La première conférence hindouiste-chrétienne organisée en Italie par le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux a eu lieu le 6 décembre 2016 à l’Université pontificale grégorienne à Rome. Parmi les co-organisateurs : l’Union hindouiste italienne et la section Italie de « Religions for Peace », rapporte L’Osservatore Romano daté du 8 décembre.
Introduisant les travaux, le cardinal Jean-Louis Tauran, président du dicastère, a salué « un nouveau départ » qui « oriente vers une série de possibilités dans le domaine du dialogue », vers « des initiatives ultérieures et des pas futurs ».
Il a évoqué ses expériences personnelles de dialogue avec les hindous : « La première, je l’ai vécue à Bombay, en Inde, en juin 2009. Il s’agissait (…) pour les responsables des deux communautés religieuses de s’engager dans un dialogue et une coopération pour contribuer au bien-être du peuple indien et à la construction de la paix dans la société. Dès lors, j’ai eu l’occasion d’interagir avec des amis hindous aussi dans d’autres pays. En 2011, notre Conseil pontifical a organisé un colloque de trois jours à Pune, (…) puis à Londres en 2013 et à Washington en 2015. Cela a été des occasions d’apprentissage mutuel et d’enrichissement spirituel ».
« Quand (…) nous nous rencontrons, nous sentons le besoin de grandir toujours plus dans le respect, dans la compréhension, dans l’estime de la vie et de la foi de l’autre, et cela contribue à l’harmonie générale et au développement de la société », a conclu le cardinal Tauran. En outre, « ces merveilleux échanges nous aident aussi à approfondir notre foi ».
Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les États, est également intervenu. Il a mis en relief le « point d’intersection entre religion et politique » : « La religion et les valeurs religieuses ont le rôle prophétique d’encourager la politique et les hommes et femmes politiques à toujours chercher le bien ». Dans ce contexte, a-t-il affirmé, « les valeurs éthiques de nos traditions chrétiennes et hindoues sont nécessaires et indispensables pour faire cette distinction ».
L’archevêque a estimé que le principal instrument de promotion de la paix était la diplomatie. Mais, a-t-il averti, « la diplomatie, quand elle est exercée sans scrupules pour obtenir des avantages et des concessions indus, peut être simplement une forme alternative de guerre ou peut être utilisée pour fomenter la guerre ».
Avec une traduction de Constance Roques