Les Mexicains « sentent que le pape est proche d’eux, culturellement », déclare Mgr Christophe Pierre, Français, 70 ans, nonce apostolique au Mexique depuis 2007, au micro de Radio Vatican.
Mgr Pierre va accueillir le pape François, demain, vendredi 12 février, et pour cinq nuits à la nonciature, dans le quartier de Florida, au sud de Mexico. L’avion du pape s’envole de Rome vers 8h.
Des discours que le pape « vient de faire démontrent son désir d’être proche, de partager les joies et les souffrances », a dit le nonce apostolique au Mexique. Le fait que le pape « parle la même langue » « va aider » : « ça va donner son ton à cette visite », a précisé Mgr Pierre : « On attend que le pape s’exprime d’une manière spontanée. »
« Le gouvernement mexicain, s’il veut être proche du sentiment des Mexicains, il a eu raison d’inviter le pape », a ajouté le nonce apostolique : « Le gouvernement a senti que le pape François, notamment à la lumière de tout ce qu’il a vécu depuis 3 ans, serait certainement bien reçu au Mexique ». Mais « le pape n’est pas seulement invité par le gouvernement mexicain. Il était invité essentiellement par les évêques, et eux aussi désirent profondément cette rencontre avec le pape. »
Mgr Pierre a donné sa vision de la « religiosité populaire » au Mexique en soulignant que c’est « une dimension essentielle non seulement de la vie de l’Église au Mexique, mais de la vie du Mexique elle-même » : « La foi des Mexicains s’exprime à travers une religiosité populaire qui ne doit pas être considérée comme une religion de seconde classe, au contraire… C’est une manifestation populaire d’une foi profondément vécue avec une très longue tradition qui vient depuis l’évangélisation. »
Il a conseillé cité l’exemple de la dévotion populaire de la Vierge de Guadalupe : « Tout ce qui se passe autour de la Vierge de Guadalupe est essentiel pour comprendre non seulement la foi des Mexicains, mais aussi la culture des Mexicains. »
Le nonce apostolique au Mexique s’est exprimé aussi sur les relations entre l’Église catholique et le gouvernement : « On a eu presque un siècle de la séparation un peu brutale, a-t-il dit. L’Église « était marginalisée d’une manière un peu artificielle parce qu’en réalité elle occupait sa place ».
Cette période « s’est terminée juridiquement en 1992 quand l’Église catholique et les autres églises aussi ont été reconnues juridiquement par le gouvernement. » Aujourd’hui, « les relations sont bonnes », a constaté Mgr Pierre. On apprend à se connaître, à travailler ensemble. Et je pense que la visite du pape François va aider à approfondir les choses. »
