Le mensuel « Femmes, Eglise, monde » («donne chiesa mondo») de L’Osservatore Romano consacre son numéro de décembre 2016 aux migrantes, « doublement victimes » parce que femmes. « Abandonnées à elles-mêmes », dans la « solitude », les femmes qui fuient des conditions de vie inhumaines, sont « malgré elles protagonistes d’un des chapitres de la troisième guerre mondiale évoquée par le pape », peut-on lire dans l’éditorial.
Dans le sillage des appels incessants du pape François en faveur des migrants et des réfugiés, la revue prend la défense des nombreuses femmes pour lesquelles « émigrer semble l’unique espérance pour vivre dans la dignité » : « Mais trop souvent l’émigration devient un enfer ».
Au fil des pages, le mensuel rend hommage à la Philippine Cecilia Flores-Oebanda, elle-même victime d’exploitation dès l’enfance, et fondatrice d’une association de lutte contre l’esclavage et le trafic des êtres humains, Visayan Forum. La figure de la patronne des migrants, sainte Françoise-Xavière Cabrini (1850-1917), religieuse italienne qui se dévoua aux immigrés, aux Etats-Unis et en Amérique latine, est également mise à l’honneur.
« Femmes, Eglise, monde » s’arrête aussi sur la « littérature migrante féminine », en soulignant un « fil rouge » entre les ouvrages : la narratrice a expérimenté « une double forme forme d’exclusion, pour le fait d’être femme et étrangère en même temps ». Ainsi l’identité féminine est « une difficulté en plus, une position supplémentaire de faiblesse ». Une littérature qui exprime le « déchirement » des femmes déracinées mais aussi la volonté de retrouver leur « dignité » et le « courage » de chercher le sens de leur vie.
Mensuel de L'Osservatore Romano femmes église monde, décembre 2016
Femmes: le mensuel de L'Osservatore Romano braque les projecteurs sur les migrantes
Doublement victimes parce que femmes