Le premier témoin, du procès « Vatileaks 2 », M. Stefano Fralleoni, ancien comptable général de la Préfecture pour les affaires économiques du Siège apostolique (APSA), a été auditionné mardi 26 avril.
Le père Federico Lombardi S.J., directeur de la salle de presse du Saint-Siège, a fait le point sur l’audience de ce procès « pour divulgation de documents confidentiels », qui s’est tenue à 15 h 30, devant le tribunal de l’État de la Cité du Vatican.
M. Stefano Fralleoni a parlé de relations difficiles entre la Préfecture des affaires économiques et la Commission préparatoire à la réforme économique et financière du pape François, la Cosea. Il a souligné qu’il y avait une « fracture » entre les deux structures et une « vision différente des problèmes ».
À un moment, les rencontres « derrière des portes fermées entre Mgr Vallejo, M. Maio (alors l’assistant de ce dernier), Mme Chaouqui et Mgr Abbondi », membre de la Préfecture des affaires économiques, « se sont intensifiées ». Cela « m’a laissé croire à un partenariat », a déclaré M. Fralleoni.
Cependant, une détérioration progressive des relations entre Mgr Vallejo et le personnel de la Préfecture a eu lieu: « Tous les employés sont devenus incompétents et paresseux, a témoigné M. Fralleoni. Il y avait toujours moyen d’exprimer des critiques pour quelque chose qui n’allait pas. » M. Fralleoni a parlé d’un « climat désagréable, avec des démonstrations de violence physique » de la part de Mgr Vallejo.
En ce qui concerne les relations entre Mgr Vallejo et Francesca Chaouqui, le témoin a affirmé que le prêtre estimait qu’elle était « une personne de valeur », avec une « grande expérience dans la communication ». M. Fralleoni a exprimé son impression que Mme Chaouqui « avait une grande influence sur Mgr Vallejo ».
Le témoin a parlé d’une journée où Mgr Vallejo, après avoir rencontré Mme Chaouqui, lui avait montré une clé USB avec « à l’intérieur le dossier complet Scarano » – le prélat Nunzio Scarano est l’ancien chef de la comptabilité de l’APSA, l’institution qui gère le patrimoine du Vatican: « Il l’a fait, a souligné M. Fralleoni, pour montrer qu’il pourrait avoir accès aux documents confidentiels. » Il a aussi confirmé « que le matériel lui avait été remis par une femme ».
M. Fralleoni a par ailleurs affirmé que le personnel ne comprenait pas « la nécessité de photocopier en entier des documents déjà acquis par la Cosea et par la Préfecture ». À ce moment-là, ils ont reçu « un avertissement » : « Ceux qui sont opposés à la réforme contrarient la volonté de Sa Sainteté. » M. Fralleoni n’a pas pu confirmer, mais a supposé « une utilisation extra-institutionnelle » des documents.
L’audience a pris fin à 18 h 45.
La prochaine audience est prévue le jeudi 28 avril à 15 h 30. Elle sera consacrée aux aux auditions des autres témoins.
