« J’ai été sauvé grâce à l’aide humanitaire que nous donnons aux musulmans et aux chrétiens. Je remercie en particulier l’Œuvre d’Orient pour son aide qui n’a jamais cessé depuis le début », déclare le P. Jacques Mourad dans un témoignage sur sa libération recueilli par L’Oeuvre d’Orient. Il déclare vouloir aller remercier la Vierge Marie à Lourdes.
Le P. Jacques MOURAD, prêtre de l’Église syriaque catholique du diocèse de Homs et supérieur du monastère Mar Elian, enlevé le 21 mai dernier avec le diacre Boutros dans son couvent de Qaryatayn par un groupe de Daech, a retrouvé la liberté samedi 10 octobre.
Le correspondant de l’Œuvre d’Orient en Syrie a pu s’entretenir avec lui et il raconte ses 4 mois de captivité.
Menace de la conversion
Détenus pendant trois jours dans la région, le P. Jacques et le diacre Boutros sont transférés à Raqqa où ils restent emprisonnés 83 jours.
Leurs geôliers tentent de les convaincre de se convertir à « l’islam, religion de paix et de miséricorde », en les menaçant de décapitation s’ils ne se soumettent pas. Ils ont toujours refusé.
La paix intérieure, grâce à la Vierge Marie
Pour « supporter cette souffrance », le père Jacques prie quotidiennement la Vierge Marie et Notre Dame de Lourdes. Par elle, il retrouve la paix intérieure : il sent la prière du monde pour lui, sait que son peuple est avec lui mais doute d’être relâché et pense chaque jour être tué.
Rencontre avec sa paroisse
Au 83e jour de captivité, un combattant leur demande qui est Jacques Mourad. Le père se lève et se présente. L’homme lui dit : « Chaque jour, les gens nous disent : rendez-nous le père Jacques. »
Le combattant l’emmène à Palmyre avec Boutros, les fait changer de voiture, rentrer dans une maison, leur débande les yeux et pousse la porte et, « oh ! surprise, il y avait 250 chrétiens de Qaryatayn ! » dans la pièce. « Quel choc ! » raconte le père Jacques, qui a peur d’avoir une crise cardiaque. Retrouver sa paroisse et ses fidèles après 83 jours de détention ! Comment réagir ?
Les baptêmes clandestins
Avec ses fidèles, le père Jacques prie en cachette et arrive même à baptiser trois enfants.
Encore et toujours, Daech leur demande de se convertir, de payer l’impôt sous la menace d’être décapités.
Un contrat est finalement signé entre les chrétiens de Qaryatayn et Daech : les chrétiens peuvent revenir chez eux à condition de payer l’impôt chaque mois et de respecter la loi du Coran.
Aidé par la même personne, le diacre Boutros s’enfuit trois semaines avant le père Jacques.
Cent cinquante chrétiens sont toujours « otages » de Daech.
De la mort à la vie
En retrouvant sa liberté, le père Jacques a le sentiment de passer de la Mort à la Vie, une résurrection. Il rend grâce à Dieu.
« J’ai été sauvé grâce à l’aide humanitaire que nous donnons aux musulmans et aux chrétiens. »
« Je remercie toutes les associations humanitaires et en particulier l’Œuvre d’Orient pour son aide qui n’a jamais cessé depuis le début. » « Je prie pour vous et vous demande de prier pour moi et les autres chrétiens. »
Dès qu’il pourra venir en France, le père Jacques a fait le vœu d’aller en pèlerinage à Lourdes prier Notre Dame.
© L’Œuvre d’Orient