Ordre de Saint Jean de Dieu © Antoine Soubrier

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L'Ordre hospitalier de Saint Jean de Dieu et le charisme de l'Hospitalité (8/8)

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Témoignage du fr Pascual Piles

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C’est par ce témoignage du fr Pascual Piles que nous achevons, en ce temps de Pâques, notre marche de carême en compagnie de frères de saint Jean de Dieu.
Dans le cadre de notre carême avec l’Ordre de Saint-Jean-de-Dieu, un premier entretien, avec fr Alain Samuel Jeancler a été publié le 28 février 2017, sur « l’hospitalité évangélique et universelle des frères ».
Il a été suivi de la réflexion du p. Ragonneau sj en lien avec le message de carême du pape François : « Vivre l’hospitalité, c’est accueillir l’autre comme un don », publié le 7 mars 2017, la veille de la fête du saint fondateur portugais.
Un troisième volet de notre parcours de carême, à l’occasion du voyage de la curie généralice de Rome au Libéria et en Sierra Leone, a évoqué, le 16 mars, l’hôpital Saint-Joseph de Monrovia et une lutte héroïque d’un médecin contre le virus Ebola.
Le 24 mars dernier, Yasmile Gamboa Pinzon, collaboratrice colombienne de l’Ordre de Saint-Jean-de-Dieu, proposait un reportage sur un projet innovant d’agriculture urbaine pour remédier à la malnutrition des enfants, qui entraîne leur déscolarisation, puis le phénomène des enfants des rues et leur exploitation.
Le 30 mars, fr Eligiusz Mucha, au service de la pharmacie vaticane, a témoigné : « Mon service me permet de découvrir l’universalité de l’Église et de l’Ordre ».
Les 7 et 15 avril, Fr Elia Tripaldi a évoqué le charisme de l’Ordre et le martyre du service.
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Témoignage du fr Pascual Piles
L’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu est présent sur les cinq continents. Notre travail consiste à accueillir, soigner et accompagner plus de 1,2 million de personnes pauvres et malades, grâce à nos 454 centres distribués sur 55 pays. Quelque 60 000 collaborateurs aident nos 1 100 frères hospitaliers dans cette mission.
Notre travail c’est d’évangéliser, d’éclairer la vie grâce à la présence de Dieu dans l’histoire. Nous sommes conscients que nous ne pouvons pas faire pression. Nous faisons des gestes larges, avec amour, avec notre capacité de compréhension.
Grâce à nos œuvres, nous cherchons à incarner l’Hospitalité, le grand don qui nous a été légué par saint Jean de Dieu, et qui continue de nous définir aujourd’hui.
De cette valeur centrale émanent d’autres valeurs, qui caractérisent notre manière de “faire le bien”: la qualité, qui consiste à donner le meilleur de nous-mêmes avec professionnalisme; le respect, qui nous pousse à accepter l’autre avec humilité; la responsabilité, qui se traduit par l’exigence au moment de soulager la souffrance; et finalement, la spiritualité, qui nous permet, grâce au don de notre personne, d’arriver jusqu’à l’âme de ceux qui souffrent de la pauvreté ou de la maladie, et de vivre l’amour universel.
La vie de l’esprit existe chez tous. Nous unissons la foi et le professionnalisme. Il y a aussi beaucoup de personnes qui ont une vie spirituelle, sans donner beaucoup d’espace à la vie de la foi, sinon par leur sensibilité pour accompagner la maladie, la souffrance, la mort. Nous les soutenons, nous prions pour elles, nous traitons chacun avec respect.
Nous avons la chance d’être une institution universelle. Nous avons de nombreuses oeuvres fondées dans le monde entier grâce à l’engagement des frères et de collaborateurs. Nous voulons être partout des témoins du Seigneur ressuscité. Nous désirons parvenir jusqu’au coeur de chacun.
J’ai eu la chance, pendant de nombreuses années, d’avoir une responsabilité universelle et la possibilité de visiter des lieux reculés, et de les accompagner tous, par la proximité, l’affection, la compréhension. Nous nous sommes sentis tous unis, en dépit de nos différences.
La souffrance fait mal, mais elle unit. Elle nous rassemble dans des lieux les plus disparates. Elle nous fait partager les difficultés, nous rapproche de ceux qui nous entourent. Pendant le carême, la liturgie nous a fait sentir croyants, et nous identifier avec la souffrance qui se fait souvent présente dans nos vies.
Nous avons toujours vénéré saint Jean de Dieu comme une grande personnalité, comme un géant de l’Hospitalité, qui, peu à peu, a brillé par l’incarnation de cette vertu dans sa vie.
L’itinéraire de sa vie a été difficile. Il l’a vécue comme un grand engagement. Certains lui criaient, quand il a commencé: “Au fou, au fou!” Et ensuite ils l’ont salué comme un grand amoureux du bien à faire pour les autres.
L’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu a commencé pratiquement de rien, mais il s’est enrichi par la grâce et par le don de l’hospitalité: il est parvenu dans les lieux les plus reculés de notre terre.
Nous, les frères, nous avons suivi saint Jean de Dieu avec un grand esprit de foi. Nous sommes tombés amoureux de sa force existentielle, de sa personnalité, engagée à suivre Jésus. Et nous nous sommes sentis ses continuateurs pour cette oeuvre. Peu à peu on est parvenus sur les cinq continents, où nous avons essayé d’incarner son esprit et de le vivre avec forcé, pour le bien de l’humanité, en soutenant les malades et les démunis, en accompagnant leurs familles, avec un esprit joyeux et responsable, avec le désir de faire du bien à ceux qui en avaient besoin.
En de nombreux endroits, nous avons toujours partagé le peu ou l’abondance mais nous avons vu les membres de l’Ordre unis, joyeux et en essayant d’éclairer la vie des personnes pour lesquelles ils se dévouent.
L’Hospitalité est un grand don, nos frères et beaucoup de nos collaborateurs se sont engagés pour cette cause, et ils ont été pour nous un exemple de dévouement de vie jusqu’à la mort.
L’effort que nos hôpitaux ont réalisé pour lutter contre le virus Ebola a été connu de beaucoup : des religieux, des religieuses, et de nombreux collaborateurs ont été contaminés et ils en furent victimes. Ils ont perdu la vie en servant. Nous les vénérons comme de grands saints, et nous avons la certitude qu’ils se trouvent en présence du Seigneur.
Nous voulons continuer leurs oeuvres. Ceux qui sont au ciel nous accompagnent et nous aident de là-haut. Avec un esprit généreux, nous voulons vivre cette Pâque en faisant mémoire d’eux, en les admirant et nous identifiant avec la forcé spirituelle qu’ils ont toujours eue.
Nous sommes heureux que le Seigneur nous ait appelés un jour à être des membres de l’Ordre Hospitalier.
Merci saint Jean de Dieu !
© Traduction de ZENIT, Anita Bourdin

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Rédaction

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