Soldiers from 21 Brigade and Army Engineers clearing Islamic militant group Boko Haram camps at Chuogori and Shantumari in Borno State

ANSA - EPA/STR

Nigeria : la force de la femme, face à l’insurrection de Boko Haram

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Par Mme Agnès Offiong Erogunaye

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« L’insurrection de Boko Haram, au Nigeria, révèle la force et le rôle de la femme et de la mère typique, qui est déterminée à garder sa famille ensemble face à l’impuissance et aux calamités. En cette période de détresse, elle travaille dur pour assurer la survie de sa famille », témoigne Mme Agnès Offiong Erogunaye, présidente nationale de l’Organisation féminine catholique du Nigeria.

Voici notre traduction intégrale de son intervention au synode, publiée en anglais par le Vatican.

 

Témoignage

Saint-Père, tout protocole dûment observé, je vous apporte les salutations de l’Organisation féminine catholique du Nigeria.

L’Instrumentum laboris, au numéro 30, parle précisément des violences faites aux femmes en faisant très peu référence au rôle des femmes, qui est mon sujet de préoccupation.

En tant que présidente nationale de l’Organisation féminine catholique au Nigeria, qui regroupe plus de huit millions de femmes catholiques, et ayant travaillé avec des hommes aux niveaux local, des États et national, et sur plusieurs plateformes, avant ma nomination comme présidente nationale, je suis bien au courant des questions qui touchent les femmes au Nigeria et plus largement en Afrique. Le temps, cependant, ne me permettra pas d’entrer dans les détails.

Mais s’il vous plaît, sachez que toutes les femmes ont leurs moments de joie et de peine ainsi que différents rôles.

D’après mon expérience de mère, et au nom de toutes les femmes d’Afrique, spécialement du Nigeria, il est impératif de souligner que le rôle de la femme comme mère de famille est irremplaçable et ne peut pas être affaibli.

En fait, ce qui définit notre rôle en tant que femmes va au-delà du rôle fonctionnel qui consiste à fournir la nourriture sur la table ; il inclut un dévouement total au bien-être des enfants et de l’époux. Nous faisons des sacrifices sans équivalent pour prendre soin de nos enfants et de notre famille. La plupart des femmes africaines sont connues pour s’occuper de leur famille avec ou sans la contribution de leur époux. L’insurrection de Boko Haram, au Nigeria, révèle la force et le rôle de la femme et de la mère typique, qui est déterminée à garder sa famille ensemble face à l’impuissance et aux calamités. En cette période de détresse, elle travaille dur pour assurer la survie de sa famille. À partir de mon expérience avec les femmes qui traversent cette période difficile, je peux dire avec assurance que, bien que l’homme soit la tête de la famille, la femme en est toutefois le cœur ; quand le cœur cesse de battre, la famille meurt parce que les fondations sont ébranlées et la stabilité détruite. Au Nigeria, les femmes catholiques ne sont pas simplement des constructeurs de maisons. Elles sont une grande force sur laquelle on peut compter dès qu’il s’agit de spiritualité et d’économie, de croissance dans l’Église.

À propos de la tendresse, l’Église au Nigeria fait énormément pour alléger les souffrances des familles touchées par l’insurrection de Boko Haram. Et pour notre part, en tant qu’Organisation féminine catholique, nous partageons les douleurs de nos sœurs par des visites régulières et en leur fournissant du matériel de secours ainsi qu’en leur donnant les moyens de recommencer leur vie ; en mettant en place des centres de formation professionnelle avec de quoi  occuper leurs enfants et en coordonnant l’Organisation féminine catholique dans différents camps de réadaptation pour qu’elles restent dans l’Église. Au cours d’une de mes visites dans le Nord-Est, j’ai rencontré une de nos membres qui était inconsolable. Elle avait perdu son mari et ses huit enfants le même jour, quand sa maison a été attaquée. Ce moment de chagrin explique la nature même du rôle de la femme. Une femme est résistante, courageuse mais aussi pleine de compassion.

Je tiens à exprimer ma gratitude pour les enseignements de l’Église qui continue de soutenir et d’apprécier le rôle des femmes dans la famille et dans la société. Dans sa lettre apostolique Mulieris dignitatem (1988) sur la dignité et la vocation de la femme, saint Jean-Paul II a souligné la maternité de Marie, Mère de Dieu, modèle de notre maternité en tant que femmes. Je propose donc les points suivants :

1 – souligner à nouveau par des catéchèses ce qu’est la famille, son rôle et son importance ;

2 – apporter un soutien et un encouragement attentifs aux Organisations féminines catholiques en Afrique. Souvenons-nous que, dans la mission maternelle de la mère, qui est d’avoir des enfants, réside le secret du salut de la mère et de la sanctification d’une vie sainte. Par sa vie de don de soi pour sa famille, toute mère partage les bénédictions du pouvoir de la Croix. Une mère chrétienne expérimente la puissance de la grâce du sacrement du mariage, qui l’aide à être une bonne gardienne des valeurs familiales.

Les femmes catholiques au Nigeria prient pour le succès de ce synode.

© Traduction de Zenit, Constance Roques

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ZENIT Staff

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