Oui à une culture de la paix, non au nucléaire: on pourrait résumer ainsi le message de Mgr Paul Richard Gallagher qui conclut une visite d’une semaine au Japon, au cours de laquelle il a rencontré le premier ministre Shinzo Abe. Il a donné une conférence à l’université de Tokyo et il célébré la messe à Hiroshima, rapporte Radio Vatican en anglais qui affirme: le Secrétaire pour les relations avec les États du Vatican a confirmé la coopération du Saint-Siège avec le Japon en matière d’élimination des armes nucléaires.
Il a cité les paroles du pape François: « Si l’université ne devient rient de plus qu’une académie d’idées ou une chaîne de professionnels, ou si sa structure est déterminée par une mentalité d’affaires, elle a vraiment perdu sa voie. »
On ne doit jamais se lasser de regarder le monde, avec ses événements et ses acteurs, de manière critique mais aussi constructive, demandant de ne pas « exclure » et faisant appel au « dialogue nécessaire » comme méthode appropriée à des processus culturels et éducatifs, a recommandé Mgr Gallagher.
Pour lui, « la question de la paix implique plus qu’une activité politique ou diplomatique ; elle est directement liée à la culture et à la sphère de l’éthique et de la conscience morale qui peuvent générer beaucoup d’appréhension mais qui sont si grandement nécessaire dans les relations internationales ».
Et la « vision de la paix proposée par le magistère de l’Église catholique ne coïncide pas nécessairement avec celle qui est courante dans la communauté des nations, telle qu’elle est résumée, par exemple, par le contenu de la charte des Nations Unies. La différence n’a pas simplement à voir avec les problèmes liés à l’usage de la force ou aux obligations qui incombent aux États, mais avec la conviction que la paix appelle d’abord et avant tout à prévenir les causes qui mènent à la guerre ».
Mais, « pour apporter la paix véritable, il est nécessaire de rapprocher concrètement les personnes afin de réconcilier les personnes et les groupes qui ont des positions idéologiques opposées. Il est aussi nécessaire de travailler ensemble pour ce que les personnes, les familles, les peuples et les nations estiment être leur droit, à savoir prendre part aux niveaux social, politique et économique aux biens du monde moderne ». Ainsi, pour Mgr Gallagher, la paix sur terre estle résultat de nombreux facteurs, dont la « culture de la paix » est le véhicule.
Il a rappelé que le pape François parle d’ « une guerre par fragments » en percevant, parmi les nombreuses causes possibles de conflit (intérêts égoïstes, pauvreté, manque de développement, domination territoriale, sphères d’influence…) celle qui est essentielle.
Travailler pour la paix, a-t-il martelé, exige de revenir aux fondements des relations humaines et donc de se réapproprier les fondements de l’ordre interne des nations et de l’ordre international.
« Tel que le voit le pape François, cela signifie que la véritable paix ne peut survenir « sans la reconnaissance de certaines limites éthiques naturelles incontestables et sans l’établissement immédiat de piliers du développement humain intégral ». Une vraie culture de la paix demande des engagements concrets qui exigent des fondations solides et structurées : exactement à l’opposé de l’idée que l’on entend souvent selon laquelle « une unique solution théorique et aprioriste apportera une réponse à tous les défis », a encore fait observer le « ministre des Affaires étrangères » du Saint-Siège.
Mgr Gallagher a des outils qui sont à la disposition des responsables de la planète : il a parlé de la culture de la paix et de la menace contre la paix qui, aujourd’hui, « ne vient pas de guerres et d’hostilités traditionnelles, qu’elles soient domestiques ou internationales, mais aussi d’autres problèmes ».
Il a évoqué la nécessité de revenir à une vision de la paix juste qui inclue la liberté religieuse sous ses diverses formes, dont l’objection de conscience, et il a souligné qu’une culture de la paix peut aussi apporter une immense contribution aux stratégies anti-terroristes, toujours selon Radio Vatican.
Mgr Gallagher a aussi évoqué les objectifs à atteindre: l’usage du dialogue, de la discussion et de la négociation ainsi que « le langage du magistère, ce qui implique une application correcte et cohérente du principe de subsidiarité ».
Il a réfléchi aux domaines du développement et de la coopération internationale, de la lutte plus générale contre la pauvreté: elle « suppose un accord commun qui ne peut être que le résultat d’une solidarité effective entre les États ».
« Cela impliquerait, a-t-il ajouté, une meilleure appréciation du rôle de la propriété intellectuelle, un domaine dans lequel une culture de la paix cohérente est appelée à reconnaître le droit des chercheurs et des producteurs à une juste compensation afin que les nouveaux développements puissent vraiment être au service du bien commun de la famille humaine. »
Mgr Gallagher a conclu, indique la même source, en appelant à une « vision prophétique qui puisse rapprocher les aspects humains, culturels et religieux et offrir ainsi à notre monde contemporain un témoignage commun ferme au service du bien, du dialogue et de la paix. Dans ce contexte, l’université a une tâche fondamental en tant que lieu de rencontre entre foi et raison, entre mémoire du passé et développement scientifique orienté vers l’avenir et en tant que lieu de rencontre et de discussion entre différentes visions de la vie, de la technologie, de la politique et des convictions religieuses. Cette tâche consiste à préparer le chemin pour un avenir de paix, un avenir réalisable, un avenir pour tous. »