La Diaconie de la beauté, autour du cardinal Poupard à Sainte-Praxède, courtoisie d'Anne Facérias

La Diaconie de la beauté, autour du cardinal Poupard à Sainte-Praxède, courtoisie d'Anne Facérias

Quand le pape François salue la "Diaconie de la Beauté", par Anne Facérias

Une session d’artistes à Rome, à la rencontre de Fra Angelico

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Anne Facérias, créatrice du mouvement la « Diaconie de la beauté« , avec son mari, le musicien Daniel Facérias, « comme un service pour rendre les artistes à la Beauté et la Beauté aux artistes, afin qu’ils deviennent témoins de la Beauté de Dieu », vient d’organiser à Rome un colloque à l’école de Fra Angelico (18-21 février). Elle confie ses impressions à chaud aux lecteurs de Zenit.
Un engagement de miséricorde envers tous
Ces trois jours ont été marqués par l’audience, place Saint-Pierre : « Le moment le plus nouveau et le plus réconfortant pour moi a été lorsque le Pape a salué le groupe de la Diaconie de la Beauté , en italien, mais immédiatement traduit par un collaborateur : « Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier le groupe de la Diaconie de la Beauté, avec Monseigneur Robert Le Gall, Archevêque de Toulouse. Que ce Jubilé de la miséricorde nous permette de comprendre l’engagement de Dieu pour chacun de nous, et qu’il transforme notre vie dans un engagement de miséricorde envers tous. Que Dieu vous bénisse. »
« C’est la première fois que le Saint Père parle de la Diaconie de la Beauté et comme toutes les premières fois, il y a une véritable émotion ! », ajoute Anne Facérias.
Elle confie : « Depuis le Synode, je suis revenue plusieurs fois à Rome pour prier et tisser des liens d’amitié. Il y a un an, autour du 24 juin, j’ai senti intérieurement que le temps était venu de proposer une session d’artistes dans la ville éternelle. C’est devant la tombe de Fra Angelico et de Jean-Paul II que j’ai confié cette intention : « Si cette idée vient de Dieu, elle se réalisera ! »  Un an plus tard, en l’année de la Miséricorde et de la fête de Fra Angelico, ce symposium voit le jour avec trois jours de festivités. »
Une messe pour la fête de Fra Angelico a été présidée, le 18 février, par Mgr Robert Le Gall dans l’église de la Minerve où repose le bienheureux.
Le lendemain, une messe pour les artistes a été présidée par le cardinal Paul Poupard, en la basilique Sainte-Praxède, et un concert-lecture du Stabat Mater de Pergolèse a eu lieu en l’église Saint-Louis-des-Français avec Michael Lonsdale et l’ensemble Azuréa.
Samedi, 20 février, les participants étaient place Saint-Pierre pour l’audience jubilaire du pape François et le passage de la Porte sainte de Saint-Pierre. Une table-ronde a ensuite eu lieu au Centre culturel Saint-Louis sur le thème : « La beauté vous rendra libre » avec Mgr Le Gall, Michael Lonsdale, l’actrice italienne Claudia Koll et une dizaine d’intervenants.
« Je dois remercier particulièrement le chargé d’affaires de l’ambassade auprès du saint Siège, le recteur de saint Louis des Français, le directeur du centre culturel et le prieur des dominicains car sans eux, rien n’aurait pu se faire ! Ils ont su nous accueillir chaleureusement et nous faire confiance dans cette initiative naissante ! » dit Anne Facérais qui cite notamment le soutien de “L’Osservatore Romano” et du diocèse de Toulouse.
Et puis elle confie encore la joie de cette rencontre : « Ce symposium est à la hauteur de notre désir ! Il a vu émerger clairement l’attente spirituelle des artistes et nous pourrions dire l’attente artistique de l’Eglise. L’art comme le christianisme est une blessure de lumière, une blessure d’Amour. Lorsque l’artiste s’éloigne de Dieu, il perd le Verbe en lui et devient « égocentrique ». Lorsque l’Eglise perd ses artistes, elle s’éloigne de l’éclat fulgurant de la beauté que peuvent donner tous ces talents ! »
