Le Vatican publie cette intervention d’un couple français, Nathalie et Christian Mignonat, auditeurs au synode.
Ils font partie des Equipes Reliance, créées par les Equipes Notre Dame, pour les personnes divorcées remariées et ils sont membres fondateurs du groupe SEDIRE, pour l’accueil et l’accompagnement des couples mariés civilement.
Témoignage au synode
Très Saint-Père et cher pape François,
Merci de nous avoir invités, merci de nous permettre d’être la voix des couples que nous accompagnons dans les Equipes Reliance et dans les « cheminements vers un temps de prière à l’occasion d’une nouvelle union ». Nous sommes Nathalie et Christian, nous fêtons cette année nos 40 ans de mariage, nous avons 4 enfants et 2,5 petits-enfants. Christian est défenseur du lien en Officialité.
Grâce aux Equipes Notre Dame, dont nous sommes équipiers, nous avons eu la joie d’accompagner des fiancés vers le mariage et, depuis 12 ans, les Equipes Reliance, équipes de couples vivant une nouvelle union, créées par les Equipes Notre Dame à la demande du pape. Ces accompagnements nous semblent complémentaires et nous font découvrir les différentes facette de l’Amour de Dieu : amour engagement, amour fidèle, amour pardon, amour qui relève, restaure et envoie en mission. C’est bien l’expérience que font nos équipiers en construisant leur nouveau couple sous le regard de Dieu. Leur capacité à redonner leur confiance après l’échec est source d’émerveillement pour notre couple et signe de résurrection.
Nos équipiers sont très impliqués dans leur paroisse, leurs enfants vont au caté (catéchisme), aux scouts, aux JMJ, à Taizé… Ils n’oublient pas le lien de leur engagement initial et s’efforcent de pacifier leur relation avec leur ex-conjoint et belle-famille, en chemin vers le pardon. Leur participation régulière à la messe leur fait ressentir plus fortement l’absence de communion sacramentelle tandis que toute la communauté avance vers l’autel. L’impossibilité de recevoir le pardon de l’Église est d’autant plus douloureuse et difficile à comprendre quand ils cheminent eux-mêmes sur une voie de pardon à leur ex-conjoint. Et comment donner le goût de ces rencontres personnelles avec le Christ par l’exemple, à ses propres enfants ? Pour de nombreux paroissiens, la joie d’entrer en communion au Corps du Christ, que nous formons, reste incomplète en leur absence.
Certains couples ont eu la joie de préparer et de vivre un temps de prière à l’occasion de leur nouvelle union. C’est une formidable possibilité de relire et de clarifier son histoire, de manifester à ses enfants et à toute la famille l’intention d’inscrire ce projet dans la durée, dans l’accueil et le respect de chacun, en le confiant au Seigneur. Cet événement fondateur pourrait être un jalon du retour tant espéré aux sacrements.
Oserons-nous accueillir entièrement ces couples qui sont dans notre Église et s’efforcent d’y rester, pour les envoyer porter de manière crédible la Bonne Nouvelle de l’Évangile aux couples qui ont depuis longtemps quitté notre Église et vivent aux véritables périphéries1 ? Avec vous, frères évêques et toute l’assemblée, pleins d’Espérance dans la conversion de nos communautés pour « Oser l’Évangile », nous redisons la parole de Marie chère aux Equipes Notre Dame : « MAGNIFICAT ! »
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1. EG, n. 49 ; EG, n. 139.
[Texte original : Français]
