Conférence de l'OSCE à Vienne © OSCE press office

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OSCE: respecter les convictions des parents, par Mgr Urbanczyk

Les droits à l’éducation des minorités nationales (traduction complète)

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Mgr Janusz S. Urbanczyk, représentant permanent du Saint-Siège à l’OSCE, est intervenu lors de la Réunion de haut niveau de l’OSCE pour le 20e anniversaire des recommandations de La Haye au sujet des droits à l’éducation des minorités nationales, le 20 avril 2016.
Voici notre traduction intégrale de son allocution.
Allocution de Mgr Urbanczyk
Monsieur le Président,
Le Saint-Siège saisit cette occasion pour redire sa gratitude envers le haut commissaire pour les Minorités nationales de l’OSCE, pour le rôle qu’elle a joué en fournissant des alertes précoces et, comme il convenait de le faire, une action précoce en matière de tensions relatives à des questions de minorités nationales qui révèlent un potentiel de conflit dans la zone de l’OSCE.
Nous sommes réunis ici aujourd’hui pour réfléchir sur les recommandations de La Haye, qui n’étaient pas destinées à être exhaustives mais à servir de cadre général dont l’objectif était d’ « aider les États dans le processus de développement d’une politique d’éducation des minorités ».
À ce stade de l’histoire humaine, alors que diverses forces négatives menacent les aspirations légitimes à une coexistence pacifique existant dans de nombreuses régions du monde, ma délégation voudrait saisir cette occasion pour explorer la responsabilité, partagée par tous les États participants ainsi que par la société civile, de tout faire pour éduquer leur peuple, en particulier les jeunes, de sorte qu’ils deviennent artisans de paix et promoteurs d’une vraie tolérance et de la non-discrimination.
Le Saint-Siège tient à souligner l’importance de l’identité religieuse des minorités nationales. Il a le devoir particulier d’insister sur le rôle de la religion, non pas pour des raisons purement partisanes ni parce qu’il ne s’intéresserait pas aux autres aspects du problème, mais parce qu’il sent que la religion a laissé, et continue de laisser, une marque dans l’histoire, l’identité, la culture et la vie sociale de nos sociétés et communautés.
L’éducation, en particulier à l’école, joue un grand rôle dans la promotion de la tolérance religieuse et de la non-discrimination parce qu’elle touche aux racines du phénomène. Se mélanger avec des étudiants qui appartiennent à des religions différentes est en soi d’une grande aide pour comprendre l’unité de l’humanité. En outre, il est important que les écoles enseignent les différentes religions et permettent à tous les étudiants de manifester et d’exprimer simplement et ouvertement leur croyance. La connaissance de la religion de l’autre peut réduire les malentendus et les stéréotypes nocifs.
Il faut développer et renforcer les programmes éducatifs afin de promouvoir davantage de compréhension et de respect pour les différentes cultures, ethnies et religions. Ces programmes devraient aussi enseigner des valeurs essentielles telles que la dignité de chaque personne et la solidarité entre les peuples. L’éducation au sujet des droits de l’homme et des libertés fondamentales n’est pas moins importante, à la fois pour les étudiants à tous les niveaux et pour ceux qui fréquentent des écoles militaires, de police et de service public.
Étant donné le caractère indivisible, interdépendant et interrelationnel des engagements de dimension humaine, en développant et en mettant en œuvre ces programmes, les États participants devraient toujours respecter le droit des parents à assurer l’éducation religieuse et morale de leurs enfants conformément à leurs propres convictions, un droit qui est inscrit dans les Accords internationaux sur les droits humains et dans les engagements de l’OSCE.
À cet égard, il faut noter que ces droits parentaux n’impliquent pas seulement le droit des parents de choisir les écoles de leurs enfants, différentes de celles établies par les autorités publiques, ou les droits de fonder et de diriger des institutions éducatives alternatives ; cela exige aussi des États qu’ils fassent en sorte que les enfants ne soient pas forcés à suivre des leçons qui seraient incompatibles avec les convictions de leurs parents.
De nombreux États, en effet, fournissent – ou ont l’intention de le faire – dans les écoles publiques, des cours obligatoires sur des sujets éthiques ou religieux. Une telle instruction est appréciée, mais il faut garder à l’esprit que les États ne peuvent pas poursuivre un but d’endoctrinement et qu’on ne peut pas forcer les enfants à participer à des cours qui sont incompatibles avec les convictions de leurs parents. Par conséquent, il est préférable que de tels enseignements soient facultatifs et, lorsqu’ils sont obligatoires, que les États participants offrent des possibilités non punitives et non discriminatoires de ne pas y prendre part.
Selon le point de vue de l’Église catholique, toutes les personnes quels que soient leur race, leur nation, leur religion, leur sexe ou leur âge, en vertu de leur dignité en tant que personnes humaines, ont un droit inaliénable à l’éducation. Cette éducation doit convenir à la destinée particulière de la personne individuelle et doit conduire à des relations fraternelles au sein de différentes sociétés afin de construire des sociétés multi-ethniques stables et de promouvoir une unité et une paix véritables entre les pays de la région de l’OSCE.
Les enfants et les jeunes gens qui sont façonnés par une éducation orientée vers le respect des minorités nationales et religieuses aujourd’hui seront les pierres angulaires sur lesquelles la société de demain pourra se construire. Mais pour atteindre ce but, le chemin est long puisque construire une société juste et pacifique « demande que nous soyons fermement déterminés à éliminer non seulement la discrimination manifeste, mais aussi toutes les barrières qui séparent les groupes (…). La prise de conscience de la situation des minorités (…) constitue à notre époque un signe de ferme espérance pour les nouvelles générations et pour les aspirations de ces minorités. (…) Le respect envers celles-ci doit être considéré, en quelque sorte, comme la pierre de touche d’une convivialité harmonieuse et comme l’indice de la maturité civile atteinte par un pays et par ses institutions » (Jean-Paul II, Message pour la Journée mondiale de la paix, 1er janvier 1989).
Enfin, ma délégation est convaincue qu’à travers les engagements de l’OSCE et les efforts de son haut commissaire pour les Minorités nationales, les États participants progresseront en faisant en sorte que les minorités nationales jouissent d’une éducation de qualité qui sera un outil utile pour prévenir les conflits, en inculquant les valeurs de tolérance, de pluralisme, de respect et d’harmonie internationale et inter-communale, capables de préserver la paix et la sécurité de la région.
© Traduction de Zenit, Constance Roques

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Constance Roques

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