituelle du pape à la communauté catholique locale et de rencontrer les plus hautes autorités russes pour des entretiens sur des thèmes bilatéraux et internationaux, sans oublier les contacts au niveau œcuménique.”
La force du droit
A propos du message du pape François au G20 2017, il ajoute: “L’Église ne cesse de rappeler à tous les responsables politiques de la planète de ne pas faire passer les intérêts nationaux ou, quoi qu’il en soit, particuliers, avant le bien commun, le respect du droit international – non pas le droit par la force, mais la force du droit – le développement de tout l’homme et de tous les hommes, la concorde et la collaboration entre les nations. Et la méthode est toujours le dialogue.”
Il cite saint Augustin: “Pour un chef, « le plus grand titre de gloire est de tuer la guerre par la parole », en latin « verbo », c’est-à-dire par la négociation, les tractations, « plutôt que de tuer les hommes par l’épée, et faire en sorte de maintenir la paix par la paix et non par la guerre ». Et encore : « Tu as été envoyé pour empêcher que l’on tente de répandre le sang de qui que ce soit. Tandis que les autres se plient à une inévitable éventualité, tu as une mission enviable ».”
Il affirme que “la nécessité et l’urgence de chercher la paix et les modalités selon lesquelles le faire seront certainement un des thèmes principaux des entretiens”.
A propos des tensions entre Russie et États-Unis, il affirme sa “confiance”: “J’ai confiance que les deux parties sauront agir avec la responsabilité due pour éviter l’augmentation de la tension, voire même qu’elles seront disposées à reconnaître les éventuelles erreurs qui ont pu être à l’origine de cette situation. Il serait dramatique que rien ne soit fait à cet égard et qu’en conséquence les relations continuent de se détériorer.”
La rencontre avec le patriarche Cyrille
Il insiste sur “le rôle des Églises et des sociétés civiles pour encourager toute initiative qui permettre de rendre plus positive l’atmosphère générale”.
“J’irai à Moscou en tant que collaborateur du pape François, c’est pourquoi j’apporterai avant tout au patriarche Cyrille ses salutations cordiales et fraternelles. J’imagine, en outre, que la rencontre ne manquera pas d’offrir l’occasion de s’arrêter sur l’interaction entre les Églises d’une part et entre celles-ci et la société d’autre part, à propos des grands thèmes spirituels, culturels et politiques d’aujourd’hui. De ce point de vue, il est important de chercher des modalités positives et ouvertes pour continuer de tisser les relations inter-ecclésiales et contribuer de manière constructive, de la part des Églises, à la solution des problèmes complexes qui travaillent et défient l’humanité. J’ai donc la vive espérance que la rencontre pourra servir pour une connaissance, estime réciproque et collaboration toujours plus grande entre catholiques et orthodoxes.”
La question de la préparation d’un éventuel voyage du Saint-Père François en Russie “ne fait pas partie des objectifs de ma visite”, confie le cardinal Parolin, mais il ajoute: “J’espère toutefois que celle-ci, avec l’aide de Dieu, pourra aussi offrir une contribution dans cette direction.”

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Constance Roques

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