La rencontre du pape François et du patriarche russe Cyrille Ier aura un impact sur les relations « avec l’ensemble de l’orthodoxie », estime le cardinal Kurt Koch.
Le président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens a éclairé certains points de la rencontre qui a lieu ce vendredi 12 février 2016 à Cuba, au micro de Radio Vatican.
« Une meilleure compréhension mutuelle entre Rome et Moscou aura certainement un impact positif sur le dialogue théologique », a affirmé le cardinal Koch : « Cette rencontre pourrait également contribuer à approfondir les relations intra orthodoxes, en particulier dans la perspective du Concile panorthodoxe qui se tiendra en Crète en juin prochain. »
La décision de rencontrer le pape est « un pas courageux » de la part du patriarche Cyrille, a estimé le cardinal suisse: « Je crois que le patriarche orthodoxe russe est parfaitement conscient de l’atmosphère, des réactions critiques et négatives, et cela confirme encore plus fort sa volonté de réaliser cette rencontre. »
En évoquant son contenu, le cardinal a précisé qu’il « n’était pas possible de parler de tout » durant deux heures, mais que « les questions qui concernent les deux chefs d’Églises, du point de vue personnel et ecclésial » seront certainement soulevées.
Le président du dicastère pour l’unité a reconnu que la situation en Ukraine était « la raison » pour laquelle « pendant longtemps » cette rencontre « n’avait pas été en mesure d’être organisée, du côté orthodoxe ».
« Le patriarche orthodoxe russe a été très frappé par la situation en Ukraine, a rapporté le cardinal, ajoutant que « le pape également est très impressionné par le conflit qui se déroule dans ce pays et par les difficultés existantes dans les relations entre l’Église gréco-catholique et les Églises orthodoxes. Parce l’Église gréco-catholique fait partie de notre Église » : « Tout cela touche et frappe fort le pape. Je pense qu’il est impossible de se rencontrer sans parler de ces questions ».
Quant au choix de l’endroit de la rencontre, le cardinal Koch a rappelé les paroles du pape François dans l’avion, à son retour d’Istanbul (Turquie). Le pape a dit « clairement » : « Je veux rencontrer le patriarche orthodoxe Cyrille; il peut décider où et comment et je viens! » Le cardinal a expliqué que c’est « la coïncidence » entre le voyage du pape au Mexique et la visite prévue par le patriarche à Cuba qui a permis de « trouver cette solution ».
Cependant, « il y a d’autres raisons plus profondes », a-t-il précisé : « Le métropolite Hilarion l’a clairement mentionné durant la conférence de presse relative à cet événement : des orthodoxes ne veulent pas que cette rencontre se tienne en Europe, parce que l’Europe est le continent de la division des Églises, alors que ces rencontres ne sont pas destinées à souligner les divisions, mais plutôt à en maquer la fin. »
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Cyrille et François : les enjeux, par le card. Koch
Un impact sur les relations avec l’ensemble de l’orthodoxie