Pope Francis receives in audience members of the Romano Guardini Foundation

PHOTO.VA - OSSERVATORE ROMANO

Europe: être un « peuple » pour pouvoir accueillir l’étranger

Le pape lit Romano Guardini pour aujourd’hui

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Etre un « peuple » c’est ce qui permet d’accueillir l’étranger, explique le pape François.

Des membres de la fondation allemande portant le nom du grand théologien catholique et philosophe de la religion Romano Guardini ont été reçus par le pape François au Vatican, ce vendredi 13 novembre. Ils participent à un congrès de l’Université pontificale grégorienne marquant le 130ème anniversaire de la naissance du théologien né en Italie, à Vérone, le 17 février 1885 et décédé à Munich (Bavière) le 1ᵉʳ octobre 1968. Le P. Jorge Mario Bergoglio a séjourné en Allemagne, en 1986, justement pour un projet de doctorat sur Romano Guardini.

Le pape invite à reconnaître que « dans la riche Europe, Dieu a envoyé l’affamé pour que nous lui donnions de quoi manger, l’assoiffé, pour que nous lui donnions à boire, l’étranger, pour que nous l’accueillions, le nu, pour que nous puissions l’habiller » « Si nous sommes un peuple, nous l’accueillerons certainement comme notre frère; si nous sommes seulement un groupe d’individus, nous serons tentés de sauver d’abord notre peau, mais nous n’aurons jamais de continuité. »

Pour le pape François, Guardini est en effet « un penseur qui a beaucoup de choses à dire aux hommes de notre temps, et pas seulement aux chrétiens».

Il encourage le travail de la fondation,  qui fait « entrer la pensée de Guardini en dialogue avec la politique, la culture et la sciences d’aujourd’hui».

Il cite ce que Romano Guardini dit des « Frères Karamazov » de Dostoïevski, à propos d’un passage où les gens se rendent auprès du starets Zosime pour lui confier préoccupations et difficultés, lui demander prières et bénédictions, comme cette femme qui a tué son mari, malade, qui la battait, et qui est maintenant convaincue qu’elle sera condamnée. Or, le sage lui ouvre une autre voie,  en lui montrant que « son existence a un sens, car Dieu l’accueille » et parce qu’« il n’y a pas de péché que Dieu ne pardonne à qui se repent sincèrement ». Et cette confession au starets transforme la vie de cette femme.

Romano Guardini met en évidence, explique le pape, « “l’unité vivante” avec Dieu », qui consiste « en une relation concrète des personnes avec le monde et avec les autres », au sein d’un peuple.

« Guardini explique le concept de “peuple” en le distinguant nettement d’un rationalisme des Lumières qui considère réel seulement ce qui peut être compris par la raison et qui tend à isoler l’homme en l’arrachant à ses relations vitales naturelles», fait observer le pape.

Une réflexion qu’il actualise en recommandant de chercher « à découvrir la main de Dieu dans les événements présents ».

 

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ZENIT Staff

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