« Ne négligez pas votre famille ! » : c’est la recommandation de Noël du pape François aux employés du Vatican.
Le pape François a reçu les employés du Saint-Siège et de l’État de la Cité du Vatican, avec leurs familles, pour les vœux de Noël, lundi 21 décembre, dans la Salle Paul VI du Vatican.
« Cultivez la « plante » du mariage que vous êtes, vous les époux, et en même temps, soignez la relation avec vos enfants », a insisté le pape.
« Je vous encourage, a-t-il dit, à prendre soin de votre mariage et de vos enfants. En prendre soin, ne pas négliger : jouer avec vos enfants, petits et grands. Le mariage est comme une plante. Ce n’est pas comme une armoire qu’on met là, dans la pièce, et il suffit de l’épousseter de temps en temps. Une plante est vivante, il faut s’en occuper tous les jours : voir comment elle se porte, mettre de l’eau, etc. Le mariage est une réalité vivante : la vie de couple ne doit jamais être considérée comme acquise, à aucun moment du parcours d’une famille. »
« Souvenons-nous, a ajouté le pape, que le don le plus précieux pour les enfants, ce ne sont pas les choses, mais c’est l’amour des parents. Et je ne veux pas dire seulement l’amour des parents pour leurs enfants, mais vraiment l’amour des parents entre eux, c’est-à-dire la relation conjugale. Cela vous fait beaucoup de bien à vous, et aussi à vos enfants ! Ne négligez pas votre famille ! »
Le pape a aussi demandé pardon pour les « scandales » qui ont frappé le Vatican, invitant à prier « pour que ceux qui se sont trompés reconnaissent leurs torts et puissent retrouver le bon chemin ».
Voici notre traduction intégrale des paroles du pape François.
A.B.
Discours du pape François
Chers frères et sœurs
Noël, désormais proche, nous offre cette belle occasion de nous retrouver et d’échanger nos vœux.
Je tiens avant tout à vous remercier pour votre travail, pour votre engagement à bien faire les choses, même quand il n’y a pas de reconnaissance : bien souvent, on fait bien quelque chose et cela n’est pas reconnu… Je voudrais remercier tout particulièrement ceux d’entre vous qui font le même genre de travail depuis des années, un travail souvent caché, et qui cherchent à le faire comme il faut. Nous savons que c’est normal, c’est tout simplement faire son devoir ; mais nous savons aussi que, pour nous qui sommes des êtres humains, ce n’est pas facile, nous ne sommes pas des machines – grâce à Dieu ! – et nous avons parfois besoin d’un encouragement, ou de changer un peu… Je me félicite avec vous de ce que vous éprouviez une juste fierté à faire au mieux les choses normales de tous les jours. Merci ! Avançons, dans les différents domaines de travail, en collaborant, avec patience, en cherchant à nous aider réciproquement.
Et tout en vous remerciant, je veux aussi vous demander pardon pour les scandales qu’il y a eu au Vatican. Mais je voudrais que mon attitude, et la vôtre, surtout ces jours-ci, soit surtout de prier, de prier pour les personnes impliquées dans ces scandales, pour que ceux qui se sont trompés reconnaissent leurs torts et puissent retrouver le bon chemin.
Il y a une autre chose que je veux vous dire, peut-être la plus importante : je vous encourage à prendre soin de votre mariage et de vos enfants. En prendre soin, ne pas négliger : jouer avec vos enfants, petits et grands. Le mariage est comme une plante. Ce n’est pas comme une armoire qu’on met là, dans la pièce, et il suffit de l’épousseter de temps en temps. Une plante est vivante, il faut s’en occuper tous les jours : voir comment elle se porte, mettre de l’eau, etc. Le mariage est une réalité vivante : la vie de couple ne doit jamais être considérée comme acquise, à aucun moment du parcours d’une famille. Souvenons-nous que le don le plus précieux pour les enfants, ce ne sont pas les choses, mais c’est l’amour des parents. Et je ne veux pas dire seulement l’amour des parents pour leurs enfants, mais vraiment l’amour des parents entre eux, c’est-à-dire la relation conjugale. Cela vous fait beaucoup de bien à vous, et aussi à vos enfants ! Ne négligez pas votre famille !
Avant tout, donc, cultiver la « plante » du mariage que vous êtes, vous les époux, et en même temps, soigner la relation avec vos enfants, là aussi en misant davantage sur le rapport humain que sur les choses. Parler avec ses enfants, les écouter, leur demander ce qu’ils pensent. Ce dialogue entre les parents et leurs enfants fait beaucoup de bien ! Cela fait grandir les enfants en maturité. Misons sur la miséricorde, dans les relations quotidiennes, entre mari et femme, entre parents et enfants et prenons soin des grands-parents : les grands-parents sont tellement importants dans la famille ! Les grands-parents ont la mémoire, ils ont la sagesse. Ne laissez pas de côté les grands-parents ! Ils sont très importants.
Une jeune femme, qui a un fils de sept ans et chez qui habite la grand-mère de quatre-vingt dix ans… – celle-ci ne va pas bien du tout et on lui a conseillé de la mettre dans une maison de retraite – Et cette femme, sage, qui n’a pas étudié à l’université, a répondu à ceux qui lui conseillaient de mettre la grand-mère dans une maison de repos : « Non ! Je veux que mon fils grandisse près de sa grand-mère ! Elle savait le bien que font les grands-parents à leurs petits-enfants.
Soigner la paix dans la famille : en famille, on se dispute, nous le savons tous. Mais quand un mariage ne se dispute pas, cela semble anormal. L’important est que la journée ne se termine pas sans qu’on n’ait fait la paix. Des frères qui ne se disputent pas ? Mais, toujours ! Mais faire la paix. Et vous, parents, quand vos enfants se sont disputés, avant d’aller au lit, dites-leur : « Faites la paix, donnez-vous la main, embrassez-vous ! ». Il faut apprendre cette sagesse qui consiste à faire la paix. Vous avez fait la guerre pendant la journée ? Cette guerre est-elle encore chaude ? Ne la laissez pas devenir froide : parce que la « guerre froide » du lendemain est plus dangereuse que la « guerre chaude ». Compris ? Faire la paix le soir, toujours !
Le Jubilé doit aussi être vécu dans l’église domestique, pas seulement lors des grands événements ! D’ailleurs, le Seigneur aime qui pratique la miséricorde dans les circonstances ordinaires. Voici ce que je veux vous souhaiter : d’expérimenter la joie de la miséricorde, en commençant par vos familles.
Merci pour votre travail, pardon pour les scandales et allez de l’avant. Allez de l’avant dans cette communauté et portez mes salutations et mes vœux à vos proches, aux personnes âgées et aux malades. Et continuez, s’il vous plaît, de prier pour moi. Merci encore et bon Noël !
© Traduction de Zenit, Constance Roques