« Nous avons parlé en toute franchise » et « librement », confie le pape François à la presse, après de sa rencontre avec le patriarche Cyrille, qui a été l’occasion d’établir un « programme » de collaboration car, « l’unité se fait en marchant ».
Pendant le vol La Havane-Mexico, vendredi, 12 février, après 23h30, heure de Rome, alors qu’il était en voyage depuis le matin, avant 8 heures et qu’il devait arriver à 2h30 (19h30 à Mexico), le pape a « fait part de ses sentiments », à chaud.
« Avec le patriarche Cyrille, cela a été une conversation entre frères. Nous avons parlé des questions qui nous préoccupent tous les deux. En toute franchise. Je me suis senti devant un frère, et lui aussi m’a dit la même chose. Il parlait librement, et moi aussi », a confié le pape. L’échange, a-t-il expliqué, a porté sur « la situation » de leurs Eglises respectives, le « prochain concile pan-orthodoxe » – en juin en Crète -, mais aussi « l’état du monde », les « guerres », « qui risquent de ne plus être seulement « par morceaux », mais de se généraliser ».
« Je vous le dis, vraiment, je sentais une joie intérieure qui venait vraiment du Seigneur », a révélé l’évêque de Rome.
Ce fut un « colloque à six yeux » entre le patriarche Cyrille, lui-même, le métropolite Hilarion, le cardinal Koch et les deux traducteurs, qu’il a voulu féliciter pour leur travail : « Nous parlions tous les deux, et les autres [parlaient] si on leur posait une question. »
« Parce que l’unité se fait en marchant » et « non par l’étude de la théologie », a aussi affirmé le pape, « nous avons fait un programme d’activités communes » : « L’unité se fait en marchant, en marchant: que le Seigneur nous trouve au moins en marche quand il viendra. »
A propos de la déclaration commune, qui fera sans doute l’objet « de nombreuses interprétations », le pape François a ajouté : « Ce n’est une déclaration ni politique, ni sociologique, c’est une déclaration pastorale ; même quand on parle de laïcité ou de manipulations biogénétiques. » C’est le texte commun « de deux évêques qui se sont rencontrés avec des préoccupations pastorales », a-t-il insisté.
Au début de ces confidences en plein ciel, l’hôte de quelques heures du président Raul Castro avait tenu à remercier ce dernier pour « son accueil et sa disponibilité », en faisant allusion à sa première visite en septembre dernier : « J’avais parlé avec lui de cette rencontre, la dernière fois et il était disposé à faire tout son possible, ce qu’il a fait. »
« Maintenant, 23 km de papamobile à ciel ouvert m’attendent ! », a conclu le pape.
Rencontre du patriarche Cyrille et du pape François à l'aéroport de La Havane, photo du Ministère cubain des Affaires étrangères
Pour le pape François, « l’unité se fait en marchant »
Un programme de collaboration établi avec le patriarche Cyrille