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Père Andrea Santoro : rapprocher les chrétiens et les musulmans, deux mondes éloignés

10e anniversaire de l’assassinat de don Santoro

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Le « désir » du père Andrea Santoro était de « rapprocher » « deux mondes éloignés » : ceux des chrétiens et des musulmans, dit sa sœur Maddalena Santoro.
Elle a parlé de don Andrea, prêtre fidei donum du diocèse de Rome, dix ans après son assassinat, le 5 février 2006, à l’église Sainte-Marie de Trabzon, en Turquie, à l’antenne de Radio Vatican.
Les musulmans « ont besoin de nous, disait le père Santoro, selon les paroles de sa sœur, de notre sens universel de la considération de l’homme, de la foi, mais nous aussi nous avons besoin d’eux pour ne pas mourir de bien-être, de matérialisme, de progrès vide, illusoire… ».
« Il ne parlait pas tant de rapprochement culturel, précise Maddalena Santoro, mais plutôt d’un rapprochement entre les religions, mais pas pour croire aux mêmes choses. Il disait en effet : « Le dialogue, ce n’est pas quand nous disons les mêmes choses ; nous pouvons dire des choses différentes et nous ouvrir l’un à l’autre, saisir le positif, l’amour envers l’unique Dieu, envers les hommes, ensemble, comme humanité. »
La sœur de don Andrea croit qu’« il était en avance sur les temps dans ce qu’il disait » et que son témoignage est très utile aujourd’hui. « Par exemple, en l’an 2000, raconte-t-elle, au moment de son départ [en Turquie, ndlr] il disait déjà : « Je voudrais puiser et remettre un peu de cette lumière antique et en même temps donner à ce lieu, à cette lumière un peu d’oxygène pour qu’elle brille davantage. » »
Le père Santoro était « toujours » très attentif « envers ceux qui étaient les plus éloignés de Dieu, témoigne sa sœur. Il disait : « Je dois aller aux croisements des routes, comme dit Jésus ; je dois y aller pour rassembler tout le monde, les plus éloignés, les exclus, pour qu’ils puissent s’habiller de blanc. » Cette attention signifie non seulement pardonner, continue Maddalena Santoro, mais se mettre dans une attitude d’accueil total face à ceux qui commettent le mal, face à ceux qui ne veulent pas de cette attitude de proximité, de fraternité, d’amour. Et il ne ferma jamais la porte à quiconque ! »
La vie du père Andrea incarne en quelque sorte « la culture de la rencontre » dont parle le pape François. « Une rencontre faite vraiment de sentiments, de volonté, d’amour et d’accueil ; affirme sa sœur, une vraie rencontre de l’autre à qui il demandait d’avoir la même attitude envers nous, non pas pour revendiquer quelque chose, mais parce que sans amour réciproque il est difficile d’avoir ensuite la paix. »
Le témoignage du père Santoro reste un soutien pour beaucoup de chrétiens. « La vie avec Andrea ne s’est pas arrêtée, ne s’est pas achevée au moment de sa mort (…) elle continue, dit Maddalena Santoro. Beaucoup de personnes, comme moi, sentent sa présence, elles disent : « Ce que je j’ai vécu avec Andrea, ses enseignements spirituels, ses conseils, ses appels, tout ça est bien là. Cette maturité grandit, s’enracine dans la Parole de Dieu et dans les indications qui viennent de l’Église. » »
Pour les dix ans de la mort du père Andrea Santoro, le cardinal vicaire de Rome, Agostino Vallini, célébrera ce vendredi soir à 19h00 une messe en son souvenir.
Avec une traduction d’Océane Le Gall

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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