Winnie Nansumba a donné son témoignage de chrétienne porteuse du virus du sida, devant les jeunes réunis autour du pape François au terrain d’aviation de Kololo, à Kampala (Ouganda) samedi, 28 novembre.
Le pape François a ensuite invité les jeunes à ouvrir la porte au Christ.
A.B.
Témoignage de Winnie Nansumba
Saint-Père, frères et sœurs,
Je m’appelle Winnie Nansumba, je suis née et je vis avec le VIH. J’ai 24 ans et je suis diplômée de l’université Ndejje. J’ai perdu mes deux parents quand je n’avais pas encore sept ans. En 1999, j’ai pu participer au programme « Mildmay Uganda » et commencer à prendre du Septrin. Quatre ans plus tard, j’ai eu une rougeole et une pneumonie après lesquelles je n’avais plus que 5 CD4 et j’ai dû suivre un traitement à base d’antirétroviraux.
Pendant cette période, les médicaments étaient très chers, mais avec l’aide de ma tante et de Mildmay Uganda, j’ai pu me procurer les médicaments tous les mois. En tant que jeune femme, j’ai toujours trouvé que c’était difficile d’être amoureuse, parce que je pensais que je n’avais pas le droit d’aimer ni d’être aimée. J’avais toujours peur d’expliquer ma vie.
Grâce à Dieu, j’ai développé une attitude positive par rapport à ce temps passé. Je me suis souvenu des paroles de Philly Bongole Lutaya, un musicien ougandais connu, décédé : « Ensemble, debout, pour combattre le sida » ; il est devenu mon modèle et j’ai réalisé que je pouvais être comme lui et me servir de mon histoire pour enseigner, inspirer et créer un changement positif.
Chers jeunes, notre corps est le temple de Dieu et nous devons en prendre soin ! Dieu veut que nous ayons la vie et que nous l’ayons en abondance (cf. Jn 10,10).
Nous ne pouvons pas faire l’expérience de la plénitude de la vie quand nous sommes opprimés, asservis et que nous vivons dans une situation de péché. Nous devons respecter notre vie et celle des autres. Si nous vivons notre vie en plénitude, nous restons unis à Dieu et par conséquent loin des MST/IST. En tant que jeunes, travaillons ensemble, quel que soit notre statut, nous devons adopter de nouvelles pratiques et de nouveaux comportements qui nous aideront tous à participer au combat contre le VIS. Nous ne nous battons pas pour une bataille perdue ; nos aînés ont fait leur part et on a observé des développements. C’est maintenant à nous de jouer un rôle. Les jeunes qui vivent avec le VIH ont besoin d’attention, d’amour et de soutien et non de sympathie, de pitié et de rejet.
Pour une personne sage, un mot suffit. Le VIH est réel mais on peut le prévenir et le gérer. Prenez en charge votre vie parce que Dieu vous aime et veut que vous continuiez à rendre témoignage au milieu de tous les défis auxquels les jeunes sont confrontés. Quand vous êtes assis dans une foule, sachez que vous êtes le seul à être séronégatif et que ce n’est pas le cas de votre voisin. Savoir le statut de votre voisin, si nécessaire, dépend de votre initiative. Soyons de plus en plus responsables, en témoignant de l’amour de Jésus-Christ.
© Traduction de Zenit, Constance Roques