En Une de L’Osservatore Romano, Lucetta Scaraffia rend hommage à l’« audace féminine » de la méditation d’Anne-Marie Pelletier pour les XIV stations du Chemin de croix que le pape présidera au Colisée le soir du Vendredi Saint, 14 avril 2017. Une méditation « intense et forte », estime la chroniqueuse dans l’édition italienne du 9 avril.
Dans le quotidien du Vatican qui publie la méditation intégrale, Lucetta Scaraffia souligne que la bibliste française « n’est pas seulement la première femme laïque, mère et grand-mère, à commenter le Chemin de croix présidé par le pape au Colisée, mais elle est aussi depuis des années engagée dans une bataille culturelle pour faire reconnaître la place des femmes dans l’Eglise ».
Elle évoque l’action d’Anne-Marie Pelletier « qui l’a amenée à redécouvrir et à réinterpréter la présence [des femmes] dans la Bible, à rappeler le rôle qu’elles ont eu dans l’histoire de l’Eglise, à chercher à identifier les chemins d’une participation féminine aux décisions, qui ne soit pas seulement une collaboration, mais une coresponsabilité dans le sacerdoce baptismal commun, qui unisse prêtres et laïcs ».
Une révolution culturelle
Anne-Marie Pelletier, estime l’historienne italienne, est « une de ces femmes qui sont en train de réaliser une révolution culturelle au sein de la tradition chrétienne, non seulement en rappelant combien et avec quel respect, affection et attention Jésus s’est adressé aux femmes au cours de sa prédication, mais aussi en apportant son point de vue différent, de femme laïque », sur les thèmes contemporains. Notamment le thème de la famille, « comme elle l’a fait dans les derniers mois, en coopérant activement à la diffusion et à l’interprétation en France de l’exhortation apostolique Amoris laetitia ».
Lucetta Scaraffia salue une « méditation intense et forte » et « des paroles simples » qui rappellent « qu’en reparcourant le supplice de Jésus, nous sommes du côté des pécheurs », comme le dit Anne-Marie Pelletier à la fin de la première station : « Nous nous proclamons tes disciples, mais nous prenons des chemins qui se perdent loin de tes pensées, loin de ta justice et de ta miséricorde ».
« Elle nous invite (…) à ne pas nous déclarer innocents du sang de cet homme, parce que le salut sera seulement de ‘plaider coupable, dans la confiance qu’un amour infini nous enveloppe tous’ », ajoute la chroniqueuse qui y voit « un Chemin de croix fondé donc sur l’humilité, sur la reconnaissance de nos limites humaines, de notre habitude de ‘nous disculper et d’accuser les autres’ ».
Parmi les citations des méditations, Lucetta Scaraffia note que « la plus haute mission est laissée aux femmes ». Et de citer Etty Hillesum qui affirmait « il y a des larmes à consoler sur le visage de Dieu, quand il pleure la misère des siens », offrant de les essuyer « avec une audace si féminine et si divine ».
Croix lumineuse, Colisée, 25 mars 2016, capture CTV
"L’audace féminine" du Chemin de croix au Colisée, par Lucetta Scaraffia
Une méditation « intense et forte », estime-t-elle dans L’Osservatore Romano