Le pape François a une nouvelle fois montré son respect pour le père Ernest Simoni, qu’il a créé cardinal non-électeur le 19 novembre 2016 : au cours d’un consistoire ordinaire dans la basilique Saint-Pierre, le pape a baisé les mains du prêtre albanais victime de persécution.
Le pape avait créé la surprise en décidant de remettre la pourpre cardinalice au père Ernest Simoni, dont le témoignage de persécution sous la dictature communiste l’avait ému aux larmes lors de son voyage à Tirana en 2014. La désignation d’un prêtre comme cardinal reste chose rare, même si elle est prévue par le code de droit canonique.
En lui remettant ses insignes cardinalices – barrette, titre et anneau –, le pape a baisé les mains du vieux prêtre de 88 ans, comme il l’avait fait en avril dernier lors d’une audience générale en signe d’estime. Mais le nouveau cardinal, se défendant, a à son tour baisé la main du pape. L’Osservatore Romano y voit « une des images les plus significatives du consistoire ».
Arrêté en 1963 après 8 ans de sacerdoce parce qu’il annonçait le Christ, le prêtre albanais a été torturé et a fait 17 ans de prison, puis 9 ans de travaux forcés jusqu’à la chute du régime en 1990. Devenu le père spirituel de nombreux prisonniers, il célébrait la messe, distribuait la communion et confessait en cachette.
Durant la célébration, le pape s’est aussi levé par égard pour un vieux cardinal qui ne pouvait s’agenouiller. Le cardinal Malaysien Anthony Soter Fernandez, âgé de 84 ans, s’est incliné mais n’a pu mettre les genoux à terre devant le pape selon le rite traditionnel. C’est donc le pape, réalisant l’embarras du nouveau cardinal, qui s’est levé de son siège pour lui remettre les insignes.
