Jeunes mineurs, camp de réfugiés de Moria (Lesbos, Grèce), capture CTV

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Lesbos: «Puissent tous nos frères et sœurs en ce continent, comme le bon samaritain, venir à votre aide»

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Discours au camp de réfugiés (texte intégral)

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« Puissent tous nos frères et sœurs en ce continent, comme le bon samaritain, venir à votre aide », déclare le pape François aux réfugiés du camp de Moria (Lesbos) où il s’est rendu en visite ce samedi matin, 16 avril, avec le patriarche œcuménique de Constantinople et l’archevêque orthodoxe d’Athènes Hiéronyme.
Le pape, le patriarche et l’archevêque ont tout d’abord salué les réfugiés, notamment les jeunes mineurs du camp, et les familles – de Syrie, d’Irak – notamment de la minorité Azidie persécutée -, d’Afghanistan, d’Iran et du Pakistan – embrassant et bénissant les enfants ou les prenant dans leurs bras. Plus d’une personne s’est jetée aux pieds du pape François ou lui a fait passer un billet demandant de l’aide, notamment un chrétien du Pakistan, bouleversé.
Le pape a remis un message « d’espérance » et il a cité la parabole du Bon Samaritain : « Le plus grand don que nous puissions faire les uns aux autres, c’est l’amour : un regard miséricordieux, une sollicitude portant à écouter et à comprendre, un mot d’encouragement, une prière. Puissiez-vous partager ce don les uns avec les autres. Nous chrétiens, nous aimons raconter l’histoire du bon samaritain, un étranger qui a vu un homme dans le besoin et s’est immédiatement arrêté pour l’aider. Pour nous, c’est une histoire de la miséricorde de Dieu destinée à chacun, car Dieu est le Miséricordieux. C’est aussi un appel à montrer cette même miséricorde envers ceux qui sont dans le besoin. »
« Puissent tous nos frères et sœurs en ce continent, comme le bon samaritain, venir à votre aide dans l’esprit de fraternité, de solidarité et de respect pour la dignité humaine, qui a caractérisé sa longue histoire », a souhaité le pape.
Il s’est aussi adressé au monde : « Nous sommes venus attirer l’attention du monde sur cette grave crise humanitaire et plaider pour sa résolution. »
Voici la traduction officielle en français des paroles du pape François.
A.B.
Discours du pape François
Chers amis,
J’ai voulu être ici avec vous aujourd’hui. Je veux vous dire que vous n’êtes pas seuls. Ces dernières semaines et ces derniers mois, vous avez enduré beaucoup de souffrance dans votre recherche d’une vie meilleure. Beaucoup d’entre vous se sont sentis forcés de fuir des situations de conflit et de persécution pour la sécurité, avant tout, de vos enfants, de vos petits. Vous avez fait de gros sacrifices pour vos familles. Vous connaissez la peine d’avoir abandonné tout ce qui vous est cher et – ce qui est plus difficile encore – de ne pas savoir ce que l’avenir réserve. Beaucoup d’autres, comme vous, se trouvent aussi dans des camps ou dans des villes, attendant, espérant bâtir une nouvelle vie sur ce continent.
Je suis venu ici avec mes frères, le Patriarche Bartholomée et l’Archevêque Hiéronyme, simplement pour être avec vous et pour écouter vos histoires. Nous sommes venus attirer l’attention du monde sur cette grave crise humanitaire et plaider pour sa résolution. Comme des hommes de foi, nous voulons unir nos voix pour parler ouvertement en votre nom. Nous espérons que le monde prêtera attention à ces scènes de besoin tragique, voire désespéré, et répondra de manière digne de notre humanité commune.
Dieu a créé l’humanité pour qu’elle soit une famille ; lorsque n’importe lequel de nos frères et sœurs souffre, nous sommes tous affectés. Nous savons tous par expérience combien il est facile à certains d’ignorer la souffrance des autres et même d’exploiter leur vulnérabilité. Mais nous savons également que ces crises peuvent révéler le meilleur en nous. Vous avez vu cela, entre vous et chez le peuple grec, qui a généreusement répondu à vos besoins au sein de ses propres difficultés. Vous l’avez vu aussi chez de nombreuses personnes, spécialement chez les jeunes provenant de partout en Europe et dans le monde, venus vous aider. Oui, beaucoup doit être encore fait ! Mais remercions Dieu de ne jamais nous laisser seuls dans nos souffrances. Il y a toujours quelqu’un qui peut nous rejoindre et nous aider.
Voici le message que je veux vous laisser aujourd’hui : ne perdez pas l’espérance ! Le plus grand don que nous puissions faire les uns aux autres, c’est l’amour : un regard miséricordieux, une sollicitude portant à écouter et à comprendre, un mot d’encouragement, une prière. Puissiez-vous partager ce don les uns avec les autres. Nous chrétiens, nous aimons raconter l’histoire du bon samaritain, un étranger qui a vu un homme dans le besoin et s’est immédiatement arrêté pour l’aider. Pour nous, c’est une histoire de la miséricorde de Dieu destinée à chacun, car Dieu est le Miséricordieux. C’est aussi un appel à montrer cette même miséricorde envers ceux qui sont dans le besoin. Puissent tous nos frères et sœurs en ce continent, comme le bon samaritain, venir à votre aide dans l’esprit de fraternité, de solidarité et de respect pour la dignité humaine, qui a caractérisé sa longue histoire.
Chers frères, que Dieu vous bénisse tous, et spécialement vos enfants, les personnes âgées et tous ceux qui souffrent dans leur corps et dans leur esprit ! Je vous embrasse tous avec affection. J’invoque ses dons de force et de paix sur vous et sur ceux qui vous accompagnent.
[Texte original: Italien] © Librairie éditrice du Vatican

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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