Benoît XV © Wikimedia Commons

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Première guerre mondiale: il y a cent ans, la lettre de Benoît XV pour la paix

Une « très grave responsabilité »

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Radio Vatican en français salue le 100e anniversaire, ce 1er août 2017, de la lettre de Benoît XV, adressée aux «chefs des peuples belligérants» alors engagés dans la Première guerre mondiale: « Ce document, bien que sans effet sur le moment, a tracé les grands axes d’une diplomatie pontificale tournée inlassablement vers la paix, qui permettra finalement au Saint-Siège de bénéficier d’une reconnaissance internationale croissante tout au long du XXe siècle », commente Radio Vatican.
En 1917 en effet, dans cette exhortation apostolique « Dès le début », il disait : « Prêtez donc l’oreille à Notre prière, accueillez l’invitation paternelle que Nous vous adressons au nom du divin Rédempteur, Prince de la Paix. Réfléchissez à votre très grave responsabilité devant Dieu et devant les hommes; de vos résolutions dépendent le repos et la joie d’innombrables familles, la vie de milliers de jeunes gens, la félicité en un mot des peuples, auxquels vous avez le devoir absolu d’en procurer le bienfait. Que le Seigneur vous inspire des décisions conformes à sa très sainte volonté. Fasse le Ciel, qu’en méritant les applaudissements de vos contemporains, vous vous assuriez aussi, auprès des générations futures, le beau nom de pacificateurs. »
Le cardinal Giacomo della Chiesa avait été élu pape au moment où éclatait cette guerre qu’il qualifiera de « boucherie inutile ». Diplomate de formation, aguerri au sein de la Secrétairerie d’État et en Pologne, Benoît XV avait une grande lucidité sur la situation.
Dans sa première exhortation apostolique, « Ubi Primum», du 8 septembre 1914 (en italien), il avait déjà appelé les belligérants à déposer les armes, en vain. Et « il n’allait pas ensuite ménager ses efforts pour ramener la paix », commente la même source.
Le mercredi 28 juillet 1915, il publiait une exhortation apostolique invitant les belligérants à déposer les armes en disant notamment : « C’est le sang des frères qui est répandu sur terre et sur mer ! Les plus belles régions de l’Europe, de ce jardin du monde, sont jonchées de cadavres et de ruines : là où, peu auparavant, régnait l’industrieuse activité des usines et le fécond travail des champs, on entend maintenant tonner la voix formidable du canon, qui dans sa fureur de destruction n’épargne ni villages ni cités, mais sème partout le carnage et la mort. – Vous qui portez devant Dieu et devant les hommes la redoutable responsabilité de la paix et de la guerre, écoutez notre prière, écoutez la voix d’un père, du Vicaire de l’Éternel et Souverain Juge, auquel vous devrez rendre compte des entreprises publiques, aussi bien que de vos actes privés. »
Il invoquait la miséricorde en disant : « Nous invitons les amis de la paix dans le monde à se joindre tous à Nous, pour hâter la fin de la guerre, qui, hélas ! depuis maintenant une année, a changé l’Europe en un vaste champ de bataille. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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