Elle insiste sur le « dialogue » : « La table ronde du samedi nous a permis de mesurer ce chemin de dialogue où l’Eglise et les artistes marchent ensemble. Les différents témoignages ont souligné d’un côté que l’artiste sans cadre spirituel se perd et que l’Eglise sans de véritables artistes perd aussi l’excellence qu’elle avait su créer dans le passé. »
Fra Angelico, le bienheureux
Elle revient aussi sur la « présence » de Fra Angelico, en ce double jubilé de la miséricorde et de l’Ordre dominicain : « L’œuvre de Fra Angelico est une œuvre de miséricorde. D’abord pour ses frères dominicains puisqu’il a peint sur les portes de leurs cellules de sublimes scènes évangéliques qui rendaient transparents le mystère de Dieu, ensuite envers le monde. Saint Jean Paul II a béatifié Fra Angelico pour le témoignage de son œuvre. Il existait trop peu d’éléments biographiques pour répondre aux exigences d’un procès en béatification. Comme son pouvoir lui autorise, le pape a béatifié Fra Angelico pour son œuvre de Beauté et de Miséricorde. »
Le bienheureux Jean de Fiesole a une place à part dans la « Diaconie de la beauté », ajoute Anne Facérias : « Pour la Diaconie de la Beauté, Fra Angelico est plus qu’un modèle, il est notre intercesseur. L’Evangile nous exhorte à redevenir petit enfant pour entrer dans le royaume. La peinture de Fra Angelico a la simplicité de l’enfance. Jamais il ne se cherche pour en tirer une quelconque gloire. Il sert le Verbe qui au travers de lui s’exprime dans un éclat de beauté. Telle est l’attitude parfaite de l’artiste. L’excellence de cela ne vient pas de la prouesse technique mais de la disponibilité intérieure. »
Pour ce qui est de la mission de la Diaconie de la beauté, elle propose le modèle de l’onction à Béthanie : « L’objectif principal est d’aider l’artiste à retrouver une identité spirituelle. Personnellement je vis cet engagement comme une vocation qui s’enracine dans le souffle de l’Esprit. Je ne suis pas artiste. Ce n’est pas moi qui crée le parfum mais je suis celle qui le verse. Dans ce mouvement, il y a ceux qui créent le parfum et ceux qui le versent. Il y a ceux qui expriment la beauté à travers leur création, et ceux qui la font connaître et qui la servent. Marie-Madeleine est au centre de ce projet. Lorsqu’ elle verse le parfum sur les pieds de Jésus, je vois toute la diaconie de la Beauté et je m’y reconnais. C’est une véritable œuvre de miséricorde spirituelle. Le don de soi est et le don du geste sont si importants. »
Le Festival Sacré de la Beauté à Cannes
Elle évoque «trois nouveaux projets : « La troisième édition du Festival Sacré de la Beauté, en France, à Cannes, en mai. A quelques pas du tapis rouge, nous avons un festival « off » pendant le festival « in » du grand festival du cinéma. Les paillettes de la croisette ne sont pas les seules à briller. Nous proposons une pause méditative pendant cette semaine si intense ! Une nouveauté pour cette année avec des Vêpres chantées par différentes « scholas » chaque soir. »
Il y aura aussi une reprise du spectacle de Pier Giorgio Frassati crée à Rome en 2000 pour les JMJ de Cracovie et spectacle sur la Miséricorde : «  Faustine » écrit par Daniel Facérias et produit par la Diaconie de la Beauté. La première représentation aura lieu le dimanche de la Miséricorde en France, à Nantes.
Anne Facérias annonce aussi la création de trois maisons d’artistes en France et projet en Italie : « La Diaconie propose des espaces artistiques, des lieux de résidence pour vivre la création dans un monde où comme le dit le Cardinal Poupard : « Quand la bonté est piétinée et la vérité bâillonnée, il reste seulement la beauté pour exprimer l’amour et l’essentiel. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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