Cardinal Pietro Parolin © ZENIT - HSM

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Pour une économie mondiale inclusive et durable, par le card. Parolin

« The Global Foundation », Table ronde

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Le Saint-Siège encourage les initiatives visant à « une plus grande conscience mondiale des problèmes graves que sont la dégradation de l’environnement et l’exclusion ».
Le cardinal Secrétaire d’Etat Pietro Parolin est en effet intervenu, lundi 18 janvier, à une table ronde organisée par « The Global Foundation » à laquelle participaient également le cardinal George Pell, Mgr Richard Gallagher, Mgr Marcelo Sanchez-Sorondo, Mme Flaminia Giovanelli, M. Jean-Baptiste de Franssu (IOR), le Prof. Francesco Vermiglio, pour le Saint-Siège, mais aussi, notamment, parmi les francophones, Mme Christine Lagarde (FMI), le métropolite Emmanuel de France (Eglise orthodoxe), M. Jérôme Bédier (Carrefour). C’était la seconde édition, après la rencontre de décembre 2014.
Le cardinal Parolin a encouragé, citant le pape François à plusieurs reprises, « une économie qui soit toujours plus au service de « notre maison commune qui est le monde entier ». »
Son intervention était en anglais. Voici notre traduction intégrale.
A.B.
Allocution du cardinal Pietro Parolin
Monsieur l’Ambassadeur McCarthy,
Monsieur Howard,
[Éminences,] Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureux de pouvoir participer, même si ce n’est que brièvement, à cette table ronde organisée par la Global Foundation. Avec le titre de cette réunion : « Rejeter la mondialisation de l’indifférence – Vers une économie mondiale plus inclusive et durable », votre objectif est de chercher une « économie mondiale plus inclusive et durable », qui pourrait s’opposer à la « mondialisation de l’indifférence ». C’est une des initiatives qui exprime l’engagement de la Global Foundation à être un lieu privilégié de dialogue entre les acteurs économiques et politiques principaux, ainsi qu’un catalyseur d’idées pour la construction d’un système économique au service du développement économique intégral. Je vous remercie sincèrement pour votre aimable invitation et je vous apporte les meilleurs vœux du Saint-Père, le pape François, partageant avec vous son souhait que cette table ronde puisse ouvrir des domaines de réflexion et offrir des voies d’action significatives sur ce sujet.
Dès le début de son pontificat, confronté aux nombreuses difficultés qui affligent le monde, le pape n’a pas manqué de dénoncer clairement, et avec insistance, les graves conséquences de l’indifférence et du manque de responsabilité[i]. La réunion de ce jour est ainsi en phase avec l’enseignement du pape qui appelle constamment tout le monde à s’impliquer, librement et avec le sens de ses responsabilités, pour corriger une économie qui est cause d’exclusion et d’inégalités. Il invite les riches et les pauvres, les puissants et les gens simples, les hommes politiques et les entrepreneurs à mettre le pouvoir créatif de l’intelligence humaine au service du bien commun, dans un esprit de solidarité et, ajouterais-je, de miséricorde.
Sans oublier tout ce qui a été fait dans ces premières années du troisième millénaire pour aider les gens à échapper à l’extrême pauvreté, le pape François continue de souligner sa « conviction que beaucoup reste encore à faire, et qu’en temps de crise et de difficultés économiques, l’esprit de solidarité globale ne doit pas se perdre. Il va de soi, indique le Saint-Père, qu’une part de ce grand effort est la création et la distribution des richesses. La juste utilisation des ressources naturelles, la convenable application de la technologie et l’exploitation de l’esprit d’entreprise sont des éléments essentiels d’une économie qui vise à être moderne, inclusive et durable »[ii]. Cela sera possible, en gardant à l’esprit la définition de la justice du juriste romain Ulpien et de saint Augustin d’Hippone : « Iustitia est constans et perpetua voluntas ius suum cuique tribuendi » (La justice est la volonté constante et permanente de rendre à chacun ce qui lui est dû), que le pape a citée dans son discours aux Nations unies le 25 septembre 2015 : il se référait à « l’Agenda 2030 pour le développement durable », afin de dire à ceux qui sont responsables des affaires mondiales que « notre monde réclame de tous les gouvernants une volonté effective, pratique, constante, des pas concrets et des mesures immédiates, pour préserver et améliorer l’environnement naturel et vaincre le plus tôt possible le phénomène de l’exclusion sociale et économique »[iii].
Même si le but de cette table ronde n’est pas tant d’apporter des solutions définitives, qui sont plus le fruit d’une action politique commune, je suis convaincu que ce rassemblement sera un espace important pour encourager une plus grande conscience mondiale des problèmes graves que sont la dégradation de l’environnement et l’exclusion. Cela donnera ainsi un élan pour renforcer l’action déjà entamée et qui commence à montrer des résultats positifs et constants.
Sur ces brèves considérations, je formule à nouveau des vœux afin que ces journées puissent produire des contributions valables pour encourager une économie qui soit toujours plus au service de « notre maison commune qui est le monde entier »[iv]. Merci.
© Traduction de Zenit, Constance Roques
[i] Cf. Evangelii gaudium, n° 53.
[ii] Discours au Congrès des États-Unis, Washington D.C., 24 septembre 2015.
[iii] Discours à l’Assemblée générale de l’Organisation des nations unies, New York, 25 septembre 2015.
[iv] Cf. Evangelii gaudium, n° 206.

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Pietro Parolin

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