Anniversaire de l'ordination sacerdotale du pape émérite Benoît XVI (c) L'Osservatore Romano

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"Mon respect et mon obéissance inconditionnels": l'héritage transmis par Benoît XVI

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Dernier discours de son pontificat aux cardinaux, 28 février 2013

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« Parmi vous, parmi le Collège cardinalice, se trouve également le futur Pape, auquel je promets dès aujourd’hui mon respect et mon obéissance inconditionnels » : ces paroles du pape Benoît XVI au dernier jour de son pontificat, il y aura quatre ans le 28 février 2017, raisonnent comme un précieux héritage théologique et spirituel pour toute l’Eglise.
Dans deux jours ce sera en effet l’anniversaire du soir où, à 20h, un pape ayant renoncé au Siège de Pierre après huit ans de pontificat, allait commencer la période de la « vacance » du Siège apostolique, jusqu’à l’élection du pape François, le 13 mars 2013. Ce faisant, le pape Benoît « instituait » en quelque sorte la « retraite » des papes, sous le double signe du « respect » et de « l’obéissance » à son successeur.
« Avant de vous saluer personnellement, je désire vous dire que je continuerai d’être proche de vous par la prière, en particulier au cours des prochains jours, afin que vous soyez pleinement dociles à l’action de l’Esprit Saint pour l’élection du nouveau Pape. Que le Seigneur vous montre quelle est Sa volonté. Et parmi vous, parmi le Collège cardinalice, se trouve également le futur Pape, auquel je promets dès aujourd’hui mon respect et mon obéissance inconditionnels. Pour cela, avec affection et reconnaissance, je vous donne de tout cœur la Bénédiction apostolique », a déclaré solennellement le pape Benoît XVI lors de cette dernière rencontre de son pontificat avec le collège des cardinaux.
Il a cité ces pensées de Romano Guardini sur l’Eglise comme un héritage spirituel qu’il leur confiait, et qu’il confiait ainsi à chaque catholique : « Je voudrais vous laisser une pensée simple, qui me tient beaucoup à cœur: une pensée sur l’Eglise, sur son ministère, qui constitue pour nous tous — pouvons-nous dire — la raison et la passion de notre vie. J’emprunte, pour m’aider, une expression de Romano Guardini, écrite précisément l’année où les Pères du Concile Vatican II approuvèrent la Constitution Lumen gentium, dans son dernier livre, avec une dédicace personnelle également pour moi; c’est pourquoi les paroles de ce livre me sont particulièrement chères. Romano Guardini dit: L’Eglise «n’est pas une institution conçue et construite de façon théorique… mais une réalité vivante… Elle vit au cours du temps, en devenir, comme tout être vivant, en se transformant… Et pourtant, dans sa nature, elle demeure toujours la même, et son cœur est le Christ». C’est l’expérience que nous avons faite, me semble-t-il, hier place Saint-Pierre: voir que l’Eglise est un corps vivant, animé par l’Esprit Saint et qu’elle vit réellement par la force de Dieu. Elle est dans le monde, mais elle n’appartient pas au monde: elle appartient à Dieu, au Christ, à l’Esprit. Nous l’avons vu hier. C’est pourquoi l’autre expression célèbre de Romano Guardini est également vraie et éloquente: «L’Eglise se réveille dans les âmes». L’Eglise vit, grandit et se réveille dans les âmes qui — comme la Vierge Marie — accueillent la Parole de Dieu et la conçoivent par l’opération de l’Esprit Saint; elles offrent à Dieu leur propre chair et, précisément dans leur pauvreté et leur humilité, elles deviennent capables d’engendrer le Christ aujourd’hui dans le monde. A travers l’Eglise, le mystère de l’Incarnation demeure présent pour toujours. Le Christ continue à marcher à travers les temps et tous les lieux. »
« Chers frères, a exhorté le pape aujourd’hui émérite, demeurons unis dans ce Mystère: dans la prière, en particulier dans l’Eucharistie quotidienne, et servons ainsi l’Eglise et l’humanité tout entière. Telle est notre joie, que personne ne peut nous ôter. »
Il avait, au début de son discours déjà insisté sur la communion du collège cardinalice – dans une « harmonie supérieure unanime » – en disant : « Pour moi aussi, cela a été une joie de marcher avec vous au cours de ces années, à la lumière de la présence du Seigneur ressuscité (…). Pendant ces huit ans, nous avons vécu avec foi de très beaux moments de lumière radieuse sur le chemin de l’Eglise, ainsi que des moments où quelques nuages ont voilé le ciel. Nous avons cherché à servir le Christ et son Eglise avec un amour profond et total, qui est l’âme de notre ministère. Nous avons donné de l’espérance, celle qui nous vient du Christ qui seul peut illuminer le chemin. Ensemble, nous pouvons rendre grâce au Seigneur qui nous a fait croître dans la communion, et le prier ensemble de vous aider à croître encore dans cette unité profonde, afin que le Collège des cardinaux soit comme un orchestre, où les diversités — expression de l’Eglise universelle — contribuent toujours à l’harmonie supérieure et unanime. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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