« S’il y a un problème, je l’écris sur un papier à saint Joseph et je le mets sous une statuette (…) de saint Joseph qui dort », a témoigné le pape François devant des supérieurs généraux qu’il a reçus au Vatican en novembre 2016. L’Osservatore Romano a publié le dialogue dans son édition en italien du 10 février 2017.
Le pape a rencontré 140 supérieurs généraux de congrégations religieuses masculines, au Vatican, le 25 novembre, dans le cadre de la 88e Assemblée générale de l’Union des supérieurs généraux (USG). L’intégralité de l’échange de trois heures, qui était resté privé, sera publié par La Civiltà cattolica le 11 février, dans le 4000e numéro de la revue jésuite.
Les supérieurs ont notamment demandé au pape quel était le secret de sa « sérénité ». « Je ne prends pas de pastilles tranquillisantes ! », a-t-il répondu en plaisantant : « Les Italiens donnent un beau conseil : pour vivre en paix il faut un certain ‘je-m’en-foutisme’ ».
« Je vis une expérience complètement nouvelle pour moi, a-t-il confié. A Buenos Aires j’étais plus anxieux, je l’admets. Je me sentais plus tendu et préoccupé. (…) J’ai eu une expérience très particulière de paix profonde au moment où j’ai été élu. Et elle ne me quitte plus. Je vis en paix ».
Il y a « des problèmes » au Vatican et même de la « corruption », a ajouté le pape qui a entamé une réforme de la Curie romaine, « mais je suis en paix ». « S’il y a un problème, je l’écris sur un papier à saint Joseph et je le mets sous une statuette que j’ai dans ma chambre. C’est la statue de saint Joseph qui dort. Et désormais il dort sous un matelas de papiers ! Et moi je dors bien : c’est une grâce de Dieu ».
Le pape a souligné qu’il priait aussi souvent : « J’aime beaucoup le bréviaire et je ne le quitte jamais. La messe tous les jours. Le chapelet…. Quand je prie, je prends toujours la Bible. Et la paix grandit. Je ne sais pas quel est le secret… Ma paix est un cadeau du Seigneur ».
Pour recevoir cette paix, a-t-il conseillé, « chacun devrait trouver la racine de l’élection que le Seigneur a faite sur lui » et aller ainsi « de la croix à la paix ».
Cependant « sans jamais se laver les mains des problèmes », a-t-il prévenu : « Dans l’Eglise, il y a des Ponce Pilate qui s’en lavent les mains pour rester tranquilles. Mais un supérieur qui s’en lave les mains n’est pas père et n’aide pas ».