The Brazilian Tropical Violins" de Rio de Janeiro © L'Osservatore Romano

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"Quand les choses deviennent sombres, il faut davantage de prière!" (traduction complète)

Catéchèse sur l’espérance dans l’Ancien Testament: l’expérience du prophète Jonas

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Le pape François prie pour que le Christ « fasse comprendre ce lien entre la prière et l’espérance »: « Quand les choses deviennent sombres, il faut davantage de prière ! Et il y aura davantage d’espérance. »
C’est à la prière qui nous « fait avancer dans l’espérance » que le pape a consacré sa catéchèse de ce mercredi 18 janvier 2017, en la salle Paul VI du Vatican. Le pape a poursuivi ses catéchèses sur l’espérance dans l’Ancien Testament en commentant l’expérience du prophète Jonas, sur le thème: “Jonas: espérance et prière”.
Les marins du bateau sur lequel Jonas s’embarque « pour s’éloigner … de sa mission » lui demandent de prier pour les sauver. Ce « comportement de ces hommes païens », explique le pape, « nous permet, aujourd’hui, de réfléchir un peu sur l’espérance qui, devant le danger et la mort, s’exprime par la prière ».
C’est « devant la mort, devant le danger », poursuit le pape, « que l’homme fait complètement l’expérience de sa fragilité et de son besoin d’être sauvé ».
Nous nous tournons « vers Dieu dans le besoin », avoue le pape, « comme si c’était seulement une prière intéressée, et donc imparfaite ». « Mais Dieu connaît notre faiblesse, affirme-t-il,  il sait que nous nous souvenons de lui pour demander de l’aide et, avec le sourire indulgent d’un père, Dieu répond avec bienveillance. »
Avant sa catéchèse, le pape s’est arrêté à saluer les personnes présentes – bénédictions, petits cadeaux des enfants – au son des violons de l’ensemble brésilien « The Brazilian Tropical Violins », de Rio de Janeiro.
Voici notre traduction complète de la catéchèse du pape François, prononcée en italien.
MD
Catéchèse du pape François
Chers frères et sœurs, bonjour!
Dans l’Écriture sainte, parmi les prophètes d’Israël, se dénote une figure un peu bizarre, un prophète qui tente de se soustraire à l’appel du Seigneur en refusant de se mettre au service du plan divin de salut. Il s’agit du prophète Jonas dont l’histoire est racontée dans un petit livre de seulement quatre chapitres, une sorte de parabole porteuse d’un grand enseignement, celui de la miséricorde de Dieu qui pardonne.
Jonas est un prophète « en sortie » et même un prophète en fuite ! C’est un prophète en sortie que Dieu envoie « dans la périphérie », à Ninive, pour convertir les habitants de cette grande ville. Mais Ninive, pour un israélite comme Jonas, représentait une réalité menaçante, l’ennemi qui mettait en danger Jérusalem même, et donc à détruire, certainement pas à sauver. C’est pourquoi, quand Dieu envoie Jonas prêcher dans cette ville, le prophète, qui connaît la bonté du Seigneur et son désir de pardonner, cherche à se soustraire à son devoir et s’enfuit.
Dans sa fuite, le prophète entre en contact avec des païens, les marins du bateau sur lequel il s’était embarqué pour s’éloigner de Dieu et de sa mission. Et il s’enfuit loin, parce que Ninive était dans la zone de l’Irak et lui fuit en Espagne, il fuit vraiment. Et c’est justement le comportement de ces hommes païens, comme le sera ensuite celui des habitants de Ninive, qui nous permet, aujourd’hui, de réfléchir un peu sur l’espérance qui, devant le danger et la mort, s’exprime par la prière.
En effet, pendant la traversée en mer, une terrible tempête éclate et Jonas descend dans la cale du bateau et s’abandonne au sommeil. Les marins, eux, se voyant perdus, « crièrent chacun vers son dieu » : c’était des païens (Jon 1,5). Le capitaine du bateau réveille Jonas en lui disant : « Qu’est-ce que tu fais ? Tu dors ? Lève-toi ! Invoque ton dieu. Peut-être que ce dieu s’occupera de nous pour nous empêcher de périr » (Jon 1,6).
La réaction de ces « païens » est la bonne réaction devant la mort, devant le danger ; parce que c’est alors que l’homme fait complètement l’expérience de sa fragilité et de son besoin d’être sauvé. L’horreur instinctive devant la mort révèle la nécessité d’espérer dans le Dieu de la vie. « Peut-être que ce dieu s’occupera de nous pour nous empêcher de périr » : ce sont les paroles de l’espérance qui devient prière, cette supplication pleine d’angoisse qui monte aux lèvres de l’homme devant un danger de mort imminent.
Nous dédaignons trop facilement de nous tourner vers Dieu dans le besoin comme si c’était seulement une prière intéressée, et donc imparfaite. Mais Dieu connaît notre faiblesse, il sait que nous nous souvenons de lui pour demander de l’aide et, avec le sourire indulgent d’un père, Dieu répond avec bienveillance.
Quand, reconnaissant ses responsabilités, Jonas se fait jeter dans la mer pour sauver ses compagnons de voyage, la tempête se calme. La mort imminente a poussé ces hommes païens à la prière, a fait que le prophète, en dépit de tout, vive sa vocation au service des autres en acceptant de se sacrifier pour eux et maintenant, elle conduit les survivants à la reconnaissance du véritable  Seigneur et à la louange. Les marins, qui avaient prié en proie à la peur en s’adressant à leurs dieux, maintenant, avec une crainte sincère du Seigneur, reconnaissent le vrai Dieu et offrent des sacrifices accompagnés de vœux. L’espérance, qui les avait conduits à prier pour ne pas mourir, se révèle encore plus puissante et opère une réalité qui va même au-delà de ce qu’ils espéraient : non seulement ils ne périssent pas dans la tempête mais ils s’ouvrent à la reconnaissance du vrai et unique Seigneur du ciel et de la terre.
Ensuite, les habitants de Ninive, devant la perspective d’être détruits, prieront aussi, poussés par l’espérance dans le pardon de Dieu. Ils feront pénitence, invoqueront le Seigneur et se convertiront à lui, à commencer par le roi qui, comme le capitaine du bateau, exprime leur espérance en disant : « Qui sait si Dieu ne se ravisera pas, […] Et alors nous ne périrons pas » (Jon 3,9). Pour eux aussi, comme pour l’équipage dans la tempête, avoir affronté la mort et en être sortis saufs les a conduits à la vérité. Ainsi, sous la miséricorde divine, et plus encore à la lumière du mystère pascal, la mort peut devenir, comme elle l’a été pour saint François d’Assise, « notre sœur la mort » et représenter, pour tout homme et pour chacun de nous, la surprenante occasion de connaître l’espérance et de rencontrer le Seigneur. Que le Seigneur nous fasse comprendre ce lien entre la prière et l’espérance. La prière te fait avancer dans l’espérance et, quand les choses deviennent sombres, il faut davantage de prière ! Et il y aura davantage d’espérance. Merci.
© Traduction de Zenit, Constance Roques

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Constance Roques

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