Cardinal Christoph Schönborn

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La méthodologie peut favoriser l’expression de la collégialité

Le synode et la méthode, par le card. Schönborn

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La méthodologie « peut favoriser ou défavoriser l’expression de la collégialité » au synode, explique le cardinal Schönborn. Il envisage comme fruit du synode une évolution de la pastorale tout en rappelant que « La doctrine est la boussole. La doctrine est avant tout la doctrine de Jésus. »

Dans un entretien accordé au quotidien italien Avvenire, le cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Vienne, président de la Conférence des évêques d’Autriche, rappelle ce que Paul VI voulait en réintroduisant la pratique synodale au niveau universel dans l’Eglise, il y a 50 ans. C’est le cardinal Schönborn qui a tenu la conférence principale de la commémoration du 50e anniversaire de cette institution, samedi, 17 octobre, au Vatican.
« Paul VI, rappelle –t-il dans Avvenire,  désirait d’une part que l’expérience positive du Concile continue et de l’autre il espérait donner une expression à la collégialité des évêques. Il pensait que la collégialité entre les évêques, affirmée par le concile Vatican II, pouvait vivre et avoir son expression sous la modalité d’un synodos, c’est-à-dire en marchant ensemble, avec le pape, pour l’aider dans son ministère de pasteur suprême et que cela pouvait favoriser en même temps la proximité entre les évêques telle qu’ils l’avaient vécue pendant le Concile. »

D’une part, souligne-t-il, le synode « reflète l’esprit » du Concile « parce qu’il a pour référence la communion ecclésiale : c’est d’elle qu’il découle et à elle qu’il conduit, c’est pourquoi l’institution du synode doit être pensée en rapport à cette communication réciproque ». Mais il avertit aussi que « le synode n’est pas un concile parce qu’il n’a pas de pouvoir de décision » : « C’est un organe, un instrument pour conseiller le pape dans son rôle de pasteur de l’Église. Même si les règles du processus synodal disent que, si le pape le veut, il peut donner au synode, à des moments déterminés, un pouvoir délibératif. »

A propos de la méthode, qui a évolué, l’archevêque de Vienne précise aussi : « Synodos et methodos sont deux mots très proches. Syn-odos veut dire « chemin commun » et meth-odos signifie « chemin en vue d’atteindre un but ». La question est donc celle-ci : quelle méthode devons-nous choisir pour faire un bon synode ? C’est pour cette raison que, dès le début, il y a eu une discussion sur la méthodologie. Au cours de ces cinquante dernières années, il y a eu un certain nombre d’améliorations sur la méthode de déroulement du synode. »

Il rappelle les modifications apportées par Benoît XVI et par le pape François : « La méthodologie n’est pas neutre. Elle peut favoriser ou défavoriser l’expression de la collégialité effective et affective, comme le dit Vatican II. Benoît XVI avait déjà fait des pas pour l’améliorer et favoriser un vrai débat entre les membres du synode. Le pape François est allé plus loin. Il a choisi une méthodologie encore beaucoup plus synodale, comme le démontrent ces deux synodes successifs. Pour permettre que ce soit vraiment un chemin commun, il a commencé par le consistoire des cardinaux et il a impliqué pratiquement toute l’Église avec des questionnaires. Et il a aussi fait autre chose d’important. »

Il souligne ainsi l’importance du travail en carrefours pour favoriser la liberté d’expression : « En divisant en trois partie le document de base et en le répartissant sur les trois semaines du synode, il a donné un ajout substantiel au travail des cercles mineurs. Ce changement permet une plus grande liberté d’expression ainsi qu’une implication plus ample dans le travail. Cela s’est déjà vu pendant ces deux semaines où la participation est beaucoup plus intense. »

Il souligne la consigne donnée par le pape : « Le pape nous a dit de parler avec franchise et d’écouter avec humilité. Et cette voie est bonne. S’il y a des points de vue divergents, ou même opposés, ce n’est pas un problème. Il y a un climat vraiment ouvert lorsqu’on ne cache pas les points de vue et les opinions. »

Pour ce qui est des résultats du synode, le cardinal viennois envisage une évolution pastorale : « Ce chemin mènera certainement à un renouveau de la pastorale. Le synode n’est pas un organe du magistère. Il n’est pas magistériel parce que la doctrine est déjà définie, elle est claire. L’objectif d’un synode, tel qu’il a été conçu dans l’esprit de Paul VI, est de mettre en pratique les réformes de Vatican II. De mettre en pratique les grandes intuitions, les grandes décisions de Vatican II. Il est donc beaucoup plus orienté vers la pratique, vers la pastorale. »

Celui qui a été le rédacteur du Catéchisme de l’Eglise catholique s’insurge contre toute opposition entre pastorale et doctrine : « Entre pastorale et doctrine, il n’y a pas de différence mais une complémentarité. La doctrine est la boussole. La doctrine est avant tout la doctrine de Jésus. Fondamentalement, il ne peut donc pas y avoir d’opposition. En lui, la justice et la miséricorde sont une seule chose. Dans le christianisme, la doctrine est une personne, le Christ, et la pratique consiste à suivre cette personne. »

© Traduction de Zenit, Constance Roques

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ZENIT Staff

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