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P. Benedettini : « Toute l’information doit être perçue comme un service »

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20 ans au service de la salle de presse du Saint-Siège

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« Toute l’information, particulièrement l’information ecclésiastique, doit être perçue comme un service, un service à rendre à l’Église, à son prochain, à la vérité », a déclaré le père Ciro Benedettini.
Il a quitté sa charge de directeur adjoint de la salle de presse du Saint-Siège, le 31 janvier, après 20 ans de services, annonce Radio Vatican.
« Nous devons avoir conscience qu’en donnant les nouvelles, nous donnons aux autres les moyens d’interpréter la réalité qui nous entoure », a dit le père Ciro Benedettini, prêtre et religieux de la Congrégation de la Passion de Jésus-Christ, à l’antenne de Radio Vatican. « Donner ces informations demande donc de l’humilité, de la prudence et un très grand respect », a-t-il ajouté.
Le père Benedettini, qui est remplacé par le journaliste américain Greg Burke, a dit avoir éprouvé « un peu de tristesse – après 20 ans – de quitter le personnel de la salle de presse ». « J’ai travaillé 20 ans avec la plupart de ces personnes, donc il y a des liens affectifs », a-t-il expliqué.
« Mais la joie est plus forte, a affirmé le désormais ex-directeur adjoint de la salle de presse, car je suis très reconnaissant au Seigneur qui m’a donné l’occasion de travailler pour l’Église, de servir trois papes, et quels papes ! »
Les plus beaux souvenirs du père Benedettini sont liés au travail avec le pape Jean-Paul II. « Cela n’arrive pas à tout le monde d’avoir été aux côtés d’un saint, a-t-il avoué, et pas seulement de l’avoir vu, mais d’avoir pu parler avec lui, d’avoir pu manger ensemble, de l’avoir servi pendant tant d’années. »
Il a raconté une de ses premières rencontres avec Jean-Paul II, qui l’avait invité « à dîner en même temps que ses secrétaires linguistiques ». « Je vois encore le Saint-Père, juste devant moi avec son regard interrogateur, a dit le père Benedettini, et j’ai vu la curiosité de cet homme… Ce pape (…) a demandé à chacun de dire ce qu’il faisait ou ne faisait pas, ce qu’il pensait du synode et de tout le reste ! Il s’informait réellement. »
En parlant des changements qui étaient survenus à la salle de presse du Vatican, le père Ciro Benedettini les a qualifiés de « radicaux ». « À Noël 1995, s’est-il souvenu, avec M. Navarro-Valls nous avions réussi à installer Internet : avoir fait partie de l’équipe qui a fait progresser ce nouveau moyen de communication au sein du Saint-Siège, fut pour moi un grand honneur. »
« L’autre grande nouveauté, a-t-il dit, est cette explosion de l’information. (…) même si elle n’est pas officielle – comme celle des agences – mais vient des médias sociaux, elle a souvent une influence très importante et très grande. Impossible de ne pas en tenir compte. »
Le père Benedettini a regretté qu’aujourd’hui les journalistes ne viennent plus très souvent à la salle de presse du Vatican, mais restent devant leurs ordinateurs : « Maintenant, c’est nous, avec Internet, qui allons derrière eux, leur envoyons les informations, les suivons partout où ils sont ! » « On n’a plus le regard des journalistes devant nous, a-t-il continué, ce qui, je crois, est une grosse perte. »
« L’empressement à donner l’information » est un autre problème, d’après le père Benedettini, car il « pousse à la superficialité ».
Avec une traduction d’Océane Le Gall

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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