Le service du tribunal « apostolique » de la Rote romaine constitue une « diaconie ecclésiale », dans deux directions : pour « la défense de la vérité du lien matrimonial » (il existe ou pas) et, de façon inséparable, pour la défense du « droit de chaque baptisé de recevoir de l’Église la déclaration rapide et gratuite de la vérité de ce lien », explique Mgr Pinto.
Le pape François apporte des précisions sur les nouvelles normes canoniques simplifiant la reconnaissance des mariages nuls contenues dans ses deux « motu proprio » Mitis Iudex Dominus Iesus et Mitis et Misericors Iesus du 15 août dernier : elles viennent d’entrer en vigueur ce mardi, 8 décembre.
La guérison après l’échec
Ces précisions sont contenues dans un « rescrit » en date de la veille de l’entrée en vigueur, le 7 décembre et publié ce 11 décembre par le Vatican.
Pour en rappeler l’esprit, le Vatican publie, en italien, un commentaire du Doyen du tribunal de la Rote romaine, Mgr Pio Vito Pinto.
Il précise ainsi l’esprit de ces lois : « Les lois qui entrent à présent en vigueur entendent manifester la proximité de l’Église aux familles blessées », afin que ceux qui vivent un échec conjugal soient atteints « par l’œuvre de guérison du Christ, à travers les structures ecclésiastiques ».
Il dit, en d’autres termes, l’esprit de la réforme : « L’Église en sortie n’est pas l’Église des parfaits, mais la communauté des fidèles qui se reconnaissent chaque jour pécheurs, et pour cela ont besoin de conversion. »
Le drame des couples en difficulté représente pour l’Église une opportunité, explique Mgr Pinto : « Le grand nombre de fidèles blessés, ou en situation de rapport difficile (…) avec la vérité de l’Évangile, n’est pas un poids, mais une opportunité, qui pousse beaucoup de ces blessés à devenir, une fois réconciliés et soignés, de vrais missionnaires de la beauté du sacrement conjugal et de la famille chrétienne. »
Le salut des âmes
Ainsi, la réforme juridique voulue par le pape François « est parfaitement cohérente avec la vision ecclésiologique de son pontificat », lui qui est le garant « de l’obéissance et de la conformité de l’Église à la volonté de Dieu, à l’Évangile du Christ et à la Tradition de l’Église ».
En outre, le dernier canon du Code de droit canonique indique, rappelle-t-il, que la loi suprême de l’Église est « le salut des âmes ». Et c’est au service de cette loi que travaille le tribunal de la Rote qui « s’est toujours distinguée par la sagesse de ses décisions jurisprudentielles ».
