Pope Francis opens the Holy Door of Basilica of Saint Mary Major

ANSA - GIUSEPPE LAMI

Marie Mère de Dieu, Mère de Miséricorde, Mère du pardon

Ouverture de la Porte sainte de Sainte-Marie-Majeure (homélie)

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« Il est plus que jamais approprié qu’en ce jour nous invoquions la Vierge Marie, par-dessus tout comme Mère de la miséricorde », déclare le pape François.

Le pape a ouvert la Porte Sainte de la basilique papale de Sainte-Marie-Majeure, ce vendredi 1er janvier, en la solennité de Marie Mère de Dieu, et Journée mondiale de la paix.

C’est la cinquième Porte sainte ouverte par le pape après celles de la cathédrale Notre-Dame de Bangui (29 novembre), de Saint-Pierre de Rome (8 décembre), du Latran (13 décembre) , la Porte de la charité de la Caritas de Rome (18 décembre). Et c’est la deuxième messe présidée par le pape aujourd’hui, après la messe du matin à Saint-Pierre.

Au pied de la croix, explique le pape, « Marie est devenue pour nous tous Mère du pardon ».

« Le cadeau que Marie nous donne en nous donnant Jésus Christ est celui du pardon qui renouvelle la vie, qui vous permet d’accomplir de nouveau la volonté de Dieu, et qui remplit la vie d’un vrai bonheur », a insisté le pape.

Il décrit les effets de ce pardon : « La force du pardon est le véritable antidote à la tristesse provoquée par la rancune et la vengeance. Le pardon ouvre à la joie et à la sérénité parce qu’il libère l’âme des pensées de mort, tandis que la rancune et la vengeance poussent l’esprit à la révolte et déchirent le cœur, lui ôtant le repos et la paix. »

Au terme de la célébration, le pape François a ouvert le portail de la chapelle qui conserve l'icône de Marie Salut du Peuple Romain. Le pape s'est avancé seul dans la chapelle, il a déposé des fleurs blanches sur l'autel et il s'y est recueilli en prière. Puis il a encensé l'icône.

Sur le seuil d ela basilique, le pape François a salué la foule à l'issue de la célébration, il a invité de nouveau à remercier la Vierge Marie et à l'acclamer trois fois avec les paroles du Concile d'Ephèse « Sainte Marie Mère de Dieu », et à « ouvrir tout grand le coeur » à la miséricorde de Dieu « qui pardonne tout ».

Voici la traduction officielle de l’homélie du pape François.

A.B.

Homélie du pape François

Salve, Mater misericordiae!

C’est avec ce salut que nous voulons nous tourner vers la Vierge Marie dans la Basilique romaine qui lui est dédiée avec le titre de Mère de Dieu. C’est le début d’une hymne antique, que nous chanterons à la fin de cette Eucharistie, remontant à un auteur inconnu et arrivé jusqu’à nous comme une prière qui jaillit spontanément du cœur des croyants: “Salut, Mère de miséricorde, Mère de Dieu et Mère du pardon, Mère de l’espérance et Mère de la grâce, Mère remplie d’une sainte joie”. Dans ces quelques paroles se trouve la synthèse de la foi de générations de personnes qui, gardant leurs yeux fixés sur l’icône de la Vierge, lui demandent l’intercession et la consolation.

Il est plus que jamais approprié qu’en ce jour nous invoquions la Vierge Marie, par-dessus tout comme Mère de la miséricorde. La Porte Sainte que nous avons ouverte est de fait une Porte de la Miséricorde. Quiconque passe ce seuil est appelé à s’immerger dans l’amour miséricordieux du Père, avec une pleine confiance et sans aucune crainte; et il peut repartir de cette Basilique avec la certitude, avec la certitude, qu’il aura à ses côtés la compagnie de Marie. Elle est Mère de la miséricorde, parce qu’elle a engendré dans son sein le Visage même de la divine miséricorde, Jésus, l’Emmanuel, Celui qui est attendu par tous les peuples, le «prince de la paix» (Is 9,5). Le Fils de Dieu fait chair pour notre salut, nous a donné sa Mère qui, avec nous, se fait pèlerine pour que nous ne soyons jamais seuls sur le chemin de notre vie, surtout dans les moments d’incertitude et de souffrance.

