« Si vous avez la mémoire du passé et le courage pour le présent vous serez l’espérance de l’avenir », a dit le pape François, en substance, quelque 20 000 jeunes bénévoles internationaux de la JMJ de Cracovie 2016 qu’il est venu rencontrer au « Tauron Arena » de Cracovie, ce 31 juillet, à 17h, avant de partir pour l’aéroport.
Avant de quitter l’archevêché, le pape était apparu une nouvelle fois à la fameuse fenêtre des dialogues de Jean-Paul II avec les jeunes pour remercier ceux qui l’attendaient pour le saluer avant son départ. Le matin, le pape avait célébré la messe finale de la Journée mondiale de la jeunesse qui a rassemblé environ 1,6 million de personnes, selon les autorités.
La rencontre avec les volontaires a eu lieu, exceptionnellement, en présence de l’icône miraculeuse de la Vierge du sanctuaire de Kalwaria, que le pape a vénérée à son arrivée, de la croix des JMJ donnée par Jean-Paul II et de reliques de saints.
Le pape n’a pas lu le discours prévu mais il remis pour les jeunes à l’évêque coordinateur du Comité d’organisation, Mgr Damian A. Muskus, OFM, qui a accueilli le pape avant trois témoignages de jeunes. « Cinq pages » ce serait trop « ennuyeux » a dit le pape en espagnol sous les ovations, en abandonnant le discours prévu.
Il leur a demandé de retenir deux choses, la « mémoire » et le « courage », deux « conditions » pour pouvoir être ce qu’avait dit l’évêque « l’espérance de ce monde », l’espérance pour « l’avenir ».
Tout d’abord, a dit le pape en espagnol toujours – il s’est assuré qu’il y avait des traductions – en plaisantant, « vous n’avez rien à payer… ». Puis il a interrogé: « Vous voulez être espérance pour l’avenir? » « Siiiii… »
Alors il a recommandé ces deux conditions. Tout d’abord avoir « la mémoire du passé »: « N’oubliez jamais qui vous êtes et d’où vous venez ». II a pour cela invité les jeunes une fois rentrés chez eux à interroger leur parents et leurs grands parents, et, s’ils « sont au ciel », des personnes âgées de leur entourage: car « un jeune sans mémoire n’est pas une espérance ».
« Tu dois recevoir la torche de tes grands parents », a insisté le pape : il faut « parler avec eux »: « Vous promettez de parler davantage avec vos grands parents? » « Siiiiiiii… »
Le « courage » pour le présent, seconde condition: « le courage de continuer de marcher même dans les conditions les pires, pour être espérance de l’avenir » a précisé le pape.
Il a scandé ces trois conditions, que les jeunes répétaient: « Si vous avez MEMOIRE du passé et COURAGE pour le présent vous serez ESPERANCE pour l’avenir. »
Une jeune bénévole polonaise avait auparavant témoigné de sa participation aux JMJ de Madrid, Rio et maintenant Cracovie: pour elle, une expérience d’Eglise, de « retour » à l’Eglise. Et le pape a souligné comment elle faisait « mémoire » de ce passé.
Les jeunes ont aussi entendu le témoignage du jeune designer graphiste qui a préparé la JMJ, Maciej Ciesla, lu par son frère : il avait quitté son travail pour préparer les JMJ, lorsqu’il a appris en novembre qu’il avait un cancer. Il est mort le 2 juillet à l’âge de 22 ans. Le pape lui avait rendu hommage le 27 juillet de la fenêtre de l’archevêché. Autre façon de faire mémoire.
Puis un jeune du Panama, Gregorio – sous son chapeau -, a dit qu’il continuerait après Cracovie à « servir la miséricorde », en préparation à Panama 2019: il a remis au pape un T-shit blanc avec le hashtag coloré #Panama.
Justement à propos de Panama, le pape a confié, sans mélancolie: « Je ne suis pas sûr que je serai à Panama 2019, mais « Pierre » sera là ».
Avant d’inviter les jeunes à se tourner vers l’icône de Marie de Kalwaria, et à prier, chacun dans sa langue un Je vous salue Marie, le pape a vérifié qu’ils avaient bien retenu: « C’est clair? Que Dieu vous bénisse, merci pour tout ».
Mais en bon pédagogue, avant de repartir, il a redemandé aux jeunes de lui dire ce qu’ils avaient retenu: « Ah! J’allais oublier… Comment c’était? » « MEMOIRE, COURAGE, ESPERANCE! »
Le pape s’est ensuite rendu à l’aéroport de Cracovie pour la cérémonie d’au-revoir, en présence du président Duda et de son épouse. Il y est arrivé sous la pluie avec plus de 30 minutes de retard, contrairement aux jours précédents, où il prenait jusqu’à 30 minutes d’avance sur son horaire.