Cardinal. Georges-Marie Cottier, Wikimedia commons - Paul Ronga

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Le card. Cottier s’est éteint: gratitude du pape François

« La miséricorde est doctrine: c’est le coeur de la doctrine chrétienne »

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Le cardinal Georges-Marie Cottier, dominicain suisse, théologien émérite de la Maison pontificale, s’est éteint à l’hôpital Gemelli de Rome, dans la nuit de jeudi, 31 mars à vendredi, 1er avril, à l’âge de 93 ans. Pour le cardinal Cottier, « la miséricorde est doctrine ».
Ses funérailles seront présidée par le cardinal doyen du collège cardinalice, Angelo Sodano, samedi, 2 avril, à 8h30, en la basilique vaticane, à l’autel de la Chaire de saint Pierre. Le pape François présidera le dernier adieux au terme de la célébration.
Le pape François lui rend hommage dans un télégramme de condoléances adressé à la soeur du cardinal, Marie Emmanuelle Pastore Cottier, dans lequel il exprime sa « profonde gratitude » pour « sa foi forte, sa bonté paternelle, son activité culturelle et ecclésiale intense » notamment au service de Jean-Paul II et de Benoît XVI. Il rend hommage à ce « fervent serviteur de l’Evangile ».
Les évêques suisses expriment leur tristesse: « C’est avec tristesse que Mgr Charles Morerod, président de la Conférence des évêques suisses et évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, a appris le décès du Cardinal Georges Marie-Martin Cottier, issu de ce même diocèse. »
Il était connu non seulement comme un théologien éminent, mais aussi pour sa capacité de dialogue avec tous, notamment avec les journalistes qui trouvaient chez lui une disponibilité aimable, attentive, pétillante d’humour et éclairée, y compris sur les sujets de société les plus aigus.
Dans son livre « Deviens ce que tu es » (Parole et Silence, 2003, l’année de son cardinalat), il aborde les enjeux éthiques de notre temps, analysant les aspects intellectuels de la crise de la société occidentale.
Il écrit notamment (p. 49) ce beau passage sur la liberté où il affirme que « la doctrine thomiste de la vertu met en évidence la dimension temporelle propre de la liberté » : « L’homme s’édifie dans le temps et par l’exercice même de sa liberté. Il acquiert progressivement la disponibilité et la maîtrise de soi, il est consolidé dans l’amour et dans la recherche du bien, sa liberté devient pour ainsi dire plus libre, fortifiée contre la possible domination des passions, et contre les séductions du milieu. Le vertueux est celui qui possède l’autonomie propre de l’homme libre. »
Radio Vatican rappelle qu’à la veille du second synode sur la famille, il a prôné la miséricorde contre le légalisme en disant: « La miséricorde est doctrine: c’est le coeur de la doctrine chrétienne. Seule une mentalité étroite peut défendre le légalisme et imaginer que miséricorde et doctrine sont deux choses distinctes. »
Il était né le 25 avril 1922 à Carouge (Canton de Genève), et il a fait des études de lettres classiques avant d’entrer, en 1945, dans l’Ordre dominicain.
Il est ensuite est venu à Rome pour étudier la philosophie et la théologie.
Il a été ordonné prêtre en 1951 et il a enseigné ensuite à la faculté des lettres de Genève.
Il a participé au concile Vatican II en tant qu’expert, puis il a été consulteur du Secrétariat pour les non-croyants, participant à des rencontres à Ljubljana, Budapest, Strasbourg, Moscou.
Il a été nommé par Jean-Paul II membre de la Commission théologique internationale en 1986, et secrétaire, à partir de 1989.
L’année suivante, Jean-Paul II l’a choisi comme théologien de la Maison pontificale, une charge traditionnellement confiée à un dominicain.
Il a été créé cardinal en octobre 2003, et en vue de cette charge, il a été ordonné évêque la veille, le 20 octobre 2003, en la basilique Sainte-Sabine, desservie par l’Ordre dominicain.
Il cardinal était titulaire de la basilique des Saints-Dominique-et-Sixte, du Largo Angelicum al Quirinale, non loin de la place de Venise. Cardinal-diacre pendant 10 ans, il avait été élevé au rang de cardinal-prêtre par le pape François en 2014.
Le collège cardinalice compte aujourd’hui 215 cardinaux: 116 électeurs et 9 non-électeurs de plus de 80 ans.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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