Marie est Mère de Dieu qui pardonne, qui donne le pardon, et pour cela nous pouvons dire qu’elle est Mère du pardon. Cette parole – “pardon” – bien incomprise de la mentalité mondaine, indique par contre le fruit propre, original de la foi chrétienne. Celui qui ne sait pas pardonner n’a pas encore connu la plénitude de l’amour. Et seul celui qui aime vraiment est en mesure d’arriver jusqu’au pardon, en oubliant l’offense reçue. Au pied de la Croix, Marie voit son Fils qui s’offre totalement et témoigne ainsi ce que signifie aimer comme Dieu aime. En ce moment elle entend prononcer par Jésus des paroles qui viennent probablement de ce qu’elle-même lui avait enseigné dès qu’il était enfant: « Père, pardonne-leur: ils ne savent pas ce qu’ils font» (Lc 23, 34). En ce moment, Marie est devenue pour nous tous Mère du pardon. Elle-même, à l’exemple de Jésus et avec sa grâce, a été capable de pardonner à tous ceux qui étaient en train de faire mourir son Fils innocent.

Pour nous, Marie devient une icône de la manière dont l’Église doit étendre le pardon à tous ceux qui le demandent. La Mère du pardon enseigne à l’Église que le pardon offert sur le Golgotha ne connaît pas de limites. La loi avec ses subtilités ne peut l’arrêter, ni la sagesse de ce monde avec ses distinctions. Le pardon de l’Église doit avoir la même extension que celui de Jésus sur la Croix, et de Marie à ses pieds. Il n’y a pas d’alternative. C’est pourquoi l’Esprit Saint a rendu les apôtres instruments efficaces du pardon, afin que tout ce qui a été obtenu par la mort de Jésus puisse rejoindre tout homme en tout lieu et en tout temps (cf. Jn 20, 19-23).

L’hymne marial, enfin, continue en disant : «Mère de l’espérance et Mère de la grâce, Mère remplie d’une sainte joie ». L’espérance, la grâce et la sainte joie sont sœurs : toutes sont du Christ, et même, elles sont d’autres de ses noms, écrits, pour ainsi dire, dans sa chair. Le cadeau que Marie nous donne en nous donnant Jésus Christ est celui du pardon qui renouvelle la vie, qui vous permet d’accomplir de nouveau la volonté de Dieu, et qui remplit la vie d’un vrai bonheur. Cette grâce ouvre le cœur pour regarder l’avenir avec la joie de celui qui espère. C’est l’enseignement qui provient aussi du Psaume: «Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit. […] Rends-moi la joie d’être sauvé» (50, 12.14). La force du pardon est le véritable antidote à la tristesse provoquée par la rancune et la vengeance. Le pardon ouvre à la joie et à la sérénité parce qu’il libère l’âme des pensées de mort, tandis que la rancune et la vengeance poussent l’esprit à la révolte et déchirent le cœur, lui ôtant le repos et la paix. Ce sont des choses laides que la rancœur et la vengeance.

Franchissons donc la Porte Sainte de la Miséricorde avec la certitude de la compagnie de la Vierge Mère, la Sainte Mère de Dieu, qui intercède pour nous. Laissons-nous accompagner par elle pour redécouvrir la beauté de la rencontre avec son Fils Jésus. Ouvrons tout grand notre cœur à la joie du pardon, conscients de l’espérance confiante qui nous est rendue, pour faire de notre existence quotidienne un humble instrument de l’amour de Dieu.

Et avec l’amour des enfants acclamons-la avec les paroles mêmes du peuple d’Éphèse, au temps du Concile historique: “Sainte Mère de Dieu!”. Et je vous invite, tous ensemble, à faire cette acclamation trois fois, fort, avec tout le cœur et l’amour, tous ensemble : « Sainte Mère de Dieu ! Sainte Mère de Dieu! Sainte Mère de Dieu!”

[Texte original: Italien]

© Librairie éditrice du Vatican

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ZENIT Staff

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