Dans le baptême, on reçoit le nom de famille de Dieu, explique le pape François. Il annonce aussi qu’il anticipe l’ouverture de la première porte sainte au 29 novembre, à Notre-Dame de Bangui lors de son voyage en République centrafricaine.
Le pape a présidé la prière de l’angélus dominical de midi, le 1er novembre en la solennité de la Toussaint depuis la fenêtre du bureau qui donne place Saint-Pierre.
« Est-ce que nous souvenons-nous que dans le baptême nous avons reçu le « sceau » de notre Père céleste et sommes devenus ses enfants ? Pour le dire simplement : nous portons le nom de Dieu, notre nom de famille est Dieu, car nous sommes des enfants de Dieu. C’est là que se trouve la racine de la vocation à la sainteté ! », explique le pape François.
Le pape a aussi expliqué que pour « manifester la proximité priante de toute l’Église » à la République centrafricaine, « si affligée et tourmentée, et appeler tous les Centrafricains à être de plus en plus des témoins de miséricorde et de réconciliation, dimanche 29 novembre [il a] à l’esprit d’ouvrir la Porte sainte de la cathédrale de Bangui, durant le voyage apostolique qu’[il] espère pourvoir réaliser dans cette nation ».
Voici notre traduction intégrale des paroles du pape François avant et après l’angélus de ce dimanche 1er novembre, en la solennité de la Toussaint.
A.B.
Paroles du pape François avant l’angélus
Chers frères et sœurs, bonjour et bonne fête !
Dans la célébration d’aujourd’hui, fête de la Toussaint, nous sentons particulièrement la réalité de la communion des saints, notre grande famille, formée de tous les membres de l’Église, aussi bien ceux qui sont encore pèlerins sur terre, que ceux – immensément plus nombreux – qui l’ont déjà quittée et sont allés au ciel. Nous sommes tous unis, et cette union s’appelle « communion des saints », c’est-à-dire la communauté de tous les baptisés.
Dans la liturgie, le Livre de l’Apocalypse rappelle une caractéristique essentielle, il dit des saints : ces personnes appartiennent totalement à Dieu. Il les présente comme une multitude immense d’« élus » habillés en blanc et marqués du « sceau de Dieu » (cf. 7,2-4 ; 9-14). Ce dernier détail souligne, sous une forme allégorique, que les saints appartiennent à Dieu de manière pleine et exclusive, qu’ils sont sa propriété. Et que signifie porter le sceau de Dieu dans sa propre vie et en soi ? L’apôtre Jean nous le dit : cela signifie qu’en Jésus Christ nous sommes vraiment devenus des enfants de Dieu (cf. 1 Jn 3,1-3).
Sommes-nous conscients de ce grand don? Etre tous des enfants de Dieu ! Nous souvenons-nous que dans le baptême nous avons reçu le « sceau » de notre Père céleste et sommes devenus ses enfants ? Pour le dire simplement : nous portons le nom de Dieu, notre nom de famille est Dieu, car nous sommes des enfants de Dieu. C’est là que se trouve la racine de la vocation à la sainteté ! Et les saints que nous célébrons aujourd’hui sont précisément ceux qui ont vécu dans la grâce de leur baptême, qui ont conservé ce « sceau » intégralement, en se comportant en enfants de Dieu, en cherchant à imiter Jésus ; et qui sont maintenant arrivés à destination, parce qu’ils « voient enfin Dieu Tel qu’il est ».
Une seconde caractéristique propre aux saints c’est qu’ils sont des exemples à imiter. Mais attention : pas seulement les saints qui ont été canonisés, mais ceux aussi, pour ainsi dire, « de la porte d’à côté », qui se sont efforcés, avec la grâce de Dieu, d’appliquer l’Évangile dans leur vie normale de tous les jours. Des saints comme ça, on en a rencontré nous aussi ; peut-être en avons-nous eu un dans notre famille, ou bien parmi nos amis et connaissances. Nous devons leur être reconnaissants, mais surtout être reconnaissants à Dieu qui nous les a donnés, qui les a mis près de nous, comme des exemples vivants et contagieux d’une manière de vivre et de mourir, fidèles au Seigneur Jésus et à son Évangile.
Combien de personnes avons-nous connues et connaissons-nous qui sont de braves personnes, et nous font dire : « Mais cette personne est un saint ! », cela nous vient tout naturellement. Ces saints sont les saints de la porte d’à côté, ceux qui ne sont pas canonisés mais vivent avec nous. Imiter leurs gestes d’amour et de miséricorde est un peu comme perpétuer leur présence sur cette terre. Et en effet, ces gestes évangéliques sont les seuls qui résistent à la destruction de la mort : un geste de tendresse, une aide généreuse, un moment passé à écouter, une visite, une bonne parole, un sourire… A nos yeux, ces gestes peuvent sembler insignifiants, mais aux yeux de Dieu ils sont éternels, car l’amour et la compassion sont plus forts que la mort.
Que la Vierge Marie, Reine de tous les saints, nous aide à avoir davantage confiance en Dieu et sa grâce, pour marcher avec élan sur le chemin de la sainteté. Confions notre engagement quotidien à notre Mère, et prions pour nos chers défunts, dans l’intime espérance de nous retrouver un jour, tous ensemble, dans la communion glorieuse du Ciel.
Paroles du pape François après l’angélus
Chers frères et sœurs,
Les douloureux épisodes qui ont envenimé la situation délicate de la République centrafricaine, ces derniers jours, suscitent dans mon esprit une vive préoccupation. Je fais appel aux parties impliquées pour que cesse ce cycle de violences. Je suis spirituellement proche des pères comboniens de la paroisse Notre-Dame-de-Fatima à Bangui, qui accueillent de nombreux déplacés. J’exprime toute ma solidarité à l’Église, aux autres confessions religieuses et à toute la nation centrafricaine, si durement éprouvées malgré tous les efforts qu’elles déploient à surmonter les divisions et reprendre le chemin de la paix. Pour manifester la proximité priante de toute l’Église à cette nation, si affligée et tourmentée, et appeler tous les Centrafricains à être de plus en plus des témoins de miséricorde et de réconciliation, dimanche 29 novembre j’ai à l’esprit d’ouvrir la Porte sainte de la cathédrale de Bangui, durant le voyage apostolique que j’espère pourvoir réaliser dans cette nation.
Hier à Frascati, Mère Teresa Casini, fondatrice des Sœurs Oblates du Sacré-Cœur de Jésus, a été proclamée bienheureuse. A la fois contemplative et missionnaire, cette religieuse a fait don d’une vie de prière et de charité pour venir en aide aux prêtres. Remercions le Seigneur pour son témoignage.
Je vous salue, vous pèlerins qui venez d’Italie et de tant d’autres pays ; en particulier, ceux de Malaisie et de Valence (Espagne). Je salue les participants à la Course des Saints et à la Marche des Saints, organisées respectivement par la fondation « Don Bosco dans le monde » et par l’association « Famiglia Piccola Chiesa ». J’apprécie ces manifestations qui donnent une dimension populaire à la fête de la Toussaint. Je salue par ailleurs la chorale de Saint-Cataldo, les enfants de Ruvo di Puglia et ceux de Papanice.
Cet après-midi, je me rendrai au cimetière du Verano, où je célèbrerai la messe de suffrage pour les défunts. En me rendant au grand cimetière de Rome, je m’unis spirituellement à tous ceux qui, ces jours-ci, vont prier sur les tombes de leurs proches, partout dans le monde.
Je souhaite paix et sérénité à tous dans la compagnie spirituelle des saints. Bon dimanche et s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir !
© Traduction de Zenit, Océane Le Gall