Le pape François met en garde contre les « jugements médiatiques » et il appelle à « attendre la justice » sans « juger avant que la justice ne juge ».
Le pape a été interrogé par la presse sur ces accusations contre son ministre de l’économie et des finances, le cardinal australien George Pell, lors de son entretien improvisé dans l’avion Cracovie-Rome, dimanche 31 juillet.
« Si je portais un jugement en faveur du cardinal Pell ou contre lui, ce ne serait pas bon parce que je jugerais avant », a affirmé le pape. « Il y a ce principe clair du droit : in dubio pro reo. Nous devons attendre la justice et ne pas la rendre avant, un jugement médiatique, parce que cela n’aide pas. »
Le pape a retracé l’histoire des accusations en précisant que « les premières nouvelles arrivées étaient confuses » : « C’était des nouvelles d’il y a 40 ans, a-t-il expliqué, et la police elle-même n’y avait pas prêté attention dans un premier temps. Quelque chose de confus. Ensuite, toutes les dénonciations ont été présentées à la justice et en ce moment elles sont entre les mains de la justice. »
« C’est vrai, il y a un doute », a dit le pape. Mais, pour le moment, « on ne sait pas quelle sera la conclusion ». Le pape appelle à « être attentifs à ce que décidera la justice ».
« Une fois que la justice aura parlé, je parlerai », a-t-il conclu.
Le 4 mars dernier, le père Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, a consacré une note spéciale à la réponse de l’Église aux événements des abus sexuels en Australie. D’après lui, ils « font l’objet d’enquêtes et de procédures légales et canoniques depuis de nombreuses années ».
« Quand le pape Benoît XVI se trouvait à Sydney pour la Journée mondiale de la jeunesse en 2008 (c’est-à-dire il y a 8 ans), a précisé le père Lombardi, il a rencontré un petit groupe de victimes au siège même de l’archidiocèse gouverné par le cardinal Pell, étant donné que cette histoire était déjà alors d’une grande actualité, et l’archevêque considérait que cette rencontre était très opportune. »
« La section du site en ligne du Vatican consacrée aux « Abus sur des mineurs. La réponse de l’Église » donne une idée de l’attention avec laquelle ces problèmes ont été suivis, a ajouté le père Lombardi, elle a été créée il y a environ 10 ans et elle contient plus de 60 documents et interventions. »
Le 22 mars 2014, la Commission pour la protection des mineurs annoncée par le pape François en décembre 2013, a été instituée.
Pour le pape François, a expliqué le père Lombardi, « l’Église doit placer la protection des enfants parmi ses priorités et promouvoir des initiatives dans ce domaine aujourd’hui ».
Avec une traduction de Constance Roques
