A l’occasion des 80 ans du pape François – 17 décembre 2016 – le père Federico Lombardi, ancien directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, publie une tribune dans la revue jésuite La Civiltà cattolica. Il y souligne le « charisme » du pape argentin sur la scène internationale.
Dans ce texte intitulé « un leader de stature mondiale », le jésuite estime que le message de « l’amour miséricordieux » présenté par le pape François est « une source (…) d’orientation et d’espérance dans le monde d’aujourd’hui, y compris bien au-delà des frontières de l’Église catholique ».
Le président de la Fondation vaticane Joseph Ratzinger-Benoît XVI constate qu’aujourd’hui le pape « est considéré par beaucoup, (…) au-delà des frontières des communautés religieuses, comme une personnalité, un ‘leader’ de stature mondiale ». Il le compte parmi « les figures de ‘leaders’ qui se détachent avec autorité, se proposant comme des visages et des voix capables de créer un consensus ».
Pour le père Lombardi, le « leadership » du pape François s’exprime « en paroles » et « en gestes » : il a, assure-t-il, un « charisme particulier pour établir des relations personnelles », notamment dans ses rencontres au Vatican avec des chefs d’État ou personnalités. En outre, si le pape « aborde des thèmes très concrets d’actualité », ses paroles « sont accompagnées d’actes, de gestes qui (…) leur confèrent une crédibilité ».
« Mais pourquoi le pape François ‘frappe’-t-il ? », se demande le jésuite. Il donne trois éléments de réponse : « Ce qui frappe avant tout, c’est la force, la clarté, l’insistance, la participation passionnée avec lesquelles il rappelle les questions critiques de l’humanité ; ce qui touche, c’est la capacité du pape François à mettre continuellement en lien (…) les thèmes qui concernent tout le monde – la pauvreté, la crise écologique, la guerre – en montrant leur interdépendance et les faisant communiquer entre eux… Ce qui frappe aussi, c’est la liberté et la force avec lesquelles le pape François s’en prend (…) aux formes opprimantes du pouvoir et à leurs causes, se fondant sur son point de vue particulier – les ‘périphéries’ – et sur le fait qu’il est le premier pape ‘venu du bout du monde’ ».
Dans sa façon de communiquer, explique encore le père Lombardi, le pape « a une modalité simple et concrète qui touche la vie et c’est justement pour cela qu’elle est universelle, une modalité encore plus accentuée par ses gestes et par la dimension physique de son expression ».
« Le pape François a de grands horizons, mais il n’est pas ingénu, conclut-il : son message a toujours une origine et une inspiration radicalement évangéliques ».
Avec une traduction de Constance Roques