Congo-Brazzaville, basilique Sainte-Anne © Wikimedia Commons / Giovanni Di Iorio

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"Le secrétaire d’État en République du Congo. Au service du bien commun"

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Ouverture d’une ambassade près le Saint-Siège

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« Le Secrétaire d’État en République du Congo. Au service du bien commun »: c’est le titre de L’Osservatore Romano en italien des 3-4 février 2017, au terme de la première journée du voyage du cardinal Pietro Parolin dans ce pays d’Afrique de l’ouest. Le Congo annonce l’ouverture d’une ambassade près le Saint-Siège et a invité le pape François.
« La signature de l’accord cadre du Saint-Siège avec la République du Congo et le quarantième anniversaire de leurs relations diplomatiques sont au centre de la seconde étape du voyage en Afrique du cardinal Pietro Parolin. Une étape qui a en outre permis au secrétaire d’État de rencontrer les évêques du pays et de discuter avec eux des principaux problèmes pastoraux et de l’engagement de l’Église pour le bien commun », explique le quotidien du Vatican.
Le cardinal italien a en effet achevé sa visite à Madagascar et il a fait une brève escale au Kenya, à l’aéroport de Nairobi, où il a rencontré le nonce apostolique au Kenya et au Soudan du sud, l’archevêque Mgr Charles-Daniel Balvo. Ils ont peu évoquer, indique la même source, « la situation socio-politique dans ce dernier pays ».
Le Secrétaire d’Etat a ensuite rejoint Brazzaville mercredi 1er février 2017. Il a été accueilli à l’aéroport de Maya-Maya par le premier ministre Clément Mouamba et par une délégation d’hommes politiques et de diplomates. Et, du côté de l’Eglise, par le nonce apostolique, Mgr Francisco Escalante Molina, le nonce en République démocratique du Congo, Mgr Luis Mariano Montemayor, le secrétaire de nonciature, le p. Patrick Saw Zay Han, et la Conférence épiscopale du Congo, guidée par son président, Mgr Daniel Mizonzo, évêque de Nkayi. À l’extérieur de l’aéroport, un groupe de religieuses et de fidèles a entonné des chants traditionnels de bienvenue.
La doctrine sociale de l’Eglise
Le card. Parolin a passé une bonne partie de la journée avec les neuf évêques locaux. Ils ont eu une  rencontre informelle à la nonciature: chacun a présenté la situation de son diocèse et les principales questions pastorales et politiques concernant le pays ont été abordées. Ils ont souligné notamment, remarque L’Osservatore, l’importance de la mise en oeuvre de l’accord cadre du Saint-Siège et du Congo. Il a été souhaité que les contacts avec les autorités de l’État soeint « fréquents et non occasionnels », afin d’instaurer « un dialogue fructueux qui appelle au service du bien commun et sollicite l’attention envers les laissés-pour-compte et les pauvres. Parmi les objectifs à atteindre: la formation des laïcs pour développer le sens des responsabilités et un engagement en politique qui soit conforme à la doctrine sociale de l’Église.
La discussion a aussi porté, continue la même source, sur la situation de violence et d’instabilité que vit la région de Pool. Les évêques ont par ailleurs souhaité que la cause de béatification du card. Emile Biayenda, serviteur de Dieu tué il y a quarante ans, soit menée à bonne fin. Ils ont aussi évoqué les graves difficultés économiques du bi-hebdomadaire édité par la Conférence épiscopale, et la nécessité d’un centre hospitalier dédié à l’assistance aux prêtres malades et au personnel religieux.
L’estime de l’Etat envers l’Eglise catholique
Dans la matinée de jeudi, 2 février, le card. Parolin, accompagné du nonce, du président de la Conférence épiscopale et de l’archevêque de Brazzaville, Mgr Anatole Milandou, a rendu visite à Jean Claude Gakosso, ministre des Affaires étrangères, de la coopération et des Congolais à l’étranger. Le ministre a mentionné à la signature de l’accord cadre: il manifeste « l’estime de l’État envers l’Église catholique pour tout ce qui existe dans le domaine éducatif, sanitaire et social ». M. Gakosso a souligné le dévouement avec lequel les institutions de l’Église catholique ont construit des écoles, y compris dans les villages les plus perdus, pour donner à tous la possibilité de se former en tant que citoyens et en tant que personnes. Il a aussi souligné le rôle de l’Église pour la résolution des conflits dans diverses régions du monde. Puis il a officialisé la nouvelle concernant l’ouverture d’une ambassade résidente du Congo auprès du Saint-Siège.
Le secrétaire d’État, à son tour, a souligné l’importance de l’accord qui, non seulement régira au niveau juridique le rapport entre l’Église et l’État, mais sera au service de tous les Congolais « aucune discrimination ». La rencontre s’est conclue par un échange des cadeaux.
Le cardinal et la délégation se sont ensuite rendus à la Présidence du Conseil, pour un entretien avec le chef du gouvernement congolais, Clément Mouamba. Il a porté sur la signature de l’accord cadre, la situation économique du pays, le phénomène de l’immigration qui touche l’Afrique occidentale.
Interrogé par le card. Parolin sur la situation d’instabilité dans la région de Pool, M. Mouamba a assuré que le gouvernement s’emploie afin de mettre fin à cette guérilla qui provoque déstabilisation, morts et réfugiés parmi la population sans défense. La solution la plus appropriée envisagée est celle du « dialogue politique », de façon à « éviter des actions militaires inappropriées ». Le président a exprimé le souhait d’une visite du pape et il a évoqué la situation des réfugiés de République centrafricaine qui retournent progressivement dans leur patrie.
Dans l’après-midi, le secrétaire d’État a visité deux centres caritatifs. Le premier, dédié au card. Biayenda, accueille des personnes avec des handicaps physiques et psychiques, ainsi que des adolescents ayant fui la région du Pool. Le cardinal a salué tous les malades, tandis qu’un chœur formé de personnes handicapées a chanté des chants de bienvenue.
L’autre structure, le Centre d’accueil Béthanie, accueille des nouveau-nés, des enfants et des adolescents abandonnés. Le cardinal s’y est aussi arrêté pour saluer les enfants.
La journée s’est conclue par la visite au mémorial que la République du Congo a élevé en l’honneur de l’explorateur italien Pietro Savorgnan de Brazza (qui a donné son nom à la capitale) et par un dîner offert par les évêques congolais au Centre de la Conférence épiscopale, auquel ont participé les prêtres et les laïcs qui collaborent avec les évêques à divers titres.

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Constance Roques

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