La rencontre et le dialogue d’une part et les pasteurs de l’Église sont les deux intentions de prière du pape François pour ce mois de novembre 2015.
Voici la première intention pour laquelle le pape François invite les catholiques à prier tout au long du mois :
« Pour que nous sachions nous ouvrir à la rencontre personnelle et au dialogue avec tous, même avec ceux qui ont des convictions différentes des nôtres. »
La seconde invite à prier pour les pasteurs :
« Pour que les pasteurs de l’Église, avec un profond amour pour leurs troupeaux, accompagnent leur chemin et gardent vivante leur espérance. »
Mariette Jacquet, membre de l’équipe nationale France de ce réseau mondial de prière du pape qu’est « Prier au cœur du monde » (Apostolat de la prière), propose cette réflexion sur le « dialogue » et la « rencontre » qui sont aussi une clef du pontificat et de la paix dans le monde.
Dialoguer pour briser les murs
Nous en sommes – presque – tous d’accord : le monde irait mieux si l’on s’écoutait au lieu de se battre. C’est le bon sens, admis même par un enfant de dix ans. Mais ce bel unisson se brise dès le matin, quand mon voisin vient m’affirmer qu’il faut voter pour la fermeture du terrain collectif par des grilles et que je suis contre, ou le contraire, que la maîtresse m’affirme que mon fils s’exprime trop alors que je pense que c’est important, ou que mon chef de service coupe la parole à tous en affirmant que sa décision sera la bonne. La tentation est alors de se refermer autour de nos certitudes, avec les gens qui pensent comme nous. En attendant que les tensions disparaissent. Nous reste-t-il à nous désoler que le monde soit, ainsi, traversé de contradictions et de conflits ?
« Non, répond le pape François, car une société sans conflit serait une société morte. »
« Si les convictions différentes nous dérangent, c’est le signe que nous sommes… vivants », poursuit-il avec son bel humour. Dans l’épisode de la tour de Babel, les hommes parlaient tous la même langue. La Bible nous dit que ce ne fut pas la volonté de Dieu. A nous de choisir de faire confiance à ce Dieu qui veut notre joie et d’accepter que le monde se débatte dans la diversité.
Ce mois-ci, les 40 millions de personnes qui s’affirment partie prenante du réseau mondial de prière du pape, vont lancer leurs prières vers le ciel comme autant de ballons de toutes les couleurs un jour de fête : « Permets, Seigneur, que nous apprenions à dialoguer pour briser les murs ! » Comme l’ont fait cet été les 35 000 scouts du monde entier dans un rassemblement exceptionnel. A cette occasion, l’aumônier général des Scouts et Guides de France témoigne : « La possibilité d’un monde meilleur est une utopie, mais nous la faisons advenir… pendant douze jours. » Comment ? « Par le jeu des conseils au sein des unités où chacun a la parole et où sa voix compte. »
L’intention de prière que le pape nous confie est une invitation, renouvelée chaque mois. On peut refuser les invitations ou bien y répondre. A chacun de faire son choix. Mais attention, accepter de dire : « Me voici ; je m’engage à prendre des temps de prière pour que nous sachions nous ouvrir à la rencontre personnelle et au dialogue avec tous, même avec ceux qui ont des convictions différentes des nôtres », c’est aussi prendre un risque : celui que notre cœur en sorte – un peu – transformé. Et que va-t-il se passer lorsque j’aurai entrouvert ma porte ? Quelqu’un ne va-t-il pas y entrer ? Mais c’est une chance aussi, à saisir. Comme le dit François, d’un jeune atteint d’un handicap mental : « Si je dis : ‟Toi, tu n’es pas intéressant, j’ai envie de partir”, alors je vais me retrouver seul et c’est mieux de ne pas être seul. »
Laissons-nous une chance, dans la prière, de reconnaître que « le dialogue se noue à travers l’humilité, même au prix d’avaler des couleuvres, parce qu’il ne faut pas laisser grandir dans notre cœur des murs de ressentiment et de haine » comme y invite encore le pape François.
© Prier au cœur du monde