Cardinal Leonardo Sandri, Capture Salt&LightTV

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Collecte du Vendredi saint pour la Terre sainte : mobilisation jubilaire

Lettre du cardinal Sandri aux évêques du monde (traduction complète)

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« En cette année jubilaire, nous sommes plus que jamais exhortés à montrer notre miséricorde et notre proximité à nos frères du Moyen-Orient », déclare le cardinal Sandri.
À l’occasion de la Collecte annuelle du Vendredi saint – 25 mars 2016 –, pour la Terre sainte, la Congrégation pour les Églises orientales a adressé une Lettre aux évêques du monde entier pour leur demander leur soutien aux chrétiens de Terre sainte, comme c’est la tradition.
« Réfugiés, déplacés, personnes âgées, enfants, malades ont besoin de nous. Sur cette terre d’Orient, on est tué, on meurt, on est enlevé, on vit dans l’angoisse pour ses proches, on souffre quand la famille est démembrée par les émigrations et les exodes. On expérimente l’obscurité et la peur d’être abandonné, de la solitude et de l’incompréhension », a insisté le cardinal argentin.
Il ajoute : « Temps d’épreuves et de défis, temps du martyre. Et tout cela se répercute sur le devoir d’aider, de faire face aux urgences, de reconstruire et de trouver des espaces, de créer de nouvelles façons et de nouveaux lieux pour se regrouper, pour porter assistance. Toutes ces œuvres de miséricorde, nécessaires et urgentes, font chaque jour toucher du doigt que « si le Seigneur ne bâtit la ville, en vain peinent les bâtisseurs ». »
Voici notre traduction complète de la lettre, signée par le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation, et l’archevêque-secrétaire, Mgr Cyril Vasil, S.J., et en date du 10 février 2016, mercredi des Cendres.
A.B.
Lettre du card. Sandri
Excellence,
Le Vendredi Saint est le jour où le mal semble vaincre, où l’Innocent a souffert la mort sur la croix. Ce jour semble ne jamais connaître de déclin sur la Terre Sainte qui continue de vivre un temps de violence sans fin. Si le regard s’étend au monde entier, il n’est pas non plus possible de donner des ailes à l’espérance d’un avenir serein.
Le cœur de l’homme, inquiet et dans l’affliction, demande la lumière, la vie et l’espérance ; il demande de cheminer avec les autres hommes, il demande la fraternité, il veut se remettre en chemin et il a besoin de voir au-delà de la réalité qui l’entoure, une réalité plus grande et plus vraie : le renouvellement pérenne d’un salut déjà donné.
La Collecte du Vendredi Saint ravive en nous la nécessité de cette espérance certaine, de ce regard plus profond et plus vrai sur le mal qui nous entoure, et elle regarde vers la Terre Sainte, l’Orient de notre rédemption. C’est là que sont nos racines, là qu’est notre cœur : nous sommes débiteurs de ceux qui en sont partis pour apporter la foi au monde ; débiteurs de ceux qui y sont restés malgré les conflits qui l’ont toujours meurtrie, pour témoigner de leur foi, pour prendre soin des traces – laissées par Jésus – qui nous permettent de toucher du doigt la vérité de notre credo. Cette Terre sollicite notre charité. Depuis toujours, et aujourd’hui avec une urgence accrue. Parce que toutes les personnes qui y vivent et y travaillent ont besoin de nos prières et de notre aide concrète, pour être soutenues dans leur engagement à soulager les blessures tout en poursuivant avec confiance celui de réaliser la justice et d’œuvrer pour la paix.
En cette année jubilaire, nous sommes plus que jamais exhortés à montrer notre miséricorde et notre proximité à nos frères du Moyen-Orient. Réfugiés, déplacés, personnes âgées, enfants, malades ont besoin de nous. Sur cette terre d’Orient, on est tué, on meurt, on est enlevé, on vit dans l’angoisse pour ses proches, on souffre quand la famille est démembrée par les émigrations et les exodes. On expérimente l’obscurité et la peur d’être abandonné, de la solitude et de l’incompréhension.
Temps d’épreuves et de défis, temps du martyre. Et tout cela se répercute  sur le devoir d’aider, de faire face aux urgences, de reconstruire et de trouver des espaces, de créer de nouvelles façons et de nouveaux lieux pour se regrouper, pour porter assistance. Toutes ces œuvres de miséricorde, nécessaires et urgentes, font chaque jour toucher du doigt que « si le Seigneur ne bâtit la ville, en vain peinent les bâtisseurs ».
Nous vivons agrippés à la croix du Vendredi Saint, mais soutenus par la lumière de la Résurrection. La Terre Sainte est un lieu de dialogue, habité par des hommes qui ne cessent pas de rêver de construire des ponts, où vivent des communautés chrétiennes dans lesquelles l’Évangile de la paix est proclamé. Terre d’« œcuménisme du sang », et en même temps Terre d’une extraordinaire normalité.
« Nous ne pouvons pas rester indifférents : Dieu n’est pas indifférent ! L’humanité compte pour Dieu, Dieu ne l’abandonne pas » (Pape François). Ceci s’exprime par une main tendue pour offrir généreusement sa contribution sans avoir peur de continuer les pèlerinages sur les lieux de notre salut, mais aussi en cherchant à travers eux à visiter les écoles et les centres d’aide, lieux pour se faire proches des chrétiens locaux en écoutant leurs témoignages.
La Collecte pour la Terre Sainte nous rappelle un devoir « antique », que l’histoire des dernières années a rendu encore plus urgent mais qui nous procure la joie d’aider nos frères.
Je vous assure de la reconnaissance du Saint-Père François et de la Congrégation pour les Églises orientales, qui suit avec sollicitude et attention nos frères d’Orient, en vous priant de la transmettre à tous les fidèles chrétiens de votre Église particulière.
Avec mes salutations fraternelles dans le Seigneur.
© Traduction de Zenit, Constance Roques

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Constance Roques

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