« Parce que le pape est pour tout le monde, et il ne peut s’impliquer dans la politique concrète, intérieure d’un pays : ce n’est pas le rôle du pape », déclare le pape François lors de la conférence de presse dans l’avion Ciudad Juarez-Rome (17-18 février).
Il rappelle qu’un « parlementaire catholique doit voter selon sa conscience bien formée ».
Carlo Marroni (Il Sole 24 Ore) — Quelle est la pensée du pape sur le thème des adoptions dans le cadre des unions civiles, et sur le droit des enfants ?
Pape François — Avant tout, je ne sais pas où en sont les choses au Parlement italien. Le pape ne s’immisce pas dans la politique italienne. Lors de la première réunion que j’ai eue avec les évêques [italiens], en mai 2013, une des trois choses que j’ai dites : « Avec le gouvernement italien, occupez-vous en vous-mêmes. » Parce que le pape est pour tout le monde, et il ne peut s’impliquer dans la politique concrète, intérieure d’un pays : ce n’est pas le rôle du pape. Et ce que je pense, c’est ce que pense l’Église, et qu’elle a dit en de nombreuses occasions. Parce que ce n’est pas le premier pays qui fait cette expérience : il y en a beaucoup. Je pense ce que l’Église a toujours dit.
Franca Giansoldati (Il Messaggero) – Encore à propos de la loi au Parlement italien. Un document de la Congrégation pour la doctrine de la foi, de 2003, dit que les parlementaires catholiques ne doivent pas voter ces lois. A-t-il encore une valeur ? Quel comportement pour un parlementaire catholique ?
Pape François – Je ne me souviens pas bien de ce document de 2003 de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Mais un parlementaire catholique doit voter selon sa conscience bien formée : voilà, je dirais seulement cela. Je crois que c’est suffisant. Et je dis « bien formée »parce que ce n’est pas la conscience du « ce qu’il me semble ». Je me souviens quand le mariage des personnes de même sexe a été voté à Buenos Aires, il y avait égalité de votes et à la fin quelqu’un a dit à un autre : « Mais tu y vois clair ? – Non. – Moi non plus. – Allons-nous en ! – Si nous partons, nous n’atteindrons pas le quorum ». Et l’autre a dit : « Mais si nous atteignons le quorum, nous donnons le vote à Kirchner ! », et l’autre : « Je préfère le donner à Kirchner qu’à Bergoglio ! »… et en avant ! Ça, ce n’est pas une conscience bien formée ! Et à propos des personnes de même sexe, je redis ce que j’ai dit pendant le voyage de retour de Rio de Janeiro et qui est dans le Catéchisme de l’Église catholique.
© Traduction de Zenit, Constance Roques
Départ de Ciudad Juarez, capture CTV
Ce n’est pas le rôle du pape de faire de la politique
Conférence de presse dans l’avion Ciudad Juarez-Rome