Le pape François à Philadelphie en 2015, capture

Le pape François à Philadelphie (Etats-Unis) en 2015, capture CTV - SAT 2000

Prisons: le pape offre 70 chapelets aux détenus de Pordenone

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« Dites aux détenus que je prie pour eux »

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Le pape François offre 70 chapelets aux détenus de Pordenone, une ville du nord-est de l’Italie.

C’est ce qu’indique le père Virgilio Balducchi, inspecteur général des aumôniers de prison en Italie, au micro de Radio Vatican.

Deux livres contenant les principaux discours du pape François sur la situation des prisons leur ont également été offerts : le premier s’intitule « Dites aux détenus que je prie pour eux » (Dite ai detenuti che prego per loro) et le second « Le Seigneur aussi est un prisonnier » (Anche il Signore è un carcerato).

Pour le P. Balducchi, ces cadeaux « montrent que le pape est proche des personnes qui sont en prison et souffrent de leur détention ». « Cela veut dire : regardez, pas uniquement moi, mais toute la communauté chrétienne ne vous abandonne pas, ne vous laisse pas seuls et veut suivre avec vous un chemin de réconciliation avec le Père et avec les frères. Offrir un chapelet c’est comme si on disait « Prions ensemble ». Une maman qui puisse protéger tout le monde. Cela montre que le pape François est proche des personnes et de leurs problèmes, des détenus mais aussi de leurs familles. Les livres offerts en même temps parlent en effet de pardon, de réconciliation, de victimes, de réinsertion sociale. Ils permettent, au niveau juridique, de croire en une justice qui réconcilie, qui rend possible les parcours de réconciliation entre tous, qui réinsère vraiment les personnes et veille à ce que les lieux de confinement social redeviennent des lieux où la dignité humaine est respectée. »

Pour le Jubilé de la miséricorde, le pape a décidé de transformer la porte de leur cellule en une vraie porte sainte : « Il y a des personnes qui ne peuvent pas se déplacer, ne peuvent pas faire le chemin jubilaire physiquement mais peuvent le faire spirituellement. Elles ne peuvent accéder aux cathédrales, mais ont un lieu où rencontrer Dieu. Même dans l’obscurité d’une cellule, Dieu t’intercepte et te dit : si tu veux nous pouvons marcher vers le bien, quoi que tu aies fait. Quelle que soit la situation que ta conscience te reproche, sache qu’il y a un Père qui t’attend. Passe le seuil de sa maison : là où tu habites aujourd’hui c’est l’endroit où Dieu peut te parler, et là où tu vis ta fragilité, Dieu dit : « Ouvre ton cœur à Dieu et Dieu t’ouvrira sa maison, il t’attend. » »

Il souligne que « dans chaque situation on peut devenir des hommes nouveaux » : « La prison est une structure qui limite beaucoup les personnes. Leurs activités sont réduites et il est difficile de les responsabiliser. Alors tout cela sert à prendre conscience du mal que l’on a fait, à comprendre que ce mal n’est pas toute sa vie, que le Seigneur peut encore tirer du bien de la personne. Tout cela apporte plus de dignité dans les prisons, favorise un changement du vécu en prison, mais aussi de la justice. L’espoir est que les paroles du pape aident tout le monde à prendre davantage conscience du mal fait, à réparer et à penser de soi-même que dans tous les cas on peut se relever, que dans chaque situation on peut devenir de nouveaux hommes. »

Pour ce qui est du rapport entre les détenus et la foi il ajoute : « Il n’est pas dit que la prison éloigne davantage. Cela peut arriver. Nous avons un exemple dans la parole de Dieu qui nous montre très clairement ce qui peut arriver. Jésus Christ est entouré de deux larrons, l’un demande le salut, l’autre demande à Dieu : vu que tu es Dieu descends de la croix et je croirai que tu es Dieu. Je crois que ce sont les deux « attitudes symboles », car en prison, dans le désespoir, on peut arriver à reprocher à Dieu de ne pas intervenir. D’autres, au contraire, acquièrent à nouveau la capacité de comprendre que Jésus lui-même a subi non pas la détention, mais la condamnation des hommes, et ce frère aîné peut nous raccompagner auprès de Dieu le Père, qui nous prend dans ses bras et nous remet en liberté. Une liberté d’abord personnelle qui se transforme ensuite en liberté extérieure quand, effectivement, toutes les conditions sociales se créent pour que les personnes qui sortent de prison aient davantage la possibilité de trouver un emploi, d’avoir un toit et des personnes qui leur donnent de l’affection. »

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ZENIT Staff